[Alegas] Mes Critiques en 2020

Modérateur: Dunandan

Re: Sabrina - 7/10

Messagepar Mr Jack » Mer 16 Déc 2020, 14:54

Alegas a écrit:
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Sabrina de Billy Wilder
(1954)


Critique rapide pour celui-là. Billy Wilder confirme son talent de touche à tout : j’avais pu constater ses qualités sur du film judiciaire, de la comédie ou du film noir, et là je constate qu’il est tout aussi à l’aise sur le genre très codifié de la comédie romantique. Sabrina s’impose clairement comme un classique du genre pour le coup, tant la formule utilisée est très clairement un modèle pour bon nombre de films qui ont suivi, même des productions récentes. Forcément, on fait appel à des stéréotypes très classiques, mais l’important à mon sens sur ce genre de film est vraiment l’alchimie que cela donne, et de ce côté là le film de Wilder s’avère vraiment excellent tant les personnages s’avèrent attachants, et les situations plutôt cocasses (la tentative de suicide ratée, les cours de cuisine, les réactions des domestiques, le running-gag sur les verres dans le pantalon, etc…). Mais ce qui apporte au film une touche plus particulière, et qui en fait un peu plus qu’un simple divertissement efficace, c’est clairement cette réflexion sur le rapport au rêve américain mêlée avec l’histoire d’amour. A ce titre, l’évolution du personnage d’Humphrey Bogart marche super bien, et on croit complètement à son revirement final quand celui-ci arrive enfin. Dommage cependant qu’il n’y ait pas le même genre d’évolution sur celui de Audrey Hepburn, qui me paraît être un personnage plus statique pour le coup. Un joli petit film certes très classique, mais bien emballé, bien interprété, et qui ravira certainement les amateurs de bonnes comédies romantiques comme moi.


7/10


T'as vu Love in the Afternoon (Ariane en VF) ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Alegas » Mer 16 Déc 2020, 15:03

Pas encore, pourquoi, c'est du même niveau ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Dunandan » Mer 16 Déc 2020, 15:21

C'est pour moi l'une de ses meilleures comédies romantiques.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mr Jack » Mer 16 Déc 2020, 15:43

Oui c'est au-dessus de Sabrina, clairement.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Alegas » Mer 16 Déc 2020, 15:52

Ok bah why not. Sur Letterboxd le film a parmi les moins bonnes moyennes de la filmo de Wilder donc je l'avais pas mis sur ma watchlist, mais je me le note du coup.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mr Jack » Mer 16 Déc 2020, 19:56

Il est sous-coté à mon sens. Il tient le haut du pavé niveau rom'com' toute mignonne. :super:
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Momie (La) (2017) - 2/10

Messagepar Alegas » Sam 19 Déc 2020, 10:01

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The Mummy (La Momie) de Alex Kurtzman
(2017)


Celui-là, vu les retours unanimes depuis sa sortie, je savais que ça allait être nul, mais j’avais une curiosité malsaine qui me poussait à le découvrir, notamment parce que son échec aura eu le mérite d’apprendre à Hollywood quelques leçons. Rappel des faits : alors que le MCU connaît le succès depuis presque une décennie, l’idée d’univers connectés entre plusieurs franchises vient forcément à la tête d’autres producteurs de majors. Parmi eux, des mecs à Universal se demandent si le filon ne se trouverait pas dans leur catalogue de monstres, incluant notamment Dracula, l’homme invisible ou encore Dr. Jekyll. L’idée, séduisante sur le papier, est pourtant lancée n’importe comment, les producteurs considérant l’appât du gain avant même de penser à la cohésion de l’ensemble qui, qu’on aime ou pas Marvel, fait la force de la concurrence visée.

