[Cad'] Critiques en 2020

Modérateur: Dunandan

Bad Boys II - 7/10

Messagepar caducia » Ven 26 Juin 2020, 16:19

Bad Boys II

Réalisé par Michael Bay
Avec Martin Lawrence, Will Smith
USA
Genre : policier, action
Durée : 02h27min
2003

7/10




Synopsis

Les policiers Marcus Burnett et Mike Lowrey enquêtent sur Tapia, un ambitieux baron de la drogue décidé à tout pour inonder Miami d'un nouveau poison et accroître son empire. Au cours de leurs investigations, ils se voient épaulés par Syd, la soeur de Marcus, également agent de la D.E.A. (Drug Enforcement Agency). Mike s'éprendra de la demoiselle, provoquant ainsi quelques tensions entre lui et son partenaire..

Critique

J'avais de très vagues souvenirs sur cet épisode, mais à la revoyure, Bay reprend exactement les mêmes éléments originels en les amplifiant, ce qui n'est forcément une bonne chose.

Image


Niveau réalisation, l'ambiance cool de Miami du 1er épisode devient très chargée visuellement avec encore plus de femmes en tenues légères qui sont juste là pour la déco, des plans tournoyants qui ne servent à rien si ce n'est qu'à donner du style et une patte particulière mais ici c'est too much. Les spectatrices pourront aussi zyeuter les muscles de Mr Smith qui retire sa chemise pour un rien, mais il est clair que la balance penche beaucoup plus du coté des décollées et plans sur les dessous etc...A coté Fast and Furious c'est soft.

Bay se prend pour Fincher de temps à autre tentant un plan séquence où la camera voltige à travers les canalisations, les objets, les personnages, mais le résultat est assez brouillon avec beaucoup de vibrations, et manque clairement d'élégance. Filtres flashy pour des couleurs saturées à vous faire péter la rétine.

ImageImage


Aucune prise de risque scénaristique, le duo courre toujours après des trafiquants de drogues avec Jordi Mollá à la tète du cartel. La seule originalité de Bad Boys 2 vient du fait que la came est cachée dans des cercueils ou dans des cadavres, ce qui permet à Bay d'insérer cet aspect dans plusieurs séquences, mais globalement, ce trafic est assez chiant et plombe le rythme du film. Bay mise aussi sur une course poursuite spectaculaire avec encore et encore de la surenchère, jusqu'à en devenir du n'importe quoi.
La séquence avec l'affrontement à travers une paroi est aussi une idée brillante, là aussi on pourra trouver que ça traine inutilement en longueur avec une avancée d'enquête peu lisible.
La femme flic infiltrée (Gabrielle Union) passe juste pour une pute amorale passant du flic au méchant et inversement tout naturellement.


On retiendra le duo Smith/ Lawrence toujours aussi efficace et punchy avec des vraies/ fausses engueulades et quiproquos tordants, mais j'ai du voir le film en 2 fois car il est vraiment beaucoup trop long. On en a juste marre des Whooza de Lawrence à la fin.
La séquence de dératisation demeure excellente (apparemment Seth Rogen y serait pour quelque chose).

Une foire au racolage gratos, décontracté jalonné de destructions massives puériles sans aucune subtilité.
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E.T. l'extra-terrestre - 8/10

Messagepar caducia » Sam 04 Juil 2020, 19:18

E.T. l'extra-terrestre

Réalisé par Steven Spielberg
Avec Henry Thomas, Drew Barrymore, Dee Wallace
USA
Genre : sf
Durée : 02h00min
1982

8/10




Synopsis

Une soucoupe volante atterrit en pleine nuit près de Los Angeles. Quelques extraterrestres, envoyés sur Terre en mission d'exploration botanique, sortent de l'engin, mais un des leurs s'aventure au-delà de la clairière où se trouve la navette. Celui-ci se dirige alors vers la ville. C'est sa première découverte de la civilisation humaine. Bientôt traquée par des militaires et abandonnée par les siens, cette petite créature apeurée se nommant E.T. se réfugie dans une résidence de banlieue.

Image



Critique

Redécouverte d'E.T sur grand écran, et un pur plaisir surtout de voir une nouvelle génération d'enfants qui revivent certainement les mêmes émotions que nous sur petit écran. Après il y a certaines scènes un peu difficiles, pas certaine qu'un public très jeune soit la cible (pourtant c'est marqué pour les plus de 8 ans).

