Le fait de voir Michael Bay rester aussi longtemps sur la franchise Transformers continue à m’étonner, car autant à une époque on pouvait dire qu’il se servait de ce job pour financer d’autres projets plus risqués et personnels (Pain & Gain, 13 Hours), autant quand on voit au final qu’il a dû partir chez Netflix pour financer 6 Underground, on se demande sérieusement si ça valait la peine de faire cinq films pareils. Alors bon, pour moi Transformers c’est vraiment du au cas par cas : le premier était sympa à l’époque mais passe difficilement le cap de la revision, le second est une purge, et le troisième s’avère être le plus regardable grâce à son climax à Chicago. Ce quatrième opus, a le mérite de vouloir apporter du sang neuf, avec des nouveaux héros, une nouvelle menace, et une volonté de laisser un espace de temps entre les événements des trois premiers films et de celui-là, mais au final c’est vraiment de la poudre aux yeux car après quelques minutes de film on se rend compte que les producteurs se sont dit “on prend les mêmes et on recommence”.
Le problème, c’est qu’après le troisième film qui était déjà un sacré bon exemple du bigger and louder, parfois même trop, cette suite cherche à pousser les choses encore plus loin, et le truc c’est qu’on dépasse carrément les limites du supportable. Le film est trop long, trop bavard, trop bruyant, trop rapide, trop simpliste, trop caricatural, trop prévisible, bref c’est vraiment la même formule que le troisième film (on a le même climax final qui prend un gros tiers du film) mais poussée jusqu’à l’excès, et du coup ça m’étonne très peu que ce soit à partir de cet épisode que la franchise ait connu sa pente descendante sur les résultats au box-office : impossible de ne pas dire stop à la vue de ce métrage. Même formellement, difficile d’y trouver son compte : Bay est en mode automatique, et ne fait qu’aligner des plans qu’on a déjà vu ailleurs chez lui, souvent en bien mieux, et même du côté des effets visuels, qui est pourtant l’une des grandes forces de la franchise, j’ai trouvé que c’était du 50/50 avec soit des plans bluffants, soit des plans où les incrustations sont particulièrement laides, sans juste milieu.
Et puis côté histoire, même si je conçois complètement que ce soit pas pour ça qu’on mate un Transformers, j’ai envie de dire que ça serait bien d’avoir au moins un truc sympa à suivre pour justifier presque trois heures de film. Arrivé à la moitié, je n’en pouvais plus et ne comprenais pas pourquoi le film ne s’arrêtait pas alors qu’il y avait clairement moyen, ça aligne tellement les climax qu’ils en deviennent finalement complètement banals. Et côté personnages, j’en suis venu à regretter les personnages de la trilogie de base, autant dire que les nouveaux sont des modèles d’écriture simpliste, avec Mark Wahlberg tout musclé en Géo Trouvetou (et après il s’excuse pour avoir joué dans
Boogie Nights, paye ta déchéance d’acteur
), sa gamine que Bay trouve probablement moins inspirante que Megan Fox et Rosie Huntington-Whiteley vu la façon dont il la filme
, le petit copain insipide (que fout Jack Reynor dans un film pareil ?!
) et Stanley Tucci en Steve Jobs qui fait du placement de produit dès que c’est possible.
Les dinos j’en parle même pas : toute la promo avait été axée là-dessus et au final ça fait un peu pitié de voir comment ça fait élément rajouté à la dernière seconde (la scène avec Optimus Prime qui leur sors un discours j’étais vraiment gêné devant la pauvreté d’écriture). La cerise sur le gâteau : l’implication des fonds chinois dans le film, ce qui implique non seulement des personnages chinois qui ne servent à rien, mais en plus on a le droit à un passage bien puant avec Hong-Kong qui se fait attaquer et juste après les dirigeants chinois qui disent un truc du style “on ne laissera pas tomber la ville, elle est à nous”
. A découvrir ce film, j’en venais à me demander si ce n’est pas pire que le second opus, mais comptez pas sur moi pour vérifier
.