Nikita de Luc Besson
(1990)
J'avais souvent lu que c'était le film de Besson qui se rapproche le plus de
Léon, et ça se confirme clairement,
Nikita étant à bien des égards son brouillon (on a même Jean Reno qui y joue un personnage semblable). Bon par contre je trouve sa réputation un poil abusée : ça a beau être un des films les plus potables du gros Luc, on reste quand même devant quelque chose de hyper perfectible. Alors pour une fois je vais pas trop cracher sur le script, car même si il y a des choses un peu abusées (les flics du début avec la vision nocturne), faut avouer que l'histoire se tient plutôt bien, autant au niveau du contexte que de la relation entre les personnages (j'aime beaucoup la relation avec Karyo notamment, à mi-chemin entre la relation espion/officier et la love story). Et puis bon, un film aussi ancré dans un trip espionnage en France, ça fait tout de même plaisir à voir, c'est évident. Il y a bien le dernier acte que je trouve moins convaincant, mais la jolie conclusion vient rattraper le truc.
Par contre, le gros point faible du film à mon sens concerne toute la mise en scène de Besson. Dès la séquence d'introduction avec le gunfight dans la pharmacie, on sent qu'il galère complètement à rendre lisible et intéressant sa scène, et c'est un aspect qui ne va pas s'arranger au fur et à mesure. Toute la partie training manque vraiment de punch, et une fois que Nikita est lâchée la nature les scènes intimistes se révèlent bien meilleures que celles censées être des morceaux de tension (toute la partie à l'ambassade, c'est vraiment pas la joie
). Il y a bien quelques idées de mise en scène par ci par là, à l'image de ce plan subjectif d'une balle durant un gunfight, mais ça reste assez maigre pour un film aussi ambitieux. Côté casting, j'ai pas grand chose à redire, Karyo est charismatique et j'ai même bien aimé Anglade, c'est dire. Par contre Anne Parillaud j'ai déjà beaucoup plus de réserves : autant ça s'améliore en cours de film, autant toutes les scènes où elle est censée avoir la vingtaine c'est ridicule et hystérique dans le mauvais sens du terme. Enfin, Eric Serra est fidèle à lui-même : c'est toujours une horreur à écouter
. La bonne nouvelle maintenant, c'est que j'ai désormais vu la totalité des Besson qui m'intéressait, et hors de question que je me fasse les Minimoys.
6/10