[Pabelbaba] Mes critiques en 2020

[pabelbaba]

La règle c'est le titre FR s'il existe... et comme certains Spectrum sont sortis en VHS chez nous, ben on se paye des Raid pour l'Honneur et des La Justice d'un Flic.

[pabelbaba]

Dig! d'Ondi Timoner - 2004

Je crois que c'est la quatrième fois que je regarde ce docu et y'a pas photo, c'est une putain de bombe!

Je n'ai aucune idée de ce qui a poussé sa réalisatrice à filmer ces deux groupes en devenir, mais le fait est que c'était une des inspirations les plus géniales du mix cinéma/rock! Je ne lâcherais pas 10 minutes de ce film pour 50 concerts mis en boîte par Martin Scorsese. Tomber sur deux personnalités aussi opposées et complémentaires que Newcombe et Taylor, c'est de l'or en barre. L'évolution de leurs groupes respectifs permet de balayer tous les aspects de la carrière d'un groupe de rock indé avec un jeu de miroir fabuleux entre celui qui se plante et celui qui perce. Aucun scénariste n'aurait pu pondre une histoire aussi dense et dramatique, pour le coup, la réalité dépasse complètement la fiction.

Côté technique, on a beaucoup d'images prises sur le vif et ça permet d'assister aux moments clés et véridiques de l'histoire, pas besoin de mec venant témoigner des pétages de plombs de Newcombe ou des facéties de Joel Gion, elles sont dans la boîte! On voit donc les événements en live, contrairement à tous les autres documentaires sur des groupes de rock, où il faut croire les légendes racontées par des groupies camées 40 ans après les faits. Ca n'a pas de prix. Et avec les loustics devant la caméra, on n'est pas déçu, entre Newcombe en roue libre, Taylor hautain et méprisant, Gion à l'ouest, Matt Hollywood en mauvais sosie de Lennon... c'est absolument fabuleux. D'autant que lorsque Timoner les fait parler face caméra, c'est généralement aussi sur le vif et on garde beaucoup de fraîcheur. Du coup on a des interviews en bagnole, dans la rue, sous la douche et ça transpire l'authenticité. A part les quelques employés de maisons de disques, interrogés manifestement après les faits.

Le montage a l'air tout bête et suit simplement la chronologie de l'histoire, cependant il faut souligner que les séquences durent assez longtemps pour bien tout comprendre et que les cuts intempestifs laissant à peine le temps aux intervenants de placer une micro-phrase n'ont pas droit de citer ici. Et c'est très très très agréable! D'autant que le montage sonore révèle de belles choses, notamment avec les passages où elle filme les séances d'enregistrement et où l'on entend un seul instrument, celui joué sur le moment, puis la bande son avec tout le reste alors que l'enregistrement continue à l'écran. L'effet est top.

On nous offre ici un vrai beau morceau de l'histoire du rock et c'est un kif de fou. Impossible de ne pas fredonner après "Oh Lord you know it ain't right, to live my life this way, I gotta stay up every night and feel this feeling, till it goes away"

8,5/10

[angel.heart]

J'ai toujours eu envie de le voir, celui-là.

Va vraiment falloir que je chope le dvd.

[pabelbaba]

Il est sur YouTube avec stfr.

Ceci dit, c'est la version tf1 où il manque un petit bout à propos du père de Newcombe.

[angel.heart]

Cool, je vais me faire ça prochainement !

[pabelbaba]

Derrière nos écrans de fumée aka The Social Dilemma de Jeff Orlowski - 2020

Il s'agit d'un documentaire cherchant à montrer comment fonctionnent réellement les réseaux sociaux et comment ils changent nos comportements.

Le gros point fort du documentaire, c'est d'avoir réuni un joli nombre de personnes ayant travaillé pour ces différents réseaux et qui ont mis en place les mécanismes qui aujourd'hui posent problème. De ce côté, c'est bien fichu, ils parlent sobrement face caméra et ont le temps d'expliquer leurs idées. On découvre alors un nombre variable de choses en fonction de ses recherches personnelles préalables, mais c'est difficile d'avoir connaissance de TOUS les mécanismes mis en oeuvre. A ce propos, je conseille aux gamers le visionnage de ce Bonjour Dorian qui explique bien le fonctionnement des "récompenses" et va au-delà de la simple comparaison avec les machines à sous.

L'addiction, la dépression, la nervosité, liées à l'utilisation de ces réseaux devient très claire et pourtant ce n'était pas gagné.