Le résultat est donc La Momie, un film où le logo Dark Universe a plus de gueule que le film lui-même, et où tout est prétexte à du teasing pour d’éventuels autres films. Clairement, le film n’existe pas par lui-même, ou alors de façon très bancale : on introduit une société secrète dont on n’aura jamais vraiment les détails, on balance Dr. Jekyll à sa tête sans le justifier, on transforme Tom Cruise en homme doué de pouvoirs en cours de film sans raison, bref c’est une introduction géante à plusieurs millions de dollars. Le film est réalisé par un producteur (le même mec a qui on a confié la responsabilité du Dark Universe, douce ironie :mrgreen: ), et ça se ressent quasiment à chaque scène. Il y a zéro idée de narration, une ambition qui ne s’affiche que par les CG (pas super réussis en plus, les scènes de destruction à Londres c’est un peu la loose), et puis quelle idée de merde de ne pas prendre en exemple l’exotisme du film de Stephen Sommers, et de déplacer dès que possible l’action du métrage en milieu urbain pour le transformer en générique action movie starring Tom Cruise. Même ce dernier affiche ici les limites de ce qu’il est capable de faire pour porter un film, et je pense qu’on peut dire sans mal que c’est le pire film dans lequel il a accepté de jouer dans sa longue carrière.

Le reste du casting n’est pas en reste : ça faisait longtemps que je n’avais pas vu une aussi mauvaise actrice en la personne d’Annabelle Wallis, et Russell Crowe n’a été visiblement engagé que pour pouvoir balancer des tirades d’un ton très grave pour pouvoir les utiliser dans la promo du film. La seule réelle bonne idée du film au final, c’est sans doute Sofia Boutella dans le rôle titre, mais là encore on utilise à peine ses talents de danseuse pour donner une mouvance étrange à la créature, du coup à part la scène de l’évasion où elle s’accroche aux chaînes, ça aurait pu être n’importe quelle autre actrice qui aurait pu le faire. Un flop complètement justifié qui aura été salvateur pour l’industrie : c’est bien beau d’aligner les billets pour se payer des stars hors de prix sur des licences, mais encore faut-il s’assurer que les films tiennent artistiquement la route pour faire tenir la franchise sur la durée. En l'occurrence, La Momie est un bel exemple du proverbe “il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs".


2/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mark Chopper » Sam 19 Déc 2020, 10:26

Coïncidence : j'ai tenté cette merde cette semaine. Je ne regarde plus de film en semaine d'habitude (hors vacances), mais là, j'en avais envie... Et comme j'étais trop crevé pour un bon film, j'ai tenté un navet :chut:

Je me suis surpris à trouver la première demi-heure en Irak pas trop mal. Bien rythmée, de l'humour... Ce n'est pas génial, mais rien de honteux.

Mais dès l'arrivée à Londres, tout s'effondre. 1) C'est moche... Cette ville est pourtant cinégénique, mais là c'est moche, l'image est plus sombre que le trou du cul d'un chameau par une nuit sans lune. Et 2) Toute la narration passe par des dialogues surexplicatifs / assommants, une horreur pour un blockbuster.

C'est plan-plan au possible... Comparé au film de Sommers qui bougeait tout le temps, ça fait mal.

Je me suis endormi dès la rencontre Cruise / Crowe (dont le personnage me semble bien trahir l'essence de la création de Stevenson).

ça faisait longtemps que je n’avais pas vu une aussi mauvaise actrice en la personne d’Annabelle Wallis


Je me suis fait la même réflexion. C'est chaud d'être aussi inexpressive.

(La recette Marvel me semble impossible à copier... et heureusement)
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Miroir (Le) - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 20 Déc 2020, 15:12

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Zerkalo (Le Miroir) de Andreï Tarkovski
(1975)


A la vue des extraits que j'avais analysé à l'époque en cours de cinéma, j'appréhendais carrément la vision de celui-là, et au final c'est celui que je préfère pour le moment avec L'enfance d'Ivan, ce qui a tendance à me confirmer que je préfère largement quand Tarkovski s'en tient à des durées raisonnables. Pourtant, ça reste un film à ne pas mettre entre toutes les mains : la preuve étant que j'ai abordé le métrage sans rien en savoir, et mal m'en a pris car finalement c'est un film très autobiographique de la part de Tarkovski, et de ce fait le commencer sans rien savoir de la vie du réalisateur aura tendance à perdre complètement le spectateur, le film étant très opaque de base et avare en informations claires. Mais une fois qu'on pige que Tarkovski parle de son double de cinéma, et qu'il en profite pour revisiter en partie sa vie et notamment son enfance, Le Miroir dégage un je ne sais quoi de fascinant, et quand bien même j'y ai trouvé quelques longueurs je ne peux occulter le fait que certaines séquences m'ont littéralement envoûté, notamment dans les séquences un peu hors du temps où Tarkovski signe des plans assez dingues visuellement (la femme qui lévite, le travelling dans la pièce avec les draps secoués par le vent, la maison remplie d'eau qui tombe en ruine au ralenti, la marque de la main sur la table qui donne l'impression de sortir tout droit d'un film d'horreur, etc...).