C'est avant tout la mise en scène qui fait la différence, au final, Spielberg crée quelque chose d'unique avec relativement peu de moyens visibles à l'écran et une trame simple. Il s'amuse avec des références à Starwars, à Jaws.
Ainsi, la musique de John Williams possède de tonalités proches de Starwars à quelques notes près avec des thèmes bien reconnaissables quand un "présumé" méchant apparait ou quand c'est Elliott.
Spielberg fait aussi durer le suspense comme dans Jaws avec beaucoup de suggestions utilisant les jeux d'ombres, les cadrages pour retarder au maximum la révélation de la créature. On a aussi droit au mimétisme des gestes comme dans les dents de mer, toujours aussi efficace.

Pour un film de 1982, la marionnette est toujours aussi crédible et si on regarde de près, il y a plein de petits détails qui la rendent très réalistes, comme les battements sanguins, la dilatation/rétractation de pupilles, la texture de la peau. Un look unique qui entretient une ambivalence de laideur mignonne. Les jouets sont les amis imaginaires d'Elliott, ET devient son nouvel ami animé; il lui fait la présentation de ses figurines et le range dans le placard à jouets.
Seul bémol sur le vaisseau alien qui fait tache, mais c'est vraiment l'un des rares éléments qui détonne visuellement sans être honteux non plus.

Pendant au moins les 3/4 du film, Spielberg se refuse de nous montrer un visage d'adulte mis à part celui de la Maman, et finalement le script ne s'intéresse qu'à 2 adultes contre une tripotée d'enfants. Même si Peter Coyote essaye d'amadouer Elliott en lui rappelant que lui aussi a été enfant attendant la visite d'un alien, E.T propose un population terrestre assez manichéenne: les enfants malins et les adultes méchants idiots.

Le casting coté enfants/ados est réussi et malgré les différences d'âges tous sont fascinés par E.T. et veulent à leur niveau lui transmettre quelque chose. La très jeune Drew Barrymore est trop mignonne, car elle a l'air plutôt précoce pour son âge sauf que personne ne l'écoute. Les scènes intimistes font très spontanées, mélancoliques ou plus sombres.
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Arme fatale (L') - 8/10

Messagepar caducia » Mar 07 Juil 2020, 14:02

L'Arme fatale

Réalisé par Richard Donner
Avec Mel Gibson, Danny Glover
USA
Genre : policier
Durée : 01h50min
1987

8/10



Image


Synopsis

Un actioner efficace signé Shane Black avec un premier volet assez noir, ponctué de punchlines efficaces.
Mel Gibson en chien fou écorché en ESPT, absolument imprévisible qui découvre son nouveau coéquipier, un flic noir plutôt rangé, bon père de famille qui veut juste bien faire son job sans faire de vagues.
La formation du duo est assez rapide, mais leur complémentarité est évidente, et c'est étonnant de voir comment Danny Glover bascule en déglingué de la gâchette hors la loi dès lors qu'on touche à sa famille. Shane Black donne quelques éléments au spectateur pour cerner les personnages sans en faire trop, on sait que Riggs est un tireur d'élite, prêt à tout, aussi tête brulée que John McLane.
Murtaugh, du genre pantouflard, sera là pour tempérer les ardeurs de son coéquipier (ou pas). Glover est très convainquant et fait presque peur quand il pousse une gueulante.
Le film est assez court, et on a l’impression que Riggs fait déjà partie de la famille en 48h, mais il doit être intronisé avec le fameux repas maison de la femme de Murtaugh qui ne pourrait pas participer à Top chef.

