Deux très bonnes découvertes ces derniers jours:
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Guy, d'Alex Lutz. Vraiment étonnant, Lutz est saisissant dans ce rôle de vieux chanteur français de variété en fin de carrière, mélange parfait des Claude François, Sardou, Serge Lama, etc. Le maquillage est formidable, mais c'est aussi tout le travail de l'acteur qui est à souligner, sa façon de marcher, de parler - on a vraiment l'impression d'avoir affaire à un vieux. Et le style façon faux-documentaire (son fils caché le filme sans lui dire qui il est réellement) est très réussi également, que ce soit dans les situations, les dialogues, le ton général fait très autenthique (les tubes de Guy Jamet composés pour l'occasion sonnent aussi très vrais). Lutz joue bien aussi de l'utilisation des fausses images d'époque, que ce soit les années 1960 ou les années 1980, et puis il y a une vraie tendresse qui naît de l'interaction entre ce personnage un peu misérable mais attachant et son fils caché. Beau film.
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Les douze salopards, de Robert Aldrich. Comme ça surbute bordel. Je n'ai jamais été très attiré par les films de guerre "classiques", du coup j'étais toujours passé à côté de ce chef-d'oeuvre (je préférais me regarder un Clint passable comme
Quand les aigles attaquent ), et ça fait du bien de découvrir un film pareil aujourd'hui. 50 ans après, ça enfonce encore la concurrence dans le genre, chaque partie est nickel: introduction des personnages, entrainement, mission - il y a un côté définitif à chaque fois. On s'attache à ces personnages (casting de dingue, duquel je retiens surtout Cassavetes) mais Aldrich évite brillamment de faire une apologie de la guerre et de la violence en rappelant systématiquement les côtés les plus sombres de tout ce merdier : mensonge, manipulation des responsables, état-major cynique, et puis ce final ultra-violent où on tire dans le dos et massacre du civil sans pitié, c'est du lourd. Très grand film.
Et puis je me suis revu deux films du tandem Siegel-Eastwood, que je n'avais pas vu depuis longtemps:
Un shérif à New York et
Sierra Torride. J'en gardais un souvenir médiocre: confirmation pour le western, sorte de western italien aseptisé avec des personnages faiblards (il reste tout de même la B.O. de Morricone), mais j'ai un peu revu à la hausse
Un shérif à New York. Ce n'est clairement pas extraordinaire, mais la confrontation du Clint "cow-boy" avec le New York des sixties me fait tout de même marrer (la scène de la boite de nuit putain
), et ça reste un polar sympathique et efficace.