Hacker aka
Blackhat de Michael Mann - 2015
Ca fait tellement longtemps que je n'ai pas revu les classiques du bonhomme que j'ai bien du mal à analyser celui-là à la lumière du reste de sa filmo...
Première satisfaction, il n'y a pas Giovanni Risibi dans celui-là!
Et truc de fou, Andy On est de la partie en revanche!!!!
Mébon, ça reste du détail, mais du détail qui fait bien plaiz.
Sur le scénario, c'est assez étonnant de voir Mann sur un tech-thriller pas plus passionnant qu'un
Mission Impossible. Le même genre de facilités d'écriture et de raccourcis, le même gros méchant (d'ailleurs je n'ai pas pigé pourquoi il nous cache sa tronche pour finalement nous révéler que c'est John Milius...), un perso à la limite du super héros et une balade aux quatre coins de la planète. On connait le genre, du coup ça passe, même si certains passages sont assez bizarres, comme celui dans la centrale nucléaire où on voit poindre une bonne grosse dose de suspens artificiel avec le gars qui tombe dans les vapes, mais en fait on zappe. Ce ne serait pas Mann derrière la caméra on se serait dit, "souci de prod ou de montage", mais là c'est Mann, qu'est ce que ça fout là? Aucune idée.
Justement, c'est Mann, ce qu'on aime ce sont ses persos, pas faussement torturés, mais qui ont choisi une voie et s'y tiennent. On a un peu ça avec Hemsworth, même si en plus il a les capacités d'Ethan Hunt et de toute son équipe. Pourquoi pas. En revanche, pour ses relations avec les autres persos, Mann a décidé de tout épurer au maximum et de tout résumer en une image ou une phrase de dialogues. C'en est presque expérimental d'ailleurs. L'amitié? Une grosse accolade. L'amour? Un plan subjectif sur une nuque et un genou. Pareil pour justifier la détermination d'un agent du FBI : une question et une réponse en voiture. Y'a pas à dire, c'est efficace. Mais c'est d'une part sans nuance et d'autre part toujours déconnecté de l'action, avec des saynètes accolées à la trame principale. Le résultat tient autant du génie que du geste maladroit. C'est très déstabilisant en fait.
Pour la réalisation, c'est un peu pareil. Déjà il faut noter que ses caméras HD
full dans ta gueule avec un grain lisse comme un cul de bébé, ça va mieux avec le thème choisi qu'avec la cavale de Dillinger.
Ensuite il nous sort tout ce que l'esthétique hitech peut proposer : des plans de nuit superbement éclairés, des panoramiques de fou, des gunfights secs et stylisés, le tout à Hong Kong pour certainement rappeler à Johnnie To
cékilpatron? .
Mais à côté de cela, il y a aussi des délires de gros plans complètement abusés avec le pif d'Hemsworth qui prend la moitié de l'écran, des abus de caméra portée et des raccords assez louches, notamment dans la course gopro style du gunfight sur les docs qui repasse en fixe alors que les persos bougent toujours. C'est très étrange comme effet. Mais surtout, si son style se marrie parfaitement avec HK, ce n'est pas du tout le cas de Jakarta. Plus crade et roots, plus vivante aussi, il aurait fallu trouver des techniques pour rendre cet aspect plus vivant et moins hitech. D'autant que l'histoire elle-même perd son aspect techno-thriller à ce moment, avec un final plus classique et "charnel" où même les armes blanches sont de sortie, comme un retour aux sources.
Tout cela donne un film étonnant, avec des aspects magistraux mais aussi bancals qui poussent à la réflexion, mais j'avoue ne pas avoir les réponses et c'est très frustrant.
6,5/10