Man without a star (L'homme qui n'a pas d'étoile) de King Vidor
(1955)
(1955)
Un western par Vidor et avec Kirk Douglas en lead, il y avait de quoi marcher en terrain sûr, et pourtant je dois m’avouer un peu déçu au final, notamment par un parti-pris du script qui consiste en une simplicité absolue du début jusqu’à la fin. Une simplicité qui rend le film assez étrange : pendant les trois premiers quart d’heure on a pas spécialement d’enjeux, et même quand ils arrivent avec la confrontation entre les deux élevages, ça reste très light et il n’y a pas vraiment de scènes qui se démarquent des autres. Plus surprenant encore : il faut attendre les ultimes minutes du métrage pour avoir un climax, et même ce dernier peut un peu décevoir tant il est vite réglé. Du coup, c’est plutôt du côté des personnages qu’il faut trouver la force du film, avec des rôles qui sont loin de rester campés dans des clichés : la femme propriétaire de ranch à protéger devient une manipulatrice en puissance qui ne cherche qu’à amasser le plus de fric possible, le jeune cowboy pris sous l’aile du héros devient le bad-guy, et même le héros sans peur montre vite ses limites avec un trauma particulièrement significatif (très bonne idée le coup des barbelés, ça colle parfaitement avec les thématiques du film). Du coup ça donne un film agréable à suivre, qui alterne bien le léger et le sérieux, et qui va toujours à l’essentiel, mais où on se dit que c’est quand même dommage d’aller aussi vite car avec de tels personnages et thématiques il y avait moyen d’avoir un truc avec plus d’ampleur. Côté mise en scène, c’est aussi sage mais efficace, la seule réelle scène du film qui ressort c’est clairement le final avec la chevauchée pour dévier la charge du troupeau.
6/10