Cependant, tout n'est pas rose. Une bonne partie des 90 minutes est malheureusement utilisée à nous présenter une petite fiction familiale illustrant les dangers mis en lumière. Et là... c'est le drame. Le machin tient plus de la vidéo qu'on nous passait en cours début 90s sur les méfaits de la drogue avec un chien qui mange de la gelée verte fluo, que d'un documentaire sérieux. Heureusement, ça n’entache pas le propos, néanmoins, ça bouffe du temps de pellicule. Et les derniers aspects sont traités de façon médiocre, notamment tout ce qui concerne les dangers pour la démocratie, où tout va trop vite. On va du pizzagate aux musulmans en Birmanie en passant par l'élection de Bolsonaro sans explications. Ca c'est préjudiciable. Ca pue le raccourci foireux et dessert le propos.

Enfin, il manque clairement des contradicteurs. Il n'y en a qu'un, lors d'une conférence, qui rappelle que les journaux et la TV ont aussi fait peser ce genre de problème. Mais c'est trop rapide et ça n'aboutit sur aucune analyse. Alors que la piste était très intéressante.

Du coup, on sent le documentaire fait un peu trop rapidement, avec un certain manque de recul, mais qui arrive malgré tout à expliquer l'essentiel.

6/10

[Mark Chopper]

Le machin tient plus de la vidéo qu'on nous passait en cours début 90s sur les méfaits de la drogue avec un chien qui mange de la gelée verte fluo

(Ah les cours de SVT)

[pabelbaba]

On a dû voir ces merdes en même temps, moi c'était le CM2. On s'est bien marrés.

[pabelbaba]

A l'épreuve des balles aka Bulletproof de Ernest R. Dickerson - 1996

Pourquoi regarder des merdes? Vaste débat...

A vrai dire, une envie de renifler les 90s et pourquoi pas... peut être... sait-on jamais... voir un divertissement honorable?

Le souci, c'est qu'un buddy movie tardif capitalisant sur la mauvaise moitié du duo du Dernier Samaritain et un comique sur la pente ascendante, c'était loin d'être gagné. Cependant, notre petit couple mal assorti n'est pas tellement handicapant. Le Wayans Bros fait le job, sans apporter de réelle plus-value et Adam Sandler joue correctement la petite frappe un peu concon. En plus, on ne se paye pas un bad guy en carton puisqu'ils ont été chercher James Caan! Et il a la classe avec les cheveux teints et un beau Stetson sur le crâne.

Tout aurait pu rouler tranquilou, avec un quota d'action pas dégueu, même si c'est moyennement mis en boite. Nan, le vrai souci, c'est que la mayonnaise ne prend pas, la faute à une écriture qui ne décolle jamais. Le scénario est inutilement compliqué avec des petits twists sans grand intérêt et surtout, la relation entre les deux persos principaux n'occasionne aucune émotion. Même pas de rire... Les punchlines manquent cruellement, les tentatives de blagues tombent à l'eau ou sont lourdingues (y'a un flingue dans un anus... ) et on se fout un peu de nos deux lascars.

C'est là qu'on comprend tout le talent d'un Shane Black, capable d'installer une relation simple entre deux persos opposés et d'impliquer le spectateur en les rendant cool juste comme il faut. Ici les personnalités sont trop lisses, les second rôles inexistants et sans s'emmerder, on ne ressent rien.

Du coup, on est loin d'avoir à faire à un mauvais film, on a juste un produit sans saveur.

4/10

[Mark Chopper]

A vrai dire, une envie de renifler les 90s et pourquoi pas... peut être... sait-on jamais... voir un divertissement honorable?

J'ai vu tous les Sandler de 1994 à 2012 (les simples caméos mis à part). Du coup, tu peux me demander

[pabelbaba]

Mais sont ils dispos en trois clics sur Netflix?

[Mark Chopper]

Aucune idée. J'ai lâché l'affaire Netflix après m'être imposé l'intégrale 70's Show.

[Jed_Trigado]

Il y a surtout ses derniers films qui sont dispos en fait, plus un stand-up.

Et dans les "anciens", ils ont pas mis les meilleurs je trouve....

[pabelbaba]

Un Dimanche de Flic de Michel Vianey - 1983

Il y a eu pas mal de chouettes initiatives en 83 : Yannick Noah gagne enfin Roland Garros, Le Tendre et Loisel se lancent dans La Quête de l'Oiseau du Temps, mes parents conçoivent un magnifique bébé et il était peut être temps pour le ciné français de retrouver sa vigueur d'antan et de reproposer du polar qui tient vraiment la route.