L'arme fatale propose des séquences d'action à l'ancienne, non tape à l’oeil, qui demeurent efficaces comme les poursuites en hélico impressionnantes, le combat à mains nues sous une pluie battante etc...
Contrairement à d'autres sagas, les bad guys (Mitchell Ryan/ Gary Busey) sont plus charismatiques et plus présents à l'écran, plutôt que de rester planqués dans leurs villas.
A noter que déjà à l’époque, un petit gamin noir évoque le fait que les flics ont la gâchette facile envers les noirs.
Le cocktail polar-comédie rythmé qui fonctionne toujours à merveille avec une alchimie palpable et crédible entre ces 2 flics.
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Greenland - 5,5/10

Messagepar caducia » Jeu 06 Aoû 2020, 20:53

Greenland- Le dernier refuge

Réalisé par Ric Roman Waugh
Avec Gerard Butler, Morena Baccarin
USA
Genre : catastrophe
Durée : 01h59min
2020

5.5/10



Image


Synopsis

Une comète est sur le point de s’écraser sur la Terre et de provoquer un cataclysme sans précédent. John Garrity décide de se lancer dans un périlleux voyage avec son ex-épouse Allison et leur fils Nathan pour rejoindre le dernier refuge sur Terre à l’abri du désastre. Alors que l’urgence devient absolue et que les catastrophes s’enchainent de façon effrénée, les Garrity vont être témoin du meilleur comme du pire de la part d’une humanité paniquée au milieu de ce chaos.



Assez perturbant de se retrouver dans un tel contexte devant cette toile et un tel film.
Greenland n'est clairement pas plein de surprises, mais coche toutes les cases du cahier des charges du film catastrophe.
Des acteurs qui assurent le job honorablement, mais qui auraient pu être remplacé par n'importe qui de bankable. Scott Glenn reste peu présent à l'écran mais tire clairement son épingle du jeu.

Greenland, c'est une impression de déjà-vu avec le bon père de famille qui se transforme en héros et qui se sauve de situations improbables in extremis. Même si essaye d'ajouter une sorte de malaise au sein du cocon familial pour le rendre plus humain, le chef de famille reste vraiment trop gentil et prêt à sauver pour sauver sa tribu. Son honnête est si extrême que dans des conditions de fin du monde imminente, il prend le temps de laisser un mot aux proprios de la voiture qu'il "empreinte'.
Il est est de même pour l'ensemble des dialogues où il est rare d'entendre un mot plus haut que l'autre et que la courtoisie est de rigueur coté gentils en toutes circonstances. En plein COVID, on voit que cela ne reflète pas forcément la réalité. Meme le fils du couple est un ange, qui ne panique jamais, qui ne crie pas, mais il est malade. Dans je ne sais plus quel film du genre, c'était la course à la Ventoline, ici c'est celle de l'insuline.
Greenland offre aussi des scènes de pillages, rien de tel pour se projeter en se disant que s'il y avait eu une crise d'hystérie collective de part chez nous cela n'aurait pas été joli, joli.

Greenland essaye de dénoncer une certaine lutte des classes, on voit pas mal de gens issus de l'immigration sauver les miches de riches blancs. Par contre à l'écran, on évolue dans les banlieues chics où les voitures sont reluisantes et les maisons de campagnes nickels, on est loin d'un no man's land.

Mélangeant the impossible, San Andreas etc...Greenland offre tout de même des scènes de destructions massives à base de chutes aléatoires de météorites causant des incendies massifs qui sont plutôt bien réalisées visuellement, mais c'est assez répétitif. Voir des séquences d'explosions qui ressemblent comme 2 gouttes d'eau à celle de Beyrouth (la ville étant citée en conclusion en plus) en plus d'images de destructions de grandes capitales, ça fait réfléchir. Gérard n'a pas eu de chance dans la vraie vie avec les incendies, mais ici il esquive tout ce qui tombe du ciel.
Emotionnellement, étant donné que le film nous sert sur un plateau une famille parfaite, difficile de ne pas avoir d'empathie pour eux et d'avoir peur pour leur avenir, mais l'émotion est parfois trop artificiellement soulignée.

Globalement irréaliste, des images un peu trop clean, un héros polissé qu'on aurait aimé plus badass, à réserver aux amateurs du genre.
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Police (2020) - 5,5/10

Messagepar caducia » Jeu 03 Sep 2020, 09:40

Police

Réalisé par Anne Fontaine
Avec Omar Sy, Virginie Efira, Grégory Gadebois
france
Genre : drame
Durée : 01h39min
2020

5.5/10



Image


Synopsis

Virginie, Erik et Aristide, trois flics parisiens, se voient obligés d’accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l’aéroport, Virginie comprend que leur prisonnier risque la mort s’il rentre dans son pays. Face à cet insoutenable cas de conscience, elle cherche à convaincre ses collègues de le laisser s’échapper.

