par Scalp » Lun 05 Oct 2020, 15:59
6/10
The Saviour de Ronny Yu - 1980
Ronny Yu restera toujours le réalisateur au pied du podium HK malgré une carrière plus qu'honorable dans laquelle on trouve des indispensables comm Jiang Hu ou Fearless et du bon petit film comme Legacy of Rage. Pour son second film il signe un polar qui est loin de ce qui se fera plus tard à avec Woo et même Lam, ici on sent vraiment les influences de Yu qui vont de Dirty Harry au duo Argento/De Palma, car c'est bien à ce mélange qu'on a le droit avec ce film. Ca commence comme un polar hardboiled avec du headshot bien cash et une scène d'action laisse penser qu'on va avoir un truc bien bourrin et puis c'est juste l'intro et le film qui raconte donc l'histoire d'un serial killer qui s'en prend au prostituée va épouser le point de vu du tueur à de nombreuses reprises. Un tueur qui nous ai dévoilé dès le premier tiers du film, et donc l'enjeu n'est pas qui est le coupable mais comment l'arrêter car il y a pas de preuves (le film aurait gagné a plus appuyer là dessus). Et alors que la plupart des polars HK se concentrent exclusivement sur le flic, ici le tueur a vraiment une grande importance à l'écran, ainsi on a même un flashback pour expliquer son trauma, ça le rend pas forcément attachant mais ça évite un manichéisme primaire car le tueur n'est pas fou c'est juste un jeune ayant vécu un fort traumatisme (d'ailleurs on sent que Yu voulait surement raconter plus là dessus). Par contre avec ce tueur on est clairement dans du giallo aussi bien sur les motivations que sur le mode opératoire et surtout la mise en scène de Yu qui fait souvent dans le tape à l'oeil avec vue subjective, architecture circulaire et labyrinthique particulièrement mise en valeur, zoom et insert, pour un film HK de cette période c'est vraiment novateur.
Mais le film souffre d'un défaut majeur qui l'empêche de dépasser le statut de juste sympa, sa courte durée (1h20) l'empêche de développer réellement son intrigue, tout va très vite et le flic on sent que Yu voulait raconter plein de trucs sur lui, notamment son désir d'être père, mais il a pas le temps et c'est du coup pas réellement traité, de même que la relation entre les 2 coéquipiers qui se révèle plus que sommaire. C'est con car Pai Ying est vraiment bien dans son rôle de flic violent qui aspire à une vie tranquille et Kent Cheng était toujours un second rôle sympa. On se contentera donc d'un film sans bout de gras
(on peut aussi dire écrit à l'arrache là, ça marche) et avec une mise en scène d'un mec qui dès son 2ème film s'imposait comme un des mecs à suivre.
Un film original pour l'époque, HK ne faisant pas dans le film de sérial killer et voir donc tout l'esthétisme du giallo se retrouver dans cette ville lui donne un vrai cachet à la fois glauque et stylisé.
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