[Scalp] Mes critiques en Quarantaine

[Alegas]

On attend toujours celle de 2020 d'ailleurs.

[Mark Chopper]

Ce ne sera pas pour un film de Kitano en tout cas.

[pabelbaba]

Batard!

[Criminale]

[Scalp]

5/10

La Virgen de los Sicarios de Barbet Schroeder - 2000

Carrière singulière que celle de Barbet Schroeder, après son épisode américain qui se termine avec son meilleur film (Desperate Mesures et son Michael Keaton dans son meilleur rôle) il part en Colombie pour signer ce drame assez spécial, bon faut croire qu'il a fait dépression après ce film car il a tourné avec Ryan Gosling puis Benoit Magimer (putain Inju c'etait chaud comme truc). La Vierge des tueurs c'est un film que j'ai un peu idéalisé car j'ai mis très longtemps pour le voir (le dvd était hors de prix), je m'attendais à voir une sorte d'adaptation de Juan Solo la BD de Jodorowski et je me retrouve avec un drame lent avec ce couple qui va déambuler dans les rues de Medellin, des rues où on se fait flinguer pour un rien.
On suit donc une histoire d'amour qui sur le papier pose problème car on a un mec de 60 piges et un ado mais finalement ça gène pas et on voit juste une histoire d'amour sans se dire c'est interdit (aujourd'hui ça pourrait clairement pas sortir ). On suit donc ce drôle de couple, Fernando vieux casse couille qui aime rien ni personne et passera son temps à s'embrouiller avec tout le monde et Alexis jeune sicario pour qui tuer quelqu'un pour un morceau de serviette pas donné est une normalité, toute cette partie du film est pas vraiment désagréable, on croit à la complicité entre les 2 et on suit donc ce couple qui va semer des cadavres car à chaque fois que Fernando s'embrouille ça finit par un mort et il va souvent s'embrouiller. Mais voilà après un évènement le film a plus grand chose à raconter, on a compris les choses bien avant le personnage du coup la dernière demi heure est presque sans intérêt, on attend qu'il se passe un truc mais il se passera rien et la complicité qui rendait le film agréable à suivre a disparu. Le film manque vraiment d'un réel fil conducteur autre que voir les 2 personnages glander sans but dans cette ville où on risque sa vie à chaque coin de rue.
Et puis on a la forme, ça doit surement être un des premiers films tourné en HD qui lui donne une image documentaire qui par moment fonctionne et d'autre casse les couilles, le rendu est vraiment bizarre car des fois ça donne des plans magnifiques et une super ambiance (les plans nocturnes entre autre) mais alors par moment ça donne un cachet ultra cheap notamment dès que ça flingue quelqu'un on se croirait dans un nanard turc et ça me faisait sortir du film à chaque fois.
Le casting d'inconnu fait bien le taf, surtout le duo principal qui porte le film, le vieux a plein de répliques bien savoureuses.
Un film très bancal qui peine à captiver.

[Jed_Trigado]

Thématiquement et esthétiquement (surtout sur la HD, Schroeder avait compris son importance dans la précision des éclairages) c'est un sacré film.

[Scalp]

Ca m'a pas convaincu.

[Scalp]

5.5/10

Night of the Running Man de Mark L.Lester - 1995

"You started thinking you were smart, when all you were was lucky"

Petit thriller sans prétention produit par HBO, quand tu vois écris Scott Glenn et Lester tu te dis que ça peut être sympa et effectivement même si on est pas devant une pépite méconnu c'est du petit thriller très 90's avec sa dose de violence et de cul gratuit (la love story complètement sorti de nul part juste pour avoir une paire de boobs).
Un chauffeur de taxi de Las Vegas (joué par un inconnu) tombe sur une valise de thune de la mafia, il se retrouve immédiatement avec un tueur de la mafia à ses trousses (on est presque sur un pitch à la Collatéral), joué par un excellent Scott Glenn (dans un rôle refusé par Roy Scheider), Scott Glenn c'est le mec qui dans sa première scène bute sa petite amie car elle est trop curieuse, tout l'intérêt du film est d'ailleurs ce personnage de tueur implacable qui retrouve toujours le taximan (et pourtant il traine pas pour se barrer). C'est assez rythmé, avec un personnage qui agit pas trop bêtement, les rebondissements sont pas forcément ouf mais c'est pas chiant (on se promène pas mal) et Glenn a souvent le petit mot sympa et sème les cadavres sur son passage et puis y a un second tueur joué par le savoureux John Glover tout aussi sadique que Glenn.
Alors dans les mains dans un gros réal ça pouvait vraiment donner un truc bien tendu mais on a Lester, alors il est sympa, Commando quoi mais c'est pas un réal bien doué, alors il salope rien mais y avait vraiment un gros potentiel avec plein de scènes bourrées de suspens où on a tout juste le minimum, c'est carré notamment le climax final avec un finish him en plus mais y a ni débordement gore ou fun (comme Commando) ni de séquences iconiques.
Thriller avec un réel capital sympathie mais bon c'est juste sympa.