Des critiques très positives de la part de la presse sur Police définit comme le film de la rentrée.
Anne Fontaine propose un projet différent et souhaite mettre en avant le quotidien pas très fun de flics lambda, mettant en avant le manque de moyens, les relations entre collègues complexes et les interventions plus ou moins palpitantes. Racisme, humanité, autorité, devoir sont les grandes thématiques de Police.

Virignie Efira a un rôle prépondérant dans le trio, posant des questions sur le rôle d'une femme au sein des forces de l'ordre. Est-ce qu'une femme peut faire l'affaire physiquement ou psychologiquement en comparaison à un homme ? Visuellement on la voit affronter des hommes et leur mettre la pâté, ce qui n'est pas très crédible (du point de vue des cascades). En revanche, elle reste impériale pour le jeu dramatique. Police n'est pas un film féministe mais montre juste que même si une policière souhaite mettre sa féminité de coté, il est parfois difficile d'y échapper.
Aucun personnage n'est au dessus de l'autre, chacun a sa part d'histoire à raconter.

Police ne mise pas du tout sur l'action mais sur le psychologique et c'est là qu'on attend A Fontaine au tournant. Si vous avez vu la bande annonce, vous connaissez le pitch et on attend juste que la situation dégénère ou qu'il se passe quelque chose de palpitant. Au final, même si le suspense existe, le déroulé des évènements n'est pas à la hauteur de mes attentes.
Malgré les excellentes interprétations, on ne s'attache pas vraiment aux protagonistes où des bribes d'informations nous sont offertes pour mieux les cerner. Le plus gros souci concerne le réfugié qui ne parle pas anglais ni français et doit décrypter les situations sans trop comprendre ce qui lui arrive. Aucun réel dialogue ne peut s'établir entre lui et la brigade alors que si ça avait été le cas, le film aurait gagné en puissance émotionnelle.
Les portraits des flics sont au départ volontairement caricaturaux (le flic bourru, le jeune provocateur) pour être ensuite détricotés et souligner la sensibilité des hommes derrière l'uniforme.

Anne Fontaine mise sur un montage non chronologique avec une répétitions des scènes sous différents angles, si bien qu'on a l'impression que le film fait du surplace inutilement, si bien que malgré une courte durée, on s'ennuie gentiment.

Un huis clos psychologique au résultat convenu plein de non-dits et de silences.
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Boys in the band (The) - 7,25/10

Messagepar caducia » Ven 02 Oct 2020, 20:55

The Boys in the Band (2020)

Réalisé par Joe Mantello
Avec Jim Parsons, Zachary Quinto, Matt Bomer
USA
Genre : comédie, drame
Durée : 02h01min
2020

7.25/10




Image


Synopsis


Dans un appartement de l’Upper East Side, Michael, homosexuel cynique au train de vie princier, organise une fête d’anniversaire pour son ami Harold. Alors que les premiers convives s’amusent et se charrient, Harold tarde à apparaître. Michael doit en outre accepter un invité de dernière minute : son ami de fac Alan, homme marié qu’il soupçonne d’être un " homo refoulé ". Lorsqu’Harold arrive enfin, celui-ci affiche une humeur sarcastique qui alourdit l’atmosphère. Chacun laisse alors éclater ses rancœurs…


Critique

Cette adaptation de la pièce fonctionne grâce à son matériau de base qui est tout à fait respecté à la virgule près, une version plus édulcorée que celle de Friedkin où la tension était beaucoup plus palpable et le ton plus grave.

Visuellement Joe Mantello réalise presque un copié/collé de certains plans de Friedkin, les décors et vêtements sont également très proches. La seule différence notable réside dans les séquences de flashbacks illustrant les moments forts des vies respectives des fêtards.
Etrangement, Friedkin représentait tous les gays de cette soirée comme des hommes efféminés (version Cage aux folles en un peu moins poussé) avec des roulements de popotins, démarches en mode John Wayne-off etc...Une vision simpliste et uniforme d'une communauté. Mantello n'a pas souhaité gommer cette gestuelle exagérée et quasiment tous les personnages conservent cet aspect maniéré.
Là où Friedkin avait choisi de nous présenter un Harold fidèle aux dialogues, c'est à dire assez laid, il épargne le physique de Zachary Quinto.


