[Alegas] Mes Critiques en 2020

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[Alegas]

Young Sherlock Holmes (Le secret de la pyramide) de Barry Levinson
(1985)

Pas mal déçu pour le coup, j’attendais clairement pas un grand film mais bon pour un film intitulé Sherlock Holmes j’espérais quelque chose de plus solide du côté du script. C’est donc un film qui part sur un postulat intéressant : et si Sherlock Holmes et John Watson s’étaient rencontrés alors qu’ils étaient encore adolescents ? Une idée, à ma connaissance, jamais abordée jusqu’ici (d’ailleurs c’est amusant de constater qu’à deux reprises le film prévient que ça se détache des écrits de Conan Doyle tout en cherchant à le respecter) et qui très vite montre un sacré potentiel. Rafraîchissant, le film l’est assurément, on sent que c’est le Amblin de la grande époque, et que l’objectif est de livrer un divertissement de premier ordre : c’est tour à tour amusant, rythmé dans ses péripéties, avec juste ce qu’il faut de noirceur pour éviter que ce ne soit trop édulcoré, bref c’est du pur film familial (et c’est clairement pas péjoratif).

Le truc, c’est que pour un film dont l’enquête est quand même au centre du scénario, ça manque quand même pas mal de rigueur. Chris Colombus n’a jamais été un grand scénariste, et ça se vérifie ici puisque autant tout ce qui touche au côté aventure et relations des personnages fonctionne encore, autant l’avancée de l’enquête fait souvent capillotractée. Les indices semblent sortir tout droit d’un chapeau (la sarbacane qui tombe par terre, le son de la cloche que tout le monde a entendu, le morceau de tissu déchiré qui a été gardé sans réelle raison), la notion de danger est peu présente (même après s’être fait repéré lors d’une première infiltration, il semble toujours aussi aisé de s’introduire dans le secte une seconde fois ) et dès que le complot commence à sortir de l’ombre ça n’y va pas avec le dos de la cuillère (j’ai rien contre un peu de fantaisie, mais le coup de la pyramide géante construite en plein milieu de Londres faut réussir à l’avaler ). Cerise sur le gâteau : le bad-guy est cramé à des kilomètres, il faut chercher simplement le mec qui a la gueule de l’emploi, qui a juste ce qu’il faut d’amitié avec Holmes pour ne pas l’accuser directement, mais qui fait quand même en sorte de l’éloigner de l’enquête quand c’est possible (et l’entraînement à l’escrime n’arrange rien, on se doute bien que ça va aboutir sur quelque chose par la suite). Bref, côté écriture c’est décevant vu le matériau d’origine, Colombus n’a pas, à mon sens, les épaules pour ça (et ça se confirme dans la suite de sa carrière).

Du coup, il faut prendre le film plus comme un récit d’aventure, et là je ne peux m’empêcher de cibler qui est à mes yeux le second gros défaut du métrage, car autant les péripéties sont bien là, autant la mise en scène manque d’ampleur pour vraiment prétendre à ça. Barry Levinson n’a jamais été un grand réal, mais ça reste un mec qui a su emballer quelques jolies scènes dans sa carrière, mais là clairement c’est du niveau d’un Colombus, avec mise en scène très statique et peu de lisibilité dès que ça s’emballe (le duel final notamment). C’est con car à côté de ça Levinson maîtrise bien tout ce qui touche à l’ambiance, on est autant dans du Harry Potter avant l’heure (et là on peut même aller plus loin que l’ambiance car on a même des personnages sur lesquels Rowling a peut-être été cherché une inspiration, genre le blondinet pour Malefoy, le prof de chimie pour Rogue, le trio de héros, etc…) que dans du Young Indiana Jones like (d’ailleurs le rituel de la pyramide rappelle celui de Temple of Doom, en plus cheap ), et faut avouer que le mélange prend bien. A noter aussi une jolie BO de Broughton (le chant dans la pyramide ! ) et le premier personnage de synthèse dans un film live, supervisé par un certain John Lasseter, et c’est étonnant de constater que l’effet vieillit plutôt bien alors que les moyens de l’époque étaient pour le moins limités. Un divertissement que j’aurais sûrement plus apprécié en le découvrant plus jeune, mais là en l’état les défauts me sautent trop à la gueule.

5,5/10

[Alegas]

BILAN DÉCEMBRE 2020

Films vus :

