[Alegas] Mes Critiques en 2020

Modérateur: Dunandan

Cabinet du docteur Caligari (Le) - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 25 Mai 2020, 13:26

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Das Cabinet des Dr. Caligari (Le cabinet du docteur Caligari) de Robert Wiene
(1920)


J'avais déjà essayé de mater ce film il y a quelques mois, mais vu la gueule de la copie j'avais arrêté. Et j'ai bien fait puisque la copie restaurée d'Arte permet d'apprécier à juste titre les qualités plastiques du film, et c'est pas un détail car pour le coup je pense qu'une bonne partie de la réputation de ce classique tient justement sur ses prouesses formelles. Alors bon, j'ai pas on plus une connaissance aiguë du cinéma des années 10 et 20, donc je serais bien en peine de dire si tel ou tel aspect du film est réellement original pour l'époque, mais le moins qu'on puisse dire c'est que le résultat a quelque chose de sacrément inédit dans son mélange entre approche résolument moderne (récit basé sur un flashback purement subjectif, un twist à la fin qui fait revoir l'histoire sous un autre angle) et quelque chose de bien plus expérimental (la totalité des décors en mode expressionnisme allemand, où tout est conçu comme une scène de théâtre qu'on aurait déformé). Surtout que l'un sert l'autre et vice versa, car autant le délire sur les décors peut paraître comme quelque chose d'assez gratuit au premier abord, pour permettre au film de se distinguer, autant ça prend une véritable justification avec le final. Après, il y a bien certaines choses que je peux reprocher au film, que ce soit sa construction en six actes ou son montage qui manque de dynamisme et tire clairement en longueur (on me dira que c'était l'époque, mais de l'autre côté de l'Atlantique on faisait déjà plus rythmé des années auparavant) mais le fait que le film soit court rattrape un peu le truc. A l'arrivée, c'est quand même une sacrée référence du cinéma fantastique mondial, autant dans ses choix narratifs que dans ses partis-pris visuels (dont Burton s'inspire de façon assez évidente sur une grande partie de ses films).


7/10
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Naissance d'une nation - 5,5/10

Messagepar Alegas » Lun 25 Mai 2020, 16:27

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The Birth of a Nation (Naissance d'une nation) de D.W. Griffith
(1915)


Malgré la grosse réputation de classique du cinéma, j'avoue avoir eu du mal à trouver la motivation pour celui-là, au point qu'il est resté pendant une bonne décennie sur mes étagères. Forcément, la durée joue beaucoup (trois heures tout de même) et le fait que le film soit limite considéré comme le long-métrage le plus raciste du monde ne joue pas en sa faveur, mais à côté de ça il y a quand même un réel intérêt à découvrir ce métrage aujourd'hui. Déjà, évoquons rapidement la question du racisme. Est-ce que c'est gênant ? Oui, et pas qu'un peu. Faut dire que quand ton film démarre avec un carton indiquant que les premiers problèmes aux États-Unis sont arrivés avec les premiers noirs d'Afrique :shock: , on sent que ça va pas spécialement être objectif dans le propos. Néanmoins, j'ai été assez étonné de constater que pendant une grande partie du film, la première moitié exactement, on évacue quasi complètement la réflexion raciste.

Sur cette partie, le film n'est ni plus ni moins que l'ancêtre de Gone with the wind (qui en reprendra la structure et certains passages comme l'incendie d'Atlanta), la romance en moins et un côté documentaire sur la Guerre de Sécession en plus. Griffith est un passionné de cette période, ça se sent, le bonhomme faisant un récapitulatif filmé de tout le conflit, et allant jusqu'à reprendre la composition de tableaux célèbres pour composer ses propres plans (le bureau du président notamment) ou même de détailler point par point l'assassinat de Lincoln. Et faut voir les moyens qu'il se donne : imaginez un film où on recrée des batailles sur des champs entiers, avec des centaines de figurants et des explosions de tout les côtés, et vous aurez une petite idée de la démesure de l’œuvre de Griffith. On évoque souvent le fait que ce film serait le premier vrai blockbuster de l'histoire du cinéma, et je comprend aisément pourquoi tant on a déjà dans ce métrage toute l'essence de futures œuvres qui chercheront à rassembler un large public sous le signe du spectacle total. Bref, rien que pour cette première moitié, malgré ses quelques longueurs (la présentation des deux familles notamment), le film mérite au moins de s'y attarder un peu.