Un démarrage en douceur avec une présentation rapides des personnages qui sont tous à peu près au même niveau avec une bonne entente générale, rythmée par quelques piques, des moments de détente simples entre alcool et danse. A première vue, on y retrouve des bons vivants qui profitent de la vie sans se prendre la tête.

Puis, l'hôte de la soirée (Jim Parsons) décide de pimenter la soirée avec un petit jeu malsain, qui permet à chacun de livrer une part de leur intimité. Ces tranches de vie permettent de voir que ces personnages vivent chacun leur homosexualité de façon différente, de façon plus ou moins douloureuse, refoulée ou secrète.
Le seul personnage hétéro est tout simplement au bord du malaise en découvrant les mœurs de son hôte et ses acolytes, frôlant la crise cardiaque quand il apprend que l'un d'eux est marié avec enfants.

Même s'il existe une solidarité entre gays car ils ont eu un parcours commun, The boys in the band montre aussi des rivalités sur plusieurs niveaux: sur la beauté physique, sur la culture, sur l'intellect. La rivalité Michael/Harold est la plus forte et la plus sombre de l'intrigue, même si on sait que ces 2 là auraient pu aller encore plus loin dans la joute verbale.

La vision de "the Boys in the bands" de la communauté gay des années 60 est déjà assez sombre alors que le SIDA n'a pas été découvert et que la liberté sexuelle est relativement épargnée sans cette épée de Damoclès, c'est donc le manque d'intégration sociétal et l'hypocrisie ambiante qui minent leurs existences.
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Aline - 6/10

Messagepar caducia » Dim 25 Oct 2020, 09:45

Aline

Réalisé par Valérie Lemercier
Avec Valérie Lemercier, Sylvain Marcel
France, Canada
Genre : Comédie dramatique
Durée : 02h03min
2020

6/10




Image


Synopsis


Québec, fin des années 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14ème enfant : Aline. Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit on lui découvre un don, elle a une voix en or. Lorsqu’il entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude n’a plus qu’une idée en tête… faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Epaulée par sa famille et guidée par l’expérience puis l’amour naissant de Guy-Claude, ils vont ensemble écrire les pages d’un destin hors du commun.


Critique

Un pseudo-biopic au regard tendre sur la chanteuse Céline Dion, rebaptisée Aline Dieu pour l'occasion.
Je n'apprécie pas forcément le style musical de C Dion, mais il est sur qu'elle a du coffre et je connaissais les grandes lignes de sa vie et quelques anecdotes donc j'arrive à distinguer quelques éléments vrais mais pas forcément ceux ajoutés pour la fiction.
Valérie Lemercier met en place un projet ambitieux et casse gueule avec l'accord de la maison de production de Céline mais a décidé de changer tous les noms des personnages pour ne pas se taper de procès ni de remarques vis à vis du non-reflet de la réalité, ce qui lui permet au final une assez grande liberté artistique.

Physiquement c'est assez étrange car elle raconte n'avoir pas fait beaucoup de transformations (sparadrap pour décoller les oreilles, perruques, vêtements, gaines etc...), donc elle ne ressemble pas vraiment à Céline Dion mais quand on est dans le film, on oublie vraiment que c'est Valérie Lemercier.
Elles ont toutes deux une morphologie longiligne qui aide le mimétisme, la mise en scène et les vêtements aide notre imagination à la transformer en Céline, même si sur certains plans elle ressemble plus à Lara Fabian.

La prouesse d'Aline est de balayer quasi toute la vie de la star (de 5 à 50 ans), à l'aide des effets spéciaux: je ne trouve pas ça spécialement très réussi surtout pour les jeunes années, mais bien foutu pour la période ado.

La vie de Céline Dion est faite de montagnes russes allant du petit bled Québécois au sein d'une grande fratrie plutôt miséreuse, spontanée pour se métamorphoser en star internationale aux gouts kitchs.
Ainsi, on passe du coté campagnard péquenaud à la vie ultra-exubérante à Las Vegas. Ici, Aline n'est finalement jamais réellement maitre de sa destinée, encore dans les jupons de sa mère qui décide d'en faire une chanteuse internationale puis dans les bras du gros pseudo-René. Aline est dans une cage dorée. Lemercier ne montre aucune interaction avec ses fans, avec ses amis. Aline navigue uniquement entre son cocon familial et le milieu pro mais n'a pas de jardin secret où se réfugier malgré tout le luxe qui l'entoure.

