[Alegas] Mes Critiques en 2020

[Alegas]

Yep, j'ai adoré la forme, notamment côté montage, mais j'ai jamais accroché à l'histoire ou au perso. A la fin, le sentiment qui prenait le pas sur le reste était "tout ça pour ça".
J'avais largement préféré la version Gibson pour le coup.

[pabelbaba]

Pas adhéré au scénario ni aux persos...

Je peux comprendre qu'on préfère le Gibson, mais ça reste proche dans les deux cas.

[Alegas]

Proche sur le papier, mais dans le traitement y'a quand même un sacré fossé.
Dans Payback, j'ai souvenir d'un super équilibre entre premier et second degré qui rend la quête de Gibson assez improbable (dans le bon sens du terme).
Là, dans le Boorman, je m'en cognais de savoir où aller amener la quête de Marvin. Il y a bien quelques scènes qui ont réveillé mon intérêt, notamment la super séquence de snipe dans le canal, mais ça n'a pas suffi pour avoir mon adhésion totale.

[pabelbaba]

Une paye que j'ai pas vu les deux, ce serait une bonne idée d'enchaîner.

[Scalp]

Le Boorman est quand même beaucoup moins bien que le Mel. Y a même pas photo.

[Alegas]

Je vais pas en faire une critique, mais j'ai découvert Life hier soir, et ça faisait longtemps qu'un film ne m'avait pas mis autant en colère.

En soi, le film est pas bon mais pas dégueu non plus : un peu de tension, quelques idées, mais de mon côté les dix dernières minutes m'ont complètement gâché tout ce qui a précédé.
J'ai pourtant rien contre les fins pessimistes, bien au contraire, mais là ça me paraît tellement gratuit et tellement téléphoné que j'ai l'impression que ça sort de nulle part, ou alors que tout le reste du film est juste un prétexte à faire ce truc qui se veut culotté.
Ça n'a juste aucun sens cette fin, autant en terme de cohésion scénaristique (pourquoi les deux pods partent dans la même direction ?! C'est complètement con !) que d'évolution des personnages (en gros, le peu de travail effectué sur les protagonistes n'a servi à rien : ils sont voués à crever juste pour le plaisir sadique du scénariste/réalisateur), ça n'a aucun message, aucun but autre que celui de choquer, j'ai viscéralement détesté cette conclusion.

[pabelbaba]

Si ça te met dans cet été, c'est sans doute réussi finalement.

[Alegas]

Il y a un fossé entre être frustré parce que tu vois des personnages auxquels tu étais attaché crever, et être frustré parce que tu vois un potentiel inutilisé sacrifié dans le seul but de marquer les esprits.
En l'occurence, on est clairement dans le second cas avec ce film.

Ca me rappelle du coup les débats sur le topic de GOT, avec les morts faites pour choquer l'audience plus que pour conclure ou faire évoluer un arc narratif.

[Scalp]

J'ai pas vu le potentiel inutilisé, par contre j'ai bien vu le sous Alien tout pété qu'on se tape une fois par an depuis le Scott.

[pabelbaba]

Il y a un fossé entre être frustré parce que tu vois des personnages auxquels tu étais attaché crever, et être frustré parce que tu vois un potentiel inutilisé sacrifié dans le seul but de marquer les esprits.
En l'occurence, on est clairement dans le second cas avec ce film.

Ca me rappelle du coup les débats sur le topic de GOT, avec les morts faites pour choquer l'audience plus que pour conclure ou faire évoluer un arc narratif.

C'est compliqué pour moi d'en parler, puisque je n'ai vu ni Life, ni GOT, mais l'effet dans un final de film et dans une série qui continue après cet effet, ce n'est pas pareil, non?

[Alegas]

Bah dans les deux cas, tu peux sentir (ou non) si tu le scénariste respecte ses personnages ou si il les utilise comme de la chair à pâté juste pour son petit plaisir.
On serait dans un pur slasher, je dirais rien, mais là tout le film donne l'impression de vouloir étoffer les persos pour... les buter de la façon la plus cruelle possible. Je trouve ça très con.

[Alegas]

BILAN OCTOBRE 2020

Films vus :

