8/10
The Naked Prey de Cornel Wilde - 1965
Souvent cité lorsqu'on évoque le genre du survival, The Naked Prey est à ranger avec les chasses du Comte Zaroff et Aventure en Birmanie comme inspiration de la plupart des films qui vont suivre. Basé sur un aventurier célèbre on suit ici un guide qui accompagne un riche chasseur à la recherche d'ivoire, ils vont tomber sur la tribu locale et le chasseur ne veut rien payer, ce qui sera le début des emmerdes. Le film s'embarrasse pas de fioritures, les personnages ont pas de nom, ça part en couille au bout de 5 minutes avec la capture puis le massacre de la petite expédition. Un massacre qui prend son temps puisqu'on va un peu s'amuser avec eux, c'est une scène qui n'est pas s'en rappeler un film comme Cannibal Holocaust, alors évidemment c'est moins graphique et gore, 1965 oblige mais on ressent vraiment la violence de la séquence, y a quand même un mec qui finit en poulet grillé. Puis on garde le plus solide de tous (Cornel Wilde qui joue et réalise donc) pour une chasse à l'homme, le mec se retrouve en slip avec 100 mètres d'avance et c'est parti pour la chasse.
Alors ce sera pas la chasse la plus énergique du monde, faut pas s'attendre à du non stop mais c'est vraiment super efficace, puisqu'en plus de devoir gérer ses poursuivants il va devoir gérer la faune local et la chaleur, on a des stockshot en foison d'animaux, mais c'est pas du stockshot mignon, non c'est que des animaux entrain d'attaquer et d'en manger d'autres, et ça s'insère très bien dans le film. On suit donc cet homme qui court à travers la savane, qui doit lutter contre la chaleur, les serpents, la faim, la soif, la fatigue et ses poursuivants (poursuivants qui doivent eux aussi lutter contre les mêmes choses). Et comme pour les tortures du début c'est violent sans trop en montrer, quand on tue quelqu'un c'est pas facile et on a mal, bon la réalisation est limité par les effets spéciaux de l'époque mais ça garde une bonne petite efficacité quand même (l'attaque du village je m'y attendais pas et ça fait bien mal).
Et le film quasiment muet, passé l'intro et les 10 dernières minutes doit y avoir 3 lignes de dialogues, tout passe donc par l'image et la mise en scène, et Wilde réussit à garder notre attention le tout avec une intrigue ultra simpliste mais il fait confiance à son pitch et le filme le plus efficacement possible, pas besoin de rebondissement de fou, pas besoin d'artifice ou de pseudo message métaphorique à la con (celle là elle est pour toi Cuaron). Dans l'idée le film qui s'en rapprocherait le plus ce serait Artic mais le film ratait tout ce que Naked Prey réussit.
Le plan final est un modèle du genre avec cet homme qui a tout donné pour sa survie.