Tomorrowland
(A la poursuite de demain)
Brad Bird, 2015
Deuxième fois que je le vois, et ça reste un énorme plaisir, du divertissement qui me transporte de bout en bout. Porté par une B.O. stimulante et euphorisante de Michael Giacchino,
Tomorrowland est une formidable ode à l’imaginaire et à l’espoir. Ne jamais rien lâcher, croire en ses rêves, croire en soi, se battre pour imposer sa vision sans jamais désespérer : voilà à quoi nous invitent Brad Bird et Damon Lindelof au travers d’une histoire prenante et de personnages hauts en couleur (l’alchimie entre le trio composé des deux gamines jouées par Britt Robertson et Rafey Cassidy – qu’on a très peu revu après et c’est dommage – et du personnage de George Clooney fonctionne à merveille).
Là, j’imagine bien que j’ai déjà perdu la majorité du forum.
Mais je trouve ce film vraiment spécial et beau. Un ride captivant, qui comporte certains vrais morceaux de bravoure qui me laissent comme un gosse devant l’écran (les découvertes de Tomorrowland, la scène de la maison du personnage de Clooney, celle de la Tour Eiffel), mais l’essentiel est ailleurs. Ce qui me fascine surtout, c’est en gros la première heure du film, la quête de Tomorrowland, le mystère traqué par le personnage de Casey. Ce qu’est Tomorrowland, on le comprend dès la scène d’introduction ; mais ce qu’il est devenu, ce qu’il représente pour les personnages et ce qu’il pourrait redevenir, c’est bien là l’enjeu du film.
Et plus largement, c’est la question de l’espoir dans l’humanité que traite Bird, du progrès et de ce qu’on fait, et même au-delà de ça une certaine vision de l’industrie du divertissement. Difficile en effet de ne pas voir un commentaire acerbe sur Disney et ses alter-ego dans ce film qui prend pour point de départ une attraction conçue dans les années 1950-60 du temps de Walt Disney (l’âge d’or ?) et dont l’équivalent du film est démontré comme étant à notre époque un monde parallèle ayant trahi tous les idéaux qu’il portait (la scène du magasin de vieilleries geek est plutôt claire à ce sujet, avec ces caricatures de fanboys qui sont en fait des robots et qui se retrouvent littéralement figés dans le temps, mais on brocarde aussi tout un pan de culture qui semble se complaire dans le pessimisme et l’apocalypse).
Avec son héroïne volontaire et optimiste, ses personnages attachants et sa narration trépidante en forme d’enquête ou d’énorme chasse au trésor, le film se suit avec passion, même si sa dernière demi-heure est un peu plus faible ; il aurait peut-être été intéressant de plus « visiter » et découvrir le fonctionnement du Tomorrowland réel et décevant qu’on retrouve. En l’état, tout semble aller un peu vite, mais l'émotion fonctionne néanmoins dans un beau final.