Lemercier ne fait pas de cadeau son Aline avec ses problèmes dentaires, de non éducation, de mauvais gouts, d'extinction de voix, de sa solitude au sein de ses domestiques et dans sa maison labyrinthique.
Pourtant Aline rend la relation Céline-René crédible, palpable alors que pas très conforme aux normes de la société, du moins à travers les images qu'elle nous transmet qui n'est surement pas la réalité. Celui qui incarne le pseudo René (Sylvain Marcel) est très crédible pourtant son rôle est loin d'être le plus glamour.

Lemercier ne tombe pas tellement dans la lourdeur humoristique alors que C. Dion est une cible facile, gardant toujours une part de pudeur sur les évènements les plus lourds ou les plus glauques de ce biopic. Par de petits détails, elle nous rappelle quand même les railleries autour de la chanteuse dont la vie déchaine les passions pour certains.


Si vous ne supportez pas l'accent québécois, même s'il existe il n'est pas très forcé du très compréhensible. Vocalement Lemercier ne cherche donc pas à coller la voix de Céline ni en Français, ni en Anglais.
Coté chanson, j'ai trouvé le film assez pauvre ce qui est un gros point noir.
C'est une chanteuse pro qui s'en occupe avec plus ou moins de succès.
Un seul morceau entier nous est proposé (le moins connu) et sinon ce ne sont que des extraits. Dommage, car c'est souvent sur scène que l'artiste s'accomplit, communie avec son public et que l'alchimie apparait. Même si visuellement
on y croit grâce à la mise en scène, les décors, les costumes, les chorégraphies, l'émotion est finalement peu présente lors des shows car ces moments sont rapidement écourtés.
De même, le coté production, collaboration avec d'autres artistes, écriture des albums n'est quasiment jamais évoqué alors qu'il y a des anecdotes sympas à raconter (comme celle de My heart will go on).

Je ne sais pas si les fans de C Dion vont adhérer à Aline.
Pas désagréable à regarder mais plutôt oubliable très axé vie privée et moins développé du point de vue artistique.
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Re: [Cad'] Critiques en 2020

Messagepar elpingos » Lun 26 Oct 2020, 07:26

(trompée de synopsis Cad' ..)
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Re: [Cad'] Critiques en 2020

Messagepar pabelbaba » Lun 26 Oct 2020, 07:37

Je pensais que le film commençait vraiment comme ça. :eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Cad'] Critiques en 2020

Messagepar caducia » Lun 26 Oct 2020, 08:32

elpingos a écrit:(trompée de synopsis Cad' ..)


:super:
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Salinger year (My) - 7/10

Messagepar caducia » Sam 07 Nov 2020, 20:09

My Salinger Year

De Philippe Falardeau
avec Margaret Qualley, Sigourney Weaver et Douglas Booth

Canada
Genre : Comédie dramatique
Durée : 01h41min
2020

7/10




Image


Synopsis

Dans les années 1990, une jeune femme rêvant d'écriture se fait embaucher comme assistante de l'agente littéraire de J.D. Salinger.


Dans ce contexte morose, voici un petit moment d'évasion aux cotés de Margaret Qualley (Joanna) qui débarque à New-York et tente sa chance en tant qu'assistante dans une maison d'édition. Pas de chance pour elle, sa boss est Sigourney Weaver façon badass ou le diable s'habille en Prada avec quelques mèches blanches à la cruella d'enfer.

Le début du film nous fera forcément tous penser à notre premier job où on appréhende un nouvel environnement, les joies de sa taper toutes les taches ingrates, se plier aux ordres plus ou moins débiles du manager, se faire humilier de jour en jour si on tombe sur un tyran. En version plus hardcore, il y a aussi "the assistant" avec Julia Garner.

Pour avoir le job, Joanna a menti sur son CV, ses qualifications et par chance, elle a été prise, certainement pour sa personnalité, son amour pour les livres.
Joanna a tout de même de la chance car elle peut entre deux photocopies, lire et répondre aux courriers adressés à J.D. Salinger qui ne lui sont pas transmis mais doivent juste être bennés. Joanna va se prendre au jeu de la correspondance avec les lecteurs en allant à l'encontre des procédures. De plus, Joanna a aussi l'occasion de répondre aux coups de fils de J.D. Salinger et lui glisser quelques mots.