[Dunandan]

5/10

Chungking Express de Wong Kar Wai - 1994

Un film dont j'ai du mal à comprendre l'engouement général, c'est considéré comme un des meilleurs films de Wong Kar Wai, voir un des meilleurs films asiatiques. Et pour moi il a trop de problèmes rédhibitoires, alors je vois bien ce qu'il veut nous raconter et comment mais c'est loin de fonctionner.
Déjà il décide de raconter 2 histoires qui n'ont absolument rien à voir l'une de l'autre et la première se termine après un gros tiers de film avec des personnages qui disparaissent pour ne plus jamais revenir, le seconde c'est juste une succession de petit rien qui font naitre l'amour.
Alors la première histoire pour moi avait plus de potentiel avec Brigitte Lin en femme fatale et vénéneuse, tueuse sans pitié qui va rencontrer un Takeshi Kaneshiro naïf a la recherche de l'amour suite à sa rupture, franchement son perso il est attachant mais il fait peur quand même (on a surtout de la pitié pour lui), sa scène de drague c'est un truc impossible aujourd'hui avec #metoo, le mec fait le forceur à fond, enfin ça me gène pas, le souci c'est que toute personne normalement constituée quand elle entend le discour de Kaneshiro, elle se barre tellement il fait pitié, du coup cette histoire d'amour improbable et impossible avait bien plus de potentiel que la suivante, mais elle est morte avant même d'avoir commencé, sans qu'on y voit une bonne raison. Et la forme change d'une histoire à l'autre, dans la première y a un sentiment d'urgence retranscrit par cette vitesse accélérée a plusieurs reprise, c'est pluvieux et nocturne alors que la seconde histoire est plus posée (plus plan plan) et lumineuse.
On embraye donc sur la seconde histoire avec Tony Leung et Faye Wong qui vont se chercher pendant 1h et franchement j'aime beaucoup Tony Leung mais je vois pas ce qu'elle peut lui trouve ici, autant dans Mood for Love il dégage un magnétisme de fou, ici il est sans caractère, sans personnalité, il est vraiment fade bon après ça colle avec le charme de mérou de Faye Wong (non elle a pas les yeux malicieux, elle a un regard vide poiscaille). Après y a un coté simpliste qui doit faire la force du récit mais y a un drôle de contraste (qui est aussi là dans la première histoire), Wong Kar Wai est un réalisateur visuel, il est fort pour faire comprendre des choses avec des belles images mais ici on a juste des belles images, il arrive pas à nous faire comprendre les choses, si bien qu'on se tape un nombre de voix off assez relou pour nous dire ce que pense les personnages car le plan en question ne répond pas à la question et le plan suivant comme par magie il va réussir à nous faire comprendre le ressenti de ce même personnage, c'est con, c'est bien de vouloir faire l'abstrait (j'exagère un peu) mais des fois faut être un peu moins cryptique. Faye Wong qui se passe en boucle California Dreamin en mettant le bordel dans son appartement c'est mignon une fois, au bout de la 2ème ça casse les couilles et ce qui pourrait être mignon se révèle vite niais. Et le pire c'est qu'il y a très peu d'interaction entre les 2 personnages censés tomber amoureux, on suit donc 2 persos faisant des choses très ordinaires et donc très chiantes et ils sont trop attentiste, ça manque de passion, de folie et la psychologie des personnages c'est même pas basique, on est sur de la prod Ab production par moment, mais le nom de Wong Kar Wai suffit a transformer en truc génial, la surinterprétation à son summum.
La banalité de cette seconde histoire devrait être une qualité mais c'est pas le cas et on s'emmerde, alors on attend le beau plan (et forcément avec la photo de Christopher Doyle, y en a surtout dans cette jungle urbaine), la bonne idée mais pendant 1h on se fait un peu chier quand même.
Alors c'est un très beau film, y a des petits instants futiles qui fonctionnent, y a une belle mélancolie, un certain sens du lyrisme, rien à redire là dessus mais ça peine à être captivant et je suis persuadé que le film entier sur Kaneshiro aurait donné un meilleur film mais le film a été tourné à l'arrache (en moins de 1mois ) et sans script entre 2 tournages et ça se voit. Après la vision reste une image, Brigitte Lin et son imper, une vraie icône comme on en a peu.

[Mark Chopper]

avec le charme de mérou de Faye Wong

Tu craques.

[Scalp]

Elle ressemble rien avec son corps de teen et ses cheveux courts

[pabelbaba]

Elle a autant de charme dans ce qu'elle fait que dans ce qu'elle est. Mais si t'es passé à côté de ça, c'est normal d'être passé à côté du film.

[Scalp]

Charme ou pas ça changerait pas grand chose à mon ressenti sur le film.

[pabelbaba]

Ca joue à 80% sur ce genre de bobine qui ne raconte pas grand chose.

[Scalp]

Non car y a 2 histoires et la première était potentiellement bien plus intéressante et ça aurait aussi joué dans mon jugement.