Perfect Sense de David Mackenzie
(2011)
(2011)
Décidément Mackenzie est vraiment un touche à tout intéressant, et d'autant plus qu'à chaque genre qu'il aborde, il le fait, je trouve, avec beaucoup d'humilité, et une volonté de se concentrer sur l'humain qui est assez admirable. Ici, vu le pitch, on pourrait croire que ça va être un film comme Contagion, mais très vite on comprend vite que ce n'est pas l'intérêt du métrage. Car oui, il est question d'une pandémie, et quelle pandémie (en gros, du jour au lendemain, les humains perdent leur sens de l'odorat, sans aucune explication, et la question qui va rapidement se poser est "que va faire l'humanité si il s'avère qu'elle doit perdre un par un chacun de ses sens ?"), mais même si on aperçoit quelques bribes de ce qui se passe au niveau mondial, Mackenzie se concentre avant tout sur un couple qui va se rencontrer au début de la catastrophe, et qui vont vivre leur amour en traversant les épreuves à venir. Un film d'amour sur fond de fin du monde donc, le seul réel équivalent que je lui trouve en terme d'ambiance et de feeling est Seeking a friend for the end of the world, même si là on est dans quelque chose de plus intéressant dans le contexte : à chaque sens que perd l'humanité, non seulement on voit les retombés négatives, mais ce qui étonne c'est de voir aussi la capacité d'adaptation aux situations, et qui me paraissent carrément plausibles si ça devait réellement arriver (le meilleur exemple étant le passage de la perte du goût : les restaurants pensent d'abord à fermer, avant de miser sur une nourriture qui va jouer sur la texture et le bruit des aliments).
Du coup, le film a un côté clairement optimiste dans des situations pourtant complètement désespérantes, et ça fait plaisir de voir ce juste milieu là où beaucoup auraient misé soit sur l'un ou l'autre. Et puis on est jamais dans une analyse du phénomène, on met vite de côté la provenance de ces changements (que personne ne comprend de toute façon) pour se concentrer sur l'émotion. Et de ce côté là, il faut avouer que le film marche vraiment bien : Ewan McGregor et Eva Green forment un beau couple auquel on s'attache rapidement, et chacun des deux interprètes livre une belle prestation (comme quoi Eva Green, quand on ne l'expose pas simplement comme un sex-symbol, peut être une très bonne actrice). Le petit bonus qui fait plaisir : la BO est signée Max Richter et est donc, obviously, très jolie. A l'heure où le Contagion de Sodebergh a connu un regain d'intérêt suite à l'actualité récente, je ne saurais que trop conseiller ce film qui me semble trop méconnu, et que je regrette de ne pas avoir découvert en salles à l'époque.
Du coup, le film a un côté clairement optimiste dans des situations pourtant complètement désespérantes, et ça fait plaisir de voir ce juste milieu là où beaucoup auraient misé soit sur l'un ou l'autre. Et puis on est jamais dans une analyse du phénomène, on met vite de côté la provenance de ces changements (que personne ne comprend de toute façon) pour se concentrer sur l'émotion. Et de ce côté là, il faut avouer que le film marche vraiment bien : Ewan McGregor et Eva Green forment un beau couple auquel on s'attache rapidement, et chacun des deux interprètes livre une belle prestation (comme quoi Eva Green, quand on ne l'expose pas simplement comme un sex-symbol, peut être une très bonne actrice). Le petit bonus qui fait plaisir : la BO est signée Max Richter et est donc, obviously, très jolie. A l'heure où le Contagion de Sodebergh a connu un regain d'intérêt suite à l'actualité récente, je ne saurais que trop conseiller ce film qui me semble trop méconnu, et que je regrette de ne pas avoir découvert en salles à l'époque.
7,5/10