Contrairement à certains films clichés qu'on peut avoir sur les petits boulots à New York (genre ceux où Anne Hathaway se sape en Dior et vit dans un immense loft), le train de vie de Joanna est banal avec un appartement mal équipé, elle ne s'habille pas très fashion, se nourrit pas la littérature et la poésie. Grace à son travail, elle peut faire des rencontres inattendues, se forger un réseau, ce qui lui permet de s'évader psychologiquement du train train quotidien le temps d'un instant.
Le rêve profond de l'assistante est de devenir écrivain et cette opportunité professionnelle lui permet d'entrer dans le milieu par la petite porte.

Bien entendu, le film repose beaucoup sur la légende de J.D. Salinger, tout le mystère et les interdictions qui gravitent autour de lui.

Difficile de ne pas avoir de l'empathie pour Joanna qui est de nature discrète, respectueuse qui tente de s'affirmer peu à peu.
Entre petites victoires et petites désillusions, l'ingénue provinciale tente de se fondre dans la masse et de supporter l'obstination de sa boss, enfermée dans ses préjugés, le résultat donne un feel good movie peu corrosif.
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Re: [Cad'] Critiques en 2020

Messagepar Mark Chopper » Sam 07 Nov 2020, 20:20

Je n'en avais pas entendu parler, je vais y jeter un œil.
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Re: [Cad'] Critiques en 2020

Messagepar Alegas » Sam 07 Nov 2020, 20:49

C'est peu probable que Margaret soit à poil dans celui-là Mark. :chut: :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Re: [Cad'] Critiques en 2020

Messagepar Mark Chopper » Sam 07 Nov 2020, 20:53

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Jungleland - 6,25/10

Messagepar caducia » Mer 11 Nov 2020, 17:56

Jungleland

De Max Winkler
avec Jack O'Connell, Charlie Hunnam, Jonathan Majors

UK, USA
Genre : drame
Durée : 01h30min
2020

6.25/10




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Synopsis

Un boxeur et son frère traversent les États-Unis pour se rendre au dernier combat du premier. Mais une compagne de voyage inattendue va exposer les failles de leur relation tout au long du chemin.



Un road movie produit par Ridley Scott qui suit les errances de deux frères en galère qui doivent traverser plusieurs états américains pour arriver au championnat de box à San Francisco.
On y retrouve un aspect de liens fraternels forts de The fighter ou Warrior avec cette opposition-attirance qui font de O'Connell/Hunnam des inséparables. Ils ont certes le même parcours difficile, mais des personnalités différentes. Hunnam est clairement le chaperon de son cadet qui gère tout d e A à Z pour son poulain reste en forme pour ses combats à mains nues tandis qu' O'Connell est un suiveur qui semble ne pas trop se poser de questions ni contredire son frangin.

"Jungleland" est une alternance de bons et mauvais choix permettant aux personnages d'avancer dans leur périple. Les dollars vont de main en main, nos héros voyagent souvent les poches vident, devant se démerder pour trouver une astuce pour se loger, manger ou trouver un moyen de se remplir les poches.
Afin de pimenter l'histoire, les frères ont négocié leur voyage en échange du transport d'une jeune femme (Jessica Barden) jusqu'à San Francisco.
L'évolution narrative est attendue en revanche les petites péripéties, les rencontres avant leur destination finale ne le sont pas. On peut dire que ces 3 là ont beaucoup d'imagination et de bagou pour se sortir des pires galères et se faire un max de thunes en quelques instants avec des combines plus ou moins honnêtes. On voit clairement que l'un des frères est à peu prêt à tout pour arriver à ses fins tandis que l'autre a défini des limites à ne pas franchir.

Des interprétations convainquantes, surtout Jack O'Connell qui malgré un petit gabarit met tout le monde au tapis. Les combats existent mais sont finalement secondaires ou très succincts.
Des personnages attachants, pas tellement clichés avec l'introduction d'une confidente qui permet d'exprimer les non-dits, pourtant il reste des interrogations autour de la jeune femme.
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