Déjà réunir Rochefort et Lanoux pour former le duo de flics principaux, ça commençait bien. Les deux loulous sont vraiment complémentaires. Ensuite, nous sortir Maurice Biraud de l'hospice pour un baroud d'honneur un brin pathétique, ça marche. Convoquer la sale tronche de Jean-Roger Milo, nickel. Faire tremper tout le monde dans un drame mêlant ripoux et grand banditisme, c'était parfait.

Mais tout ça c'est sur le papier. Dans les faits, on sent que Vianey a voulu imiter Melville et a dirigé ses acteurs de telle façon qu'ils lâchent absolument tous leurs dialogues sur un ton monocorde, au ralenti, de la façon la plus posée possible. Au moins ça a l'avantage de bien planter une ambiance pesante et évite de nous faire penser qu'on a à faire à Bouly et Etienne Dorsay. Mais à la longue, ça devient lourdingue et presque risible. Quelle que soit la situation, tout le monde fait une gueule de six pieds de long et parle avec emphase. Ca manque forcément de relief.

D'autant que le scénario n'est pas des plus foufous. D'un côté, le relation Rochefort/Lanoux est assez originale et fait du bien à l'intrigue, mais de l'autre, toute l'histoire autour du magot et du granméchan qui veut le récupérer est complètement tiédasse et sans saveur. Ca manque clairement de personnages et de rebondissements.

Du coup, comme c'est filmé par Jean-Michel Lambda, sur une musique tristoune de Jean-Pierre Personne, on se fait doucement chier.

4/10

PS : on voit le 16ème arrondissement de Paris, c'est un gros bonus.

[pabelbaba]

Les Tueurs de l'Ouest aka El Precio de un Hombre aka The Bounty Killer aka The Ugly Ones de Eugenio Martin - 1966

Il s'agit du tout premier spagh avec Tomas Milian!

J'avais un peu peur d'un film un brin cheapos, tourné par un nobody, avec Milian sous employé... et bien pas du tout! Ce qui frappe tout d'abord, c'est que le film est beau! Pourtant son réalisateur est un illustre inconnu, mais force est de constater que la photo est réussie, les choix de cadrages intelligents et l'action bien mise en boîte. Vraiment, c'est du chouette boulot. Ca donnerait envie de creuser la carrière de Martin, malheureusement, Curd Ridel n'en dit pas du bien et comme il a tendance à tout adorer, ça fait peur. A noter que le résultat est d'autant plus méritoire qu'une bonne partie du film est constituée d'un huis clos dans un ranch et n'offre pas vraiment de quoi éclater la rétine du spectateur.

La seconde chose qui fait plaiz, c'est que Milian n'a pas signé pour un spagh' au rabais avec un rôle lambda. Bon, c'est pas du Sollima, mais le perso qu'il incarne n'est pas unidimensionnel, ça sent un peu la tourmente sous sa caboche et son passé dans le cinéma plus classique lui permet de proposer un vraie belle prestation, assez nuancée, un peu à la manière des rôles de méchant de Gian Maria Volonte chez Leone. La classe. Comme d'hab.

Le souci, c'est qu'autour de lui... hum... ben personne n'est au niveau. En premier lieu Richard Stapley, sorte de James West de Prisunic, qui est complètement bouffé par le magnétisme de Milian et ne tient pas la comparaison plus de 2 secondes. Dur pour le héros du film. Le reste du casting n'est pas plus flamboyant, mais ça reste du classique made in Almeria avec de la bonne trogne connue, du coup on passe l'éponge.

Côté musique, Cipriani sort un score qui emprunte beaucoup aux motifs Morriconiens, notamment le fameux boléro orné de trompette pour renforcer les moments dramatiques. Mais bon, on ne va pas lui jeter la pierre, c'est tellement efficace. Cependant, il apporte une touche plus personnelle avec un thème surf/sixties assez sympa et qui passe très bien à l'écran. Ca rappelle d'ailleurs certains Lautner comme Ne Nous Fâchons pas ou La Grande Sauterelle.

Le résultat, c'est un western tout à fait recommandable, qui aurait pu devenir un bon gros classique avec un cast à la hauteur de Milian.

7/10

PS : A noter que l'image du BR Artus tabasse bien, mais que les bonus vidéos sont bien trop maigres pour une édition soit disant de luxe.