Formellement et narrativement, j'ai vraiment eu l'impression de voir certains Malick avant l'heure, notamment ses trois films post-Tree of Life où on retrouve la même volonté de raconter l'histoire de quelqu'un sans chercher un ordre cohérent, et où on utilise autant le silence que la musique pour sublimer des séquences. D'ailleurs, je me rend compte que c'est dommage que Tarkovski se prive autant de musique dans la plupart de ses films : le final sur Bach c'est clairement une des meilleures scènes de sa carrière justement parce que cette musique l'accompagne. J'aurais bien du mal à en dire quoi que ce soit d'autre, c'est un film qui veut à mon sens surtout être une expérience à vivre plus qu'un film à regarder passivement, et de mon côté j'ai autant été laissé sur le carreau à cause du manque d'informations sur ce qu'on me racontait que séduit par la beauté de certaines images.


6/10
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Vivre - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 22 Déc 2020, 19:05

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Ikiru (Vivre) de Akira Kurosawa
(1952)


Pas mal ce Kurosawa, c’est étrange de voir le réal sur un drame pareil, mais en l’état ça fonctionne bien et ça confirme que j’aime bien quand Kurosawa filme sa propre époque, à l’instar de Entre le ciel et l’enfer. C’est donc un film radicalement différent de ce que j’ai pu voir jusqu’ici du bonhomme : il y a zéro scène d’action, c’est beaucoup de tunnels de dialogues, et les enjeux restent assez minimes, puisqu’il est question du questionnement de la vie d’un homme, qui découvre qu’il est atteint d’un cancer et qu’il n’a plus que quelques mois à vivre. Avec un pitch pareil, on aurait pu penser que Kurosawa allait sortir un drame à tendance lacrymal, et pourtant il part dans une toute autre direction en visant un propos qui va questionner non seulement l’homme, mais aussi la société qui l’entoure.

Le héros, sorte de gratte-papier administratif qui passe son temps à dire aux gens d’aller se plaindre vers d’autres bureaux, voit ainsi toute sa vie remise en question, et notamment sur le bonheur qu’il a pu apporter en faisant ce travail. Du coup, l’idée de construire un parc pour enfants avant sa mort va devenir son but ultime, et forcément c’est toute la société qui l’a programmé à être inactif qui va se dresser contre lui. Kurosawa oblige, il y a une volonté aussi de surprendre par la façon de raconter les choses, et du coup non seulement on va avoir une remise en question qui va prendre du temps (un choix tout de même un peu étrange, car on pige vite où il veut en venir, et il faut attendre plus d’une heure avant que l’idée de la rédemption arrive) mais on a surtout une seconde moitié qui va être racontée alors que le personnage principal est mort, et où tout va soit passer par du flashback, soit par des descriptions dialoguées.

Même si je ne suis pas complètement convaincu par ces choix, notamment sur ce que ça apporte en terme de rythme (c’est très lent) et de longueur (c’est long pour ce que ça raconte, faut voir la scène, qui a sûrement inspiré une séquence célèbre des 12 travaux d’Astérix, qui dure des plombes alors qu’on comprend très bien le propos en quelques secondes), force est de constater que c’est assez osé pour un sujet qui aurait pu être raconté de façon complètement banale. Formellement par contre, j’ai trouvé ça moins brillant que ce que j’ai pu voir de la part du réal, il y a des beaux plans (ce final sous la neige) et des scènes efficaces (la scène chez le docteur avec la phrase sur l’ulcère) mais j’aurais aimé être plus impressionné par la façon dont les dialogues sont filmés, et là j’avoue avoir trouvé ça très (trop) classique. Côté acting, Takashi Shimura vole le film, même quand il n’est pas à l’écran sur la dernière partie sa présence plâne sur les scènes. Un joli drame, qui aurait mérité d’être moins long pour être plus efficace à mon sens.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mark Chopper » Mar 22 Déc 2020, 19:14