304 : Seppuku, Masaki Kobayashi, 1962, Blu-Ray VOST : 8,5/10
305 : What did Jack do ?, David Lynch, 2017, TV VOST : 3/10
306 : The emerald forest, John Boorman, 1985, Blu-Ray VOST : 7,5/10
307 : Sicario, Denis Villeneuve, 2015, Blu-Ray VOST : 8,5/10
308 : Sophie's choice, Alan J. Pakula, 1982, TV VOST : 6/10
309 : Three day of the Condor, Sydney Pollack, 1975, Ciné VOST : 8/10
310 : I saw the devil, Kim Jee-woon, 2010, Ciné VOST : 7,5/10
311 : Tarde para la ira, Raúl Arévalo, 2016, Blu-Ray VOST : 6,5/10
312 : The Host, Bong Joon-ho, 2006, Ciné VOST : 8/10
313 : Tenacious D in The Pick of Destiny, Liam Lynch, 2006, DVD VOST : 7,5/10
314 : The Navigator : A medieval odyssey, Vincent Ward, 1988, Truc VOSTA : 7/10
315 : Sunset Boulevard, Billy Wilder, 1950, Blu-Ray VOST : 7,5/10
316 : Neon Genesis Evangelion : The end of Evangelion, Hideaki Anno, 1997, TV VOST : 4/10
317 : Mimi o sumaseba, Yoshifumi Kondō, 1995, TV VOST : 7/10
318 : Mon cousin, Jan Kounen, 2020, Ciné VF : 6/10
319 : Druk, Thomas Vinterberg, 2020, Ciné VOST : 6,5/10
320 : Le convoyeur, Nicolas Boukhrief, 2004, Blu-Ray VF : 8/10
321 : Tangerine, Sean Baker, 2015, Blu-Ray VOST : 1,5/10
322 : Yoru wa Mijikashi Aruke yo Otome, Masaaki Yuasa, 2017, TV VOST : 5,5/10
323 : Home alone, Chris Colombus, 1990, TV VOST : 5,5/10
324 : Good Time, Josh & Benny Safdie, 2017, TV VOST : 8/10
325 : A bout de souffle, Jean-Luc Godard, 1960, TV VF : 5/10
326 : Black Death, Christopher Smith, 2010, Blu-Ray VOST : 8,5/10
327 : Before sunrise, Richard Linklater, 1995, Blu-Ray VOST : 8/10
328 : Bridge to Terabithia, Gábor Csupó, 2007, TV VOST : 5/10
329 : Jamaica Inn, Alfred Hitchcock, 1939, TV VOST : 4,5/10
330 : Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, Rémi Chayé, 2020, Ciné VF : 7/10
331 : The talented Mr. Ripley, Anthony Minghella, 1999, TV VOST : 7/10
332 : Life, Daniel Espinosa, 2017, TV VOST : 4/10
333 : The Hunchback of Notre Dame, Gary Trousdale & Kirk Wise, 1996, Blu-Ray VF : 7/10
334 : Pierrot le fou, Jean-Luc Godard, 1965, TV VF : 3/10
335 : Mr. Holmes, Bill Condon, 2015, TV VOST : 5/10
336 : Casque d'or, Jacques Becker, 1952, Blu-Ray VF : 7/10
337 : Nosferatu - Phantom der Nacht, Werner Herzog, 1979, Truc VOSTA : 5,5/10


Découverte du mois :




Autres découvertes marquantes :

[Mark Chopper]

La Chambre des officiers de François Dupeyron
(2001)

Voilà un film qui m’a toujours intrigué, en grande partie par sa bande-annonce muette qui passait avant la séance du Fabuleux destin d’Amélie Poulain. Même à l’époque, la promesse du trailer, vendant un film singulièrement différent du reste de la production française, avait su me charmer, et pourtant, allez savoir pourquoi, il aura fallu attendre 19 ans pour que je le découvre enfin. A l’arrivée, c’est une grosse claque : non seulement c’est un des plus beaux films faits sur la Première Guerre Mondiale (alors qu’on ne la voit jamais directement à l’écran) mais c’est surtout un superbe hommage au phénomènes des gueules cassées, AKA ces soldats défigurés par les nouveaux outils de la guerre moderne, et qui doivent faire le deuil de leur vie passée pour apprendre à vivre avec un nouveau visage que personne ne peut regarder sans sourciller.

C’est d’ailleurs assez culotté de baser un film entier sur ce sujet : d’une part ça oblige le spectateur à suivre un personnage dont le faciès donne envie de détourner le regard, mais surtout c’est le choix le plus anti-spectaculaire possible, car passée la scène de la cause de la mutilation, la quasi-totalité de l’action va se dérouler entre les murs d’un hôpital. Plus qu’un film sur la guerre, c’est surtout un film sur ses conséquences humaines, sur des hommes qui doivent réapprendre à apprécier la vie, et doivent accepter un monstrueux visage pour le reste de leur existence. Des sujets forts qui débouchent sur un superbe métrage, dont le côté particulièrement humain m’a vraiment surpris. C’est filmé à hauteur d’homme, c’est d’une justesse incroyable que ce soit d’un point de vue formel (la gestion du hors-champ, la poésie qui se dégage de certaines séquences) ou narratif (les tentatives de suicide, les découvertes des visages, les relations avec les infirmières ou celle avec la femme défigurée), bref c’est vraiment une réussite à tous les niveaux, qui m’a souvent ému aux larmes, et je me rend compte que je n’ai finalement aucune réserve sur quoi que ce soit.

La mise en scène est d’une classe assez folle, et ça m’étonne d’autant plus que je n’ai pas l’impression que Dupeyron soit un réalisateur particulièrement connu (je n’ai jamais entendu parler du reste de sa filmographie), et puis la photographie de Tetsuo Nagata est vraiment sublime, très Jeunet dans l’esprit (c’est Un long dimanche de fiançailles avant l’heure visuellement parlant) mais surtout à l’encontre de l’imagerie sombre et boueuse qu’on se fait de cette guerre. Dernier point : le casting entier est admirable, le trio de gueules cassées en tête. Et puis mention spéciale à Sabine Azéma dont le personnage pourrait tout droit sortir d’un film français des années 30 . Amélie Poulain, Le Pacte des Loups et La Chambre des officiers : y’a pas à dire, le cinéma français en 2001, c’était quelque chose.

8,5/10

Quelques années après avoir lu l'excellent livre de Marc Dugain, j'ai découvert ce film... Et je valide totalement ta critique. Mention spéciale à la photo sublime et à l'interprétation... Un traitement original et touchant de la Première Guerre, passionnant d'un bout à l'autre.

[Val]

Yep, super film qui réussit à ne pas abîmer le livre de sorte que je ne saurais dire lequel des deux je préfère.

Et du coup, le Au revoir là-haut de Dupontel peut presque faire office de "suite".

[Alegas]

Ravi que tu ais apprécié autant que moi Mark, c'est un film qui mérite d'être plus souvent mis en avant.

Bon sinon faut que je me motive à relancer les critiques durant le confinement. Je vais tâcher d'écrire un truc aujourd'hui pour me remettre en selle.