#Réalisateur# Shōhei IMAMURA

[Dunandan]

Shōhei Imamura

Cinéaste typiquement à contre-courant des cinéastes "classiques" tels que Ozu (famille, cérémonie du thé, ...) dont il fut le disciple, et figure de la Nouvelle Vague japonaise, il ne cessera de filmer les rejetés du système afin de divulguer les non-dits et tabous de la société japonaise, à l'instar de son compatriote Nagisa Oshima. Ses héros sont toujours à la frontière du Bien et du Mal, perdus entre devoirs moraux et pulsions de sexe et de mort. Innovateur sur le fond et la forme, il connaîtra souvent la controverse.

Il atteindra la reconnaissance critique en 1963 avec la Femme insecte, et surtout avec La Ballade de Narayama et L'anguille (Palmes d'or 1983 et 1987) qui fait de lui l'un des rares doubles primés de Cannes (il a failli connaître une troisième consécration avec De l'eau tiède sous un pont rouge, 2001).

Filmographie :

1958 : Désirs volés (盗まれた欲情, Nusumareta yokujo)
1958 : Devant la gare de Ginza (西銀座駅前, Nishi Ginza ekimae)
1958 : Désir inassouvi (果しなき欲望, Hateshinaki yokubo)
1959 : Mon deuxième frère (にあんちゃん, Nianchan)
1961 : Cochons et cuirassés (豚と軍艦, Buta to gunkan)
1963 : La Femme insecte (にっぽん昆虫記, Nippon konchuki)
1964 : Désir meurtrier (赤い殺意, Akai satsui)
1966 : Le Pornographe (Introduction à l'anthropologie) (エロ事師たちより 人類学入門, Erogotachi yori Jinruigaku nyumon)
1967 : L'Évaporation de l'homme (人間蒸発, Ningen Johatsu)
1968 : Profonds désirs des dieux (神々の深き欲望, Kamigami no Fukaki Yokubo)
1970 : L'Histoire du Japon d'après-guerre racontée par une hôtesse de bar (にっぽん戦後史 マダムおんぼろの生活, Nippon Sengoshi - Madamu onboro no Seikatsu)
1979 : La Vengeance est à moi (復讐するは我にあり, Fukushû suru wa ware ni ari)
1981 : Eijanaika (ええじゃないか)
1983 : La Ballade de Narayama (楢山節考, Narayama bushi-ko)
1987 : Zegen, le seigneur des bordel (女衒, Zegen)
1989 : Pluie noire (黒い雨, Kuroi ame)
1997 : L'Anguille (うなぎ, Unagi)
1998 : Kanzo sensei (カンゾー先生, Kanzo sensei)
2001 : De l'eau tiède sous un pont rouge (赤い橋の下のぬるい水, Akai hashi no shita no nurui mizu)
2002 : Un court métrage dans 11'09"01 - September 11 (film collectif)

[Dunandan]

J'ai rien vu , mais il s'agit d'un cinéaste japonais suffisamment important pour qu'on en parle un peu.

Puis je vais voir certains de ses films bientôt, principalement les films cités au-dessus.

[Alegas]

Pluie Noire est ressortie depuis hier via La Rabbia.



J'étais pas super tenté par Imamura jusqu'ici mais j'avoue que ma curiosité est pas mal titillée avec celui-là.

[Alegas]

Bon bah verdict après avoir vu le film, cette BA rentre dans mon Top 5 des trailers les plus mensongers ever.

[lvri]

C'est à dire ? Le film est mauvais ?

[Mark Chopper]

C'est du Imamura, donc je suis sûr à 99,99 % que c'est à se suicider d'ennui.

Par contre, le bouquin m'a toujours intrigué.

[lvri]

Dommage, ça me tentait bien... Bon, en même temps, il est pas diffusé où j'habite, donc je risquais pas de me faire avoir

[Alegas]

C'est à dire ? Le film est mauvais ?

A la vue de la BA, je pensais que ça allait être un film en plein Hiroshima et alentours durant les jours après l'explosion.
Au final, t'as ça pendant 15 minutes, puis après c'est 1H45 de, 5 ans plus tard, l'histoire d'une famille où l'enjeu c'est "est-ce qu'on va réussir à marier la gamine alors qu'elle a été irradiée ?". Pas le truc le plus passionnant du monde quoi.
Les meilleurs plans du film sont dans la BA, et comme le dit Mark y'a un facteur chiant non négligeable. C'est pas l'ennui mortel d'un Mizoguchi non plus, mais j'avoue que j'ai eu envie de piquer du nez à plusieurs reprises.

[Mark Chopper]

est-ce qu'on va réussir à marier la gamine alors qu'elle a été irradiée ?

La stigmatisation des victimes n'est pas une si mauvaise idée à traiter... En théorie bien sûr.

[Alegas]

Ouais sur le papier why not, mais au final y'a même pas tant de stigmatisations que ça de la part des autres personnages puisque eux-mêmes ne savent pas la proportion des conséquences de radiations. Du coup le film se résume souvent à une famille qui voit mourir ses proches et voisins, un par un, avec rythme hyper lent.
Y'a une histoire d'amour avec un japonais traumatisé par son expérience avec les chars américans qui redonne un peu de punch en cours de film, mais ça n'a pas suffi à me passionner.

[Val]

Tu serais peut-être plus passionné par son film sur les femmes fontaines.

[Mark Chopper]

Il est pas mal en plus... Le seul que j'ai aimé parmi ceux que j'ai vus

[pabelbaba]

C'est le Pornographe?

Perso j'ai tenu seulement 10 minutes devant La Vengeance est à moi...

[Mark Chopper]

Non : De l'eau tiède sous un pont rouge.

[pabelbaba]