Les avis de vos dernières lectures

[Olrik]

C'est elle. ^^

[osorojo]

Je suis trop curieux de voir le résultat maintenant

Je suis allé voir le casting, ça m'a fait un peu peur o_O
J'aurais kiffé une adaptation par Takashi Ishii.

[Mark Chopper]

J'espère qu'ils ont bien choisi Sakura (c'est ptet elle d'ailleurs sur le gif)

Ils ne pouvaient pas mieux choisir

Best pinku eiga des 15 dernières années.

[osorojo]

Ah tant mieux alors !

[Val]

Une fois n'est pas coutume, un petit mot rapide pour conseiller plus que chaudement la lecture des deux numéros consacrés à l'affaire Dupont de Ligonnès sortis par Society cet été et toujours en vente actuellement.

Je ne suis pas amateur de faits divers mais là, c'est effectivement du grand journalisme. La comparaison est inévitable mais pertinente : on a vraiment l'impression de lire L'Adversaire 2.

Toute comme le livre d'Emmanuel Carrère, l'intérêt du récit ne réside pas dans une accumulation de détails plus ou moins sordides sur le déroulé de l'assassinat, sur les vices et l'intimité du personnage et de ses proches comme on le fait dans les émissions habituelles du genre. Le talent des journalistes ici est de toucher quelque chose d'autre, de plus intime justement, de plus diffus et indicible. A travers le parcours de ce rejeton de la vieille noblesse ayant grandit auprès d'une famille dégénérée (entre un père volage et absent et une mère aux dérives sectaires) et qui s'est inventé une vie factice de famille idéale jusqu'à se prendre à son propre piège et finir par décimer sa famille, le récit soulève et interroge des choses qui parlent à tout un chacun.

Il est question du poids des héritages familiaux qui nous conditionnent jusqu'à nous aveugler, de l'impossibilité à s'ouvrir totalement à nos proches et du fait que l'on reste toujours quelque part étranger les uns par rapport aux autres, même au sein d'une famille "nucléaire". Il est question du temps qui passe et de la difficulté à accepter que les rêves de jeunesse ne se réaliseront pas et qu'il faudra faire autrement, des amitiés que l'on pensait pures et éternelles et qui s’étiolent ou se transforment en relations malsaines à la limite de la manipulation. Parceque la famille Ligonès semblait en apparence être la famille "typique", il y a nécessairement dans la description du parcours de chacun plein de petites choses insignes qui évoquent nos propres parcours et qui rendent le drame encore plus tragique, si tant est que cela soit possible.

Le récit ne tombe pour autant pas dans le piège d'idéaliser XDDL ou d'en faire une forme de héros tragique. Il trouve le ton toujours mesuré pour ne pas en faire trop, réussissant à laisser la place à chacun (les passages consacrés à la solitude d'Agnès, son épouse, sont bouleversants).

Bref, j'ai refermé le second numéro en étant bien déprimé. :|

[lvri]

J'avais peur du truc en mode Voici, tape à l'oeil.... Ta critique donne clairement envie.

[Mr Jack]

Society c'est quand même un des derniers exemples de journalisme indépendant. On est loin de Voici.

[lvri]

Très honnêtement, je connaissais de nom, mais jamais mis le nez dedans... Et je suis tellement méfiant de la gestion des faits divers par la presse que je n'essaie même pas d'en savoir plus... À tort visiblement.

[Mr Jack]

Suffit en fait de savoir à qui appartient chaque organe pour déceler les conflits d'intérêts et comprendre les lignes éditoriales.

[lvri]

Clairement...
Flippant de voir ça dans ce format graphique...

[Mark Chopper]

Yoga / Emmanuel Carrère (2020)

Vingt ans durant, de La Classe de neige (1994) au Royaume (2014), en passant (surtout) par L’Adversaire (2000) et Limonov (2011), Emmanuel Carrère a enchaîné les réussites littéraires – ce qui fait de lui, à mon humble avis, l’un des meilleurs écrivains français contemporains.

Après une absence de six ans, l’auteur revient avec un texte qui fait l’unanimité du côté des critiques : tous, ou presque, lui promettent le Goncourt en novembre... Mais dire que je ne partage pas cet enthousiasme relève de l’euphémisme.

Carrère ne le cache pas : il vient de traverser des années difficiles. Lui qui souhaitait écrire un texte court et léger sur le yoga, activité qu’il pratique depuis plusieurs décennies, a vu son projet évoluer dans une toute autre direction suite à une profonde dépression (avec idées suicidaires, internement et électrochocs à la clé).

Résultat : on se retrouve avec un texte bancal, fourre-tout, qui part dans tous les sens : s’il évoque bien le yoga dans sa première partie (activité qui me passionne tout autant que la culture du quinoa en milieu hostile), il parle ensuite des attentats de Charlie Hebdo, de sa dépression, de son traitement médical, des migrants... Et le problème, c’est que d’ellipse en ellipse, il survole tous ces sujets et n’en traite aucun en profondeur.

Pire encore : le quota Caliméro égomaniaque explose. Un bobo qui a tout pour être heureux (né dans une famille riche et aimante, qui vit de sa passion et dont les enfants semblent heureux et en bonne santé…) mais qui pleurniche à longueur de pages, moi, ça me fatigue rapidement…

Pire encore # 2 : le texte se révèle, vers la fin, relativement malhonnête, et l’obstacle qui l’empêchait, jusqu’ici, de recevoir le Goncourt (seule une œuvre de fiction peut être récompensée : or, Carrère n’a signé que des récits depuis 2000), est levé : il avoue que certains personnages, présentés comme réels tout au long du livre, sont en fait des inventions (révélation que j’avais grillée assez tôt : deux personnages féminins mettent à mal la suspension consentie d’incrédulité).

Tout n’est pas à jeter cependant, loin de là : Carrère a un style simple, efficace, et les pages de son livre se lisent rapidement, malgré leur faible intérêt, et il reste capable de réelles fulgurances (le passage consacré à son éditeur de toujours, disparu dans un accident en 2018, est magnifique).

Mais rien à faire, malgré l’unanimité critique je ne vois qu’un texte maladroit, loin de ce qu’il a pu écrire par le passé et qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Déception, donc.

[Val]

Gros +1.

Autant je me suis emballé sur le premier tiers, car le plaisir de relire Carrère était bien présent et sincère, autant j'ai déchanté par la suite. Et cette révélation à la fin sur le caractère fictif de certains persos qui entre en contradiction avec ce que dit Carrère au début du livre, j'étais en facepalm.^^

Mais effectivement, il y a de beaux passages, comme celui sur Paul Otchakovsky-Laurens et l'anecdote sur Renaud Camus comme tu le signales.
Toutefois, cela reste le moins bon Carrère que j'ai pu lire. Quelle frustration après tant d'attente.

[Mark Chopper]

En fait on dirait le volume 1 d'un journal intime dont on se contrefout un peu

Jamais il n'élève son sujet...

S'il reçoit le Goncourt pour ça... Il vaudra mieux se dire qu'il le reçoit pour l'ensemble de son oeuvre.

[Mr Jack]

Il me reste 200 pages d'Infinite Jest. Ce livre est en train de me changer de l'intérieur.

[Mark Chopper]

Tu veux te mettre au tennis ou aux drogues ?