par Scalp » Mar 24 Nov 2020, 09:41
7/10
Duo luo tian shi de Wong Kar Wai - 1995
Fondamentalement ça change pas des films précédents mais j'y ai plus trouvé mon compte. On a toujours des histoires sans véritable scénario et c'est des bouts de vie nocturne où on suit plusieurs personnages, mais contrairement à Chungking c'est pas 2 films en 1, ici le montage est éclaté et ça rend le truc plus digeste alors que comme j'ai dis dans le fond c'est la même histoire, des hommes et des femmes qui s'aiment, qui se cherchent, qui se détestent, enfin c'est toujours de l'amour non partagé avec lui et tout finit toujours dans la tristesse. Il utilise toujours la voix off mais autant des les précédents films je trouvais ça foireux et feignant ici je trouve que ça fonctionne, bon déjà y a un perso muet donc ça aide mais ça s'insère mieux j'ai l'impression ici. Et puis j'ai quand même l'impression d'avoir un semblant d'histoire que j'avais pas avant, alors y rien de fou mais on pourrait dire qu'il y a un début, un milieu et une fin. Et les personnages surtout sont attachants et on les voit vivre, même quand c'est un peu relou avec le perso de Kaneshiro on a une vraie affection pour eux, alors que c'était totalement osef dans Années Sauvages.
On a donc 2 storyline, je préfère largement celle de Leon Lai, même pas parce que c'est un tueur à gage, mais plus par rapport au personnage féminin, secrètement amoureuse de lui qui va donner une scène assez spéciale quand elle va comprendre qu'il est avec une autre femme et puis sur la forme j'ai l'impression que cette storyline est beaucoup beaucoup plus classe, tous les meilleurs plans du film sont avec Leon Lai et sa coéquipière (merveilleurse Michelle Reis qui apporte beaucoup de charisme et de prestance au personnage). "L'histoire" de Kaneshiro est sympa juste grâce à lui (et Charlie Young), il est immédiatement attachant même si on comprend pas toujours ce qu'il fait et pourquoi, il est censé être muet pas neuneu mais c'est pas toujours très clair ça.
Chronique nocturne sur des êtres solitaires qui cherchent à ne plus être seuls, de cette nuit hongkongaise (Hong Kong étant un vrai personnage du film, on voit cette ville vivre, respirer ) tentaculaire Wong Kar Wai sait dégager une parfaite mélancolie et les brèves rencontrent des personnages se finissent toujours mal.
Ce qui est fou c'est la mise en scène, je le trouve encore plus aboutie ici, la pluie, les néons, la photo et puis a un moment on a une scène picturalement parfaite quand Leon Lai retrouve sa coéquipière après avoir abandonné le job, c'est sur un fond noir, c'es très sobre par rapport au reste du film mais ça dégage une classe absolue. Classe que l'on retrouve dans les passages en noir et blanc. Et puis on a un peu d'action et là c'est quand même sacrément fou sur la forme, on est clairement dans un truc rarement vu avant, et même après, ça donne un coté complètement foutraque tout en étant maitrisé (assez compliqué à expliquer) mais le rendu est terrible en tout cas. On pourrait reprocher un coté poser au film mais ça colle tellement à l'ambiance que le film serait nettement moins bon sans tout ce maniérisme.
La BO a tendance MAssive Attack est assez surprenante et bien meilleure que dans Chungking.
A ce que j'ai compris ce film est moins coté que les précédents, pourtant pour moi y avait vraiment pas photo, il est nettement plus attachant. Entre rêve et cauchemar nocturne on est en pleine tristesse désabusée où on se plait à déambuler avec ces êtres perdus, Wong Kar Wai signe un film qui se tient mieux que Chungking Express.
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