Et si je dis ça, c'est parce que la seconde moitié, elle, je comprendrais parfaitement que des spectateurs décident de faire l'impasse dessus. Car voilà, la réputation de film raciste n'est pas usurpée, et c'est le moins qu'on puisse dire : Griffith décide de consacrer la deuxième moitié de son film, soit une heure et demie, à raconter ce qu'a donné la libération des esclaves dans les États sudistes. Le truc étant qu'il le raconte avec un point de vue de sudiste (son père était colonel dans cette armée), et donc le moindre noir est ici représentée de la façon la plus ignoble possible : fainéant, bête et incapable de savoir-vivre, son passe-temps préféré est visiblement de danser comme un singe, de boire de l'alcool ou tout simplement de chercher à posséder sexuellement des jeunes filles blanches. Quand le noir selon Griffith a un tant soit peu d'intelligence, il cherche à manipuler ses pairs, là aussi pour se marier avec une fille blanche qui ne veut pas de lui. Et sur cette représentation, on va donc raconter le soulèvement des hommes blancs face aux noirs, et la création du Ku Klux Klan comme symbole de cette cause, le tout évidemment avec des citations de la Bible pour justifier le délire, et même un plan final avec Jésus qui approuve les actions du Klan :shock: pour bien enfoncer le clou dans la bêtise la plus profonde.

Au final, le film est plus que difficile à juger : c'est un film fascinant en terme de démesure, une œuvre incroyable d'un point de vue technique, le montage est d'une fluidité et d'un modernisme complètement dingue pour l'époque (je comprend désormais pourquoi Eisenstein disait qu'il devait tout à Griffith), et je pense sincèrement que le cinéma tel qu'on le connaît aujourd'hui doit énormément à cette production. Mais à côté de ça, il faut se taper une idéologie complètement puante, sans aucune once d’objectivité (les seuls noirs considérés comme bons dans ce film sont les esclaves qui ne se rebellent pas contre leurs maîtres), et des scènes hallucinantes d'idiotie. Un film à ne pas mettre entre toutes les mains donc, mais qu'il est important, culturellement et historiquement, de conserver.


5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar maltese » Lun 25 Mai 2020, 16:50

Intéressant ton avis, j'ai toujours voulu voir ce film pour son aspect historique, mais je dois reconnaître que j'ai tout de même du mal avec les films muets de plus de 2h-2h30. Et il y en avait un paquet de grosses productions hyper longues à l'époque...

Mais Jésus qui approuve le KKK :eheh: ils n'avaient honte de rien, franchement.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar lvri » Lun 25 Mai 2020, 19:19

J'ai toujours hésité à voir ce film ... Ton avis confirme tout ce que j'ai pu lire, et je sens que je vais repartir pour plusieurs années d'hésitations... Bon, niveau films muets, j'ai déjà un petit stock à voir... Je pense que pour ce Naissance d'une Nation, je passerais par la case Albanie....un jour :-)
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Loup garou de Londres (Le) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 26 Mai 2020, 09:33

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An american werewolf in London (Le loup-garou de Londres) de John Landis
(1981)


Un peu déçu vu la réputation du film. On cite souvent ce Landis parmi les meilleurs de sa filmographie (si ce n'est le meilleur), et malgré le fait que je l'aime plutôt bien j'espérais un peu plus qu'un simple divertissement sympathique. Mon gros reproche, ça serait que sur toute la longueur j'ai jamais été réellement surpris. Forcément, le fait que la comédie d'horreur soit devenu un véritable sous-genre depuis la sortie du Landis doit jouer (alors que, à ma connaissance, c'était beaucoup plus rare avant les années 80), mais du coup je n'ai pas pu m'empêcher de comparer avec les références du genre, notamment Evil Dead 2. Car c'est à mon sens le gros soucis du film de Landis : ça ne fait jamais peur, ça fait au mieux sourire devant l'humour noir que je qualifierais de trop sage pour déclencher le fou rire (le seul moment où j'ai vraiment rigolé, c'était devant les accidents lorsque le monstre sort du cinéma), zéro tension, aucune empathie pour les personnages, et du coup j'ai gardé une certaine distance avec le métrage qui ne m'a pas empêché de passer un bon moment de spectateur, mais qui m'a complètement privé de la moindre implication dans l'histoire.

Le côté comique du film est sûrement ce qu'il y a de plus réussi, car même si je n'ai pas trouvé le récit ou les dialogues particulièrement drôles, je dois tout de même avouer qu'il y a des situations réussies, que ce soit