4/10
The Shootist de Don Siegel - 1976
Après avoir finis le roman je vois que le film est dispo sur Amazon, alors autant vérifier dans mes souvenirs si il est si catastrophique que ça. C'est donc tiré d'un livre de Glendon Swarthout (comme Honesman) et je comprends très bien que le rôle ait été donné à John Wayne à l'époque et ce dernier rôle colle finalement au sujet du film mais d'un coté c'est malsain (Wayne étant vraiment en fin de vie sur le tournage d'ailleurs Walter Hill a refusé le film pour ne pas filmer son idole vieillissant, Wayne est d'ailleurs bien trop vieux pour le rôle, de 15 ans au moins) et de l'autre le personnage est clairement adoucis dans le film par rapport au roman, ici on essaye de vraiment le rendre attachant dès le début alors que dans le livre ça sera au fur et à mesure, un exemple tout simple : le perso du docteur joué par James Stewart (lui aussi en bout de course et qui apporte aucune plus valu au film) dans le film est un ami de Wayne, dans le livre il l'a vu une fois et il le déteste, et il s'impose chez la logeuse (Lauren Bacall elle aussi trop vieille pour le rôle) alors qu'ici il est recommandé par son ami, je trouve que ça dénature vraiment le personnage, comme si on avait pas voulu que Wayne passe trop pour un enculé, d'ailleurs finalement la meilleure incarnation de ce personnage ce serait plutôt le Clint de Unforgiven, et certainement pas Wayne qui a trop un passif de héros à son compte. D'ailleurs y a une autre scène qui va dans ce sens, celle des 2 tueurs qui s'introduisent dans sa chambre ici il les tue et ça s'arrête là, dans le livre y en a qui est blessé et qui le supplie, et là il lui cale carrément une balle dans le cul, sans pitié, du Jacquie et Michel avant l'heure. Et donc dans le film on voit pas Wayne jouant un personnage mais on voit bien John Wayne, un John Wayne très fatigué qui ne joue pas, qui est juste John Wayne.
Le film s'ouvre sur des images de Wayne dans ses précédents films, le personnage étant une légende de l'ouest, un tueur sans pitié, le parallèle est très maladroit ici et ça fait vraiment truc au stabylo. Le film est une réflexion sur le temps qui passe, l'acceptation de la mort qui arrive, l'arrivée de la civilisation dans cette Ouest où les gunmen sont une espèce en voie de disparition et on a un homme qui repense à sa vie et qui veut choisir sa mort, aller au devant et pas attendre au lit.
Les qualités du film sont celles du livre, des dialogues ciselés et, et c'est tout car le reste est trop dénaturé à mon gout, le problème quand on a lu le livre, on a du mal à juger l'adaptation car les défauts sont véritablement amplifiés. Et puis quand on lit le nom de Siegel on est en droit d'attendre beaucoup mieux en réalisation, ici on est devant un film très plan plan qui s'adapte finalement à son acteur en bout de vie et on dirait pas un film de Siegel, c'est très édulcoré dans le film y a un mec qui viole une femme avec son colt mais ici Siegel zappe carrément ce passage. Alors évidemment les antagonistes du film c'est un peu osef mais on a quand même droit à des petits passages pour les caractériser dans le livre, ici on a rien, ils arrivent juste à la fin pour le gunfight. Gunfight qui est un gros aveu d'échec, on passe de 1 vs 5 à 1 vs 3 et Siegel en chie déjà a rendre tout ça tendu et stylé, en fait c'est filmé comme dans les 50's, il s'adapte à Wayne on dirait mais en 76 on peut plus filmer comme ça, Leone, Clint et Peckinpah sont passé par là et Siegel signe donc un film qui ne colle pas à son époque.
Par charité je parlerais pas de Ron Howard, je comprends pas tout les rôles qu'il a pu avoir à cette époque, il est vraiment mauvais et plombe tout les films où il apparaît et ici c'est la même, un rouquin ne peut pas avoir le charisme nécessaire pour donner la réplique à John Wayne, même si évidemment que Wayne l'écrase est logique mais Howard il a vraiment une tête de gamin sur qu'on a envie de jeter des cailloux, dans le livre on a d'ailleurs un combat à mains nues entre les 2 et ici Siegel a bien du se rendre compte que c'était impossible de montrer Ron Howard prendre le dessus sur John Wayne, heureusement on a le toujours excellent John Carradine dans une excellente scène.
Pour continuer dans le film des vieilles légendes, le score est signé Elmer Bernstein qui se réveille que pour le climax.
Sans le livre j'aurais ptet mis la moyenne, bon pas bien plus car c'est vraiment très plan plan tout ça mais je vois ce que voulait faire Siegel même si c'est pas réussit.