Selle d'Argent de Lucio Fulci - 1978
Un spagh tardif signé Fulci, c'est pas banal, surtout avec Gemma à l'affiche, qui n'était vraiment pas le genre d'acteur qu'on aurait vu dirigé par le spécialiste du gore et du craspec transalpin.
En fait, ce mélange est révélateur d'un film complètement anachronique. On est très loin des
4 de l'Apocalypse et du western crépusculaire et torturé qui a caractérisé le genre dans les 70s. On a affaire à western assez classique, avec un héros sans peur et sans reproche, qui va dézinguer les méchants qu'il va trouver son passage. Le scénario est simple et efficace, avec un bon paquets de rebondissements qui permettent de maintenir un rythme tout à fait correct et proposer plusieurs gunfights sans éclat, mais au bodycount élevé.
L'atout majeur du film, c'est un nombre important de persos qui apportent chacun leur pierre à l'édifice et permettent de varier les situations. On a trois méchants, un sidekick franc-tireur et bizarre (incarné par Geoffrey Lewis, le chouette barbier final de
Mon Nom est Personne ), de jolies femmes fortes et un gamin pas si tête à claque.
La BO mélancolique fonctionne bien, tandis que Fulci filme sans esbroufe la pampa espagnole. Cependant on retrouve sa patte à quelques moments avec des éléments qui font un peu tâche dans un film familial : des trous de balles en gros plan, le gamin qui se fait fouetter et surtout les curés massacrés.
Au final on a un western tout à fait recommandable, même s'il n'y a pas de scène marquante.
6,5/10