qui a sûrement inspiré une séquence célèbre des 12 travaux d’Astérix


Pas besoin de Kurosawa pour ça... Il suffit d'avoir affaire à l'administration une fois dans sa vie :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mark Chopper » Mar 22 Déc 2020, 23:30

Stalker, AndreÏ Tarkovski, 1979, Truc VOSTA : 4/10


Pas trop souffert ? :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Alegas » Mar 22 Déc 2020, 23:33

Franchement je m'attendais à pire, il y a eu des éléments sur lesquels j'ai pu me raccrocher pour avoir le courage d'aller jusqu'au bout.
Ça sera ma prochaine critique donc je détaillerais plus à ce moment là (demain si je trouve le temps).
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Stalker - 4/10

Messagepar Alegas » Sam 26 Déc 2020, 11:58

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Stalker de Andreï Tarkovski
(1979)


Je crois que j’attendais un truc tellement horrible que finalement j’en ressors assez surpris, et le fait d’avoir vu Andreï Roublev quelques jours avant, et qui est infiniment pire en terme de chiantitude, m’oblige forcément à relativiser. Est-ce que j’ai aimé Stalker pour autant ? Oui et non à vrai dire. Car clairement, il y a beaucoup de choses qui m’ont fasciné dans ce métrage qui fait véritablement office d’expérience, à commencer par l’histoire qui, à défaut d’être passionnante, m’a quand même assez happé pour me donner envie de voir sa conclusion. J’avais envie de découvrir la Zone, de comprendre ses mystères, de voir la fameuse Chambre, etc… La forme visuelle de Tarkovski ajoute à ce côté fascinant : on a vraiment l’impression d’évoluer dans un autre monde où les règles ne sont plus les mêmes, et ça tient finalement à peu de choses quand on sait dans quelles conditions le film a été tourné.

Mais le problème principal du métrage, qui vient gâcher en partie ces qualités, c’est clairement l’impression de voir Tarkovski faire tout son possible pour transformer son film de genre (car ça en est un au final avec cette base fantastique) en un truc qui pourrait être la quintessence du film d’auteur chiant pour dépressifs. L’histoire, qui pourrait être efficace, est étirée au maximum avec des dialogues dont la moitié ne servent pas la narration, les personnages, auquel on devrait d’attacher un minimum, sont tous particulièrement antipathiques, et Tarkovski prend un malin plaisir à faire durer ses plans autant que possible, aboutissant donc sur un film de plus de deux heures et demie qui, très honnêtement, pourrait durer une heure de moins sans aucun problème. Du coup, je suis extrêmement partagé entre la base qui pourrait donner à mon sens un excellent film (au risque de choquer les puristes, un remake ne serait pas de refus, Alex Garland le fait d’ailleurs déjà un peu avec son Annihilation) et l’enrobage qui me donne la sensation de voir un mec qui réalise un film plus pour lui que pour son spectateur.


4/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mr Jack » Sam 26 Déc 2020, 15:30

donne la sensation de voir un mec qui réalise un film plus pour lui que pour son spectateur.


C'est pas vraiment ça le problème. Pour moi c'est même une qualité de créer pour soi. Mais le film est, comme tu dis, étiré à l 'extrême, c'est vraiment pour moi l'archétype de la branlette intellectuelle dans l'art. C'est un film intellectuel qui est détaché totalement d'émotions, il te fait rien ressentir, juste réfléchir. Et c'est vraiment pas ma vision du cinéma. Enfin si, j'ai ressenti de l'ennui parce que Tarkovski n'a pas fait un film, il a filmé une idée.
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