371 : Missing, Costa-Gavras, 1982, Blu-Ray VOST : 8/10
372 : Bronx, Olivier Marchal, 2020, TV VF : 5,5/10
373 : Sabrina, Billy Wilder, 1954, TV VOST : 7/10
374 : The man standing next, Woo Min-ho, 2020, Truc VOSTA : 6,5/10
375 : Mank, David Fincher, 2020, TV VOST : 8/10
376 : Contre l'oubli, collectif de réalisateurs, 1991, Truc VOST : 5/10
377 : Au bonheur des dames, Julien Duvivier, 1930, TV VF : 6,5/10
378 : Garden State, Zach Braff, 2004, DVD VOST : 7/10
379 : La prima notte di quiete, Valerio Zurlini, 1972, TV VOST : 5,5/10
380 : Just Mercy, Destin Daniel Cretton, 2019, Truc VOST : 8/10
381 : A beautiful day in the neighborhood, Marielle Heller, 2019, Truc VOST : 7/10
382 : Da 5 Bloods, Spike Lee, 2020, TV VOST : 4,5/10
383 : The Mummy, Alex Kurtzman, 2017, TV VOST : 2/10
384 : Zerkalo, Andreï Tarkovski, 1975, Truc VOSTA : 6/10
385 : Schindler's List, Steven Spielberg, 1994, Blu-Ray VOST : 10/10
386 : Ikiru, Akira Kurosawa, 1952, Truc VOSTA : 6/10
387 : Stalker, AndreÏ Tarkovski, 1979, Truc VOSTA : 4/10
388 : Le secret, Robert Enrico, 1974, TV VF : 6/10
389 : Sette note in nero, Lucio Fulci, 1977, TV VOST : 4,5/10
390 : The Lost World : Jurassic Park, Steven Spielberg, 1997, Blu-Ray VOST : 6,5/10
391 : La Belle et la Bête, Christophe Gans, 2014, TV VF : 5,5/10
392 : Queen & Slim, Melina Matsoukas, 2019, Truc VOST : 7/10
393 : Les grandes gueules, Robert Enrico, 1965, TV VF : 6,5/10
394 : It's a wonderful life, Frank Capra, 1946, Blu-Ray VOST : 8/10
395 : I'm thinking of ending things, Charlie Kaufman, 2020, TV VOST : 3/10
396 : Transformers : Age of Extinction, Michael Bay, 2014, TV VOST : 1,5/10
397 : Man without a star, King Vidor, 1955, TV VOST : 6/10
398 : Ma Rainey's Black bottom, George C. Wolfe, 2020, TV VOST : 5/10
399 : Pacific Rim, Guillermo Del Toro, 2013, Blu-Ray VOST : 7,5/10
400 : L'auberge espagnole, Cédric Klapisch, 2002, TV VF : 6,5/10
401 : Les poupées russes, Cédric Klapisch, 2005, TV VF : 6,5/10
402 : Les rivières pourpres, Mathieu Kassovitz, 2000, Truc VF : 5/10
403 : After Earth, M. Night Shyamalan, 2013, TV VOST : 1,5/10
404 : Bend of the river, Anthony Mann, 1952, TV VOST : 7,5/10
405 : Le notti di Cabiria, Federico Fellini, 1957, TV VOST : 6,5/10
406 : Soul, Pete Docter & Kemp Powers, 2020, TV VO : 8/10
407 : The heart of the world, Guy Maddin, 2000, TV VO : 7/10
408 : She's gotta have it, Spike Lee, 1986, TV VOST : 6/10
409 : Young Sherlock Holmes, Barry Levinson, 1985, TV VOST : 5,5/10
410 : The Way Back, Gavin O'Connor, 2020, Truc VOST : 6,5/10


Découverte du mois :




Autres découvertes marquantes :

[Alegas]

Bilan cinéphilique de l'année 2020 :

Films vus : 410 (+72 par rapport à l'année précédente)

Découvertes coups de cœur : 44

Les 10 meilleures découvertes (hors sorties cinéma) :

Traîné sur le bitume (S. Craig Zahler)
La chambre des officiers (François Dupeyron)
Loin du paradis (Todd Haynes)
Threads (Mick Jackson)
The house that Jack built (Lars Von Trier)
Metropolis (Fritz Lang)
La foule (King Vidor)
Missing (Costa-Gavras)
Cyrano de Bergerac (Jean-Paul Rappeneau)
Une histoire vraie (David Lynch)


Réalisateurs découverts :

François Dupeyron
Ladj Ly
Saul Dibb
Léo Karmann
Josh & Benny Safdie
Leigh Whannell
Jean Grémillon
Gordon Chan
Bertrand Blier
Kirk Wong
Serge Leroy
James Franco
Stanley Tong
Jean-Paul Rappeneau
Robert Wiene
D.W. Griffith
Anthony Minghella
Raoul Peck
Elem Klimov
Bruno Merle
Douglas Sirk
James Ivory
Jean Epstein
Vincent Ward
Yoshifumi Kondō
Rémi Chayé
Paul Schrader
William A. Wellman
King Vidor
Marielle Heller


Approfondissement de la filmographie :

David Lowery
Michael Bay
Bertrand Tavernier
Guy Ritchie
David Lynch
Clint Eastwood
Ishirō Honda
Woody Allen
Costa-Gavras
Joel Schumacher
Todd Haynes
David Lean
Cédric Klapisch
Alfred Hitchcock
Friedrich Wilhelm Murnau
Kathryn Bigelow
Luc Besson
Fritz Lang
Frank Capra
John Ford
John Huston
William Wyler
Marcel Carné
Anthony Mann
Akira Kurosawa
Mathieu Kassovitz
Michael Powell
Barry Levinson
Jean-Luc Godard
Danny Boyle
Julien Duvivier
Andreï Tarkovski
Spike Lee
Robert Enrico


Récompenses (uniquement sorties 2019) :

Meilleur film : Les sept de Chicago (Aaron Sorkin)
Meilleur film d'animation : Soul (Pete Docter & Kemp Powers)
Meilleur réalisateur : Rodrigo Sorogoyen pour Madre
Meilleur acteur : Mads Mikkelsen pour Drunk
Meilleure actrice : Virginie Efira pour Adieu les cons
Meilleure révélation masculine : Kelvin Harrison Jr. pour Waves
Meilleure révélation féminine : Camille Rutherford pour Felicità
Meilleur scénario original : La dernière vie de Simon
Meilleur scénario adapté : L'extraordinaire Mr. Rogers
Meilleur montage : Les sept de Chicago
Meilleure photographie : Mank
Meilleure musique : Soul
Meilleur premier film : Léo Karmann pour La dernière vie de Simon
Daube de l'année : Je veux juste en finir
Pire réalisateur : Spike Lee pour Da 5 Bloods

[Alegas]

Pour conclure, mes stats de l'année.