par Scalp » Mar 17 Nov 2020, 10:38
5/10
Chungking Express de Wong Kar Wai - 1994
Un film dont j'ai du mal à comprendre l'engouement général, c'est considéré comme un des meilleurs films de Wong Kar Wai, voir un des meilleurs films asiatiques. Et pour moi il a trop de problèmes rédhibitoires, alors je vois bien ce qu'il veut nous raconter et comment mais c'est loin de fonctionner.
Déjà il décide de raconter 2 histoires qui n'ont absolument rien à voir l'une de l'autre et la première se termine après un gros tiers de film avec des personnages qui disparaissent pour ne plus jamais revenir, le seconde c'est juste une succession de petit rien qui font naitre l'amour.
Alors la première histoire pour moi avait plus de potentiel avec Brigitte Lin en femme fatale et vénéneuse, tueuse sans pitié qui va rencontrer un Takeshi Kaneshiro naïf a la recherche de l'amour suite à sa rupture, franchement son perso il est attachant mais il fait peur quand même (on a surtout de la pitié pour lui), sa scène de drague c'est un truc impossible aujourd'hui avec #metoo, le mec fait le forceur à fond, enfin ça me gène pas, le souci c'est que toute personne normalement constituée quand elle entend le discour de Kaneshiro, elle se barre tellement il fait pitié, du coup cette histoire d'amour improbable et impossible avait bien plus de potentiel que la suivante, mais elle est morte avant même d'avoir commencé, sans qu'on y voit une bonne raison. Et la forme change d'une histoire à l'autre, dans la première y a un sentiment d'urgence retranscrit par cette vitesse accélérée a plusieurs reprise, c'est pluvieux et nocturne alors que la seconde histoire est plus posée (plus plan plan) et lumineuse.
On embraye donc sur la seconde histoire avec Tony Leung et Faye Wong qui vont se chercher pendant 1h et franchement j'aime beaucoup Tony Leung mais je vois pas ce qu'elle peut lui trouve ici, autant dans Mood for Love il dégage un magnétisme de fou, ici il est sans caractère, sans personnalité, il est vraiment fade bon après ça colle avec le charme de mérou de Faye Wong (non elle a pas les yeux malicieux, elle a un regard vide poiscaille). Après y a un coté simpliste qui doit faire la force du récit mais y a un drôle de contraste (qui est aussi là dans la première histoire), Wong Kar Wai est un réalisateur visuel, il est fort pour faire comprendre des choses avec des belles images mais ici on a juste des belles images, il arrive pas à nous faire comprendre les choses, si bien qu'on se tape un nombre de voix off assez relou pour nous dire ce que pense les personnages car le plan en question ne répond pas à la question et le plan suivant comme par magie il va réussir à nous faire comprendre le ressenti de ce même personnage, c'est con, c'est bien de vouloir faire l'abstrait (j'exagère un peu) mais des fois faut être un peu moins cryptique. Faye Wong qui se passe en boucle California Dreamin en mettant le bordel dans son appartement c'est mignon une fois, au bout de la 2ème ça casse les couilles et ce qui pourrait être mignon se révèle vite niais. Et le pire c'est qu'il y a très peu d'interaction entre les 2 personnages censés tomber amoureux, on suit donc 2 persos faisant des choses très ordinaires et donc très chiantes et ils sont trop attentiste, ça manque de passion, de folie et la psychologie des personnages c'est même pas basique, on est sur de la prod Ab production par moment, mais le nom de Wong Kar Wai suffit a transformer en truc génial, la surinterprétation à son summum.
La banalité de cette seconde histoire devrait être une qualité mais c'est pas le cas et on s'emmerde, alors on attend le beau plan (et forcément avec la photo de Christopher Doyle, y en a surtout dans cette jungle urbaine), la bonne idée mais pendant 1h on se fait un peu chier quand même.
Alors c'est un très beau film, y a des petits instants futiles qui fonctionnent, y a une belle mélancolie, un certain sens du lyrisme, rien à redire là dessus mais ça peine à être captivant et je suis persuadé que le film entier sur Kaneshiro aurait donné un meilleur film mais le film a été tourné à l'arrache (en moins de 1mois ) et sans script entre 2 tournages et ça se voit. Après la vision reste une image, Brigitte Lin et son imper, une vraie icône comme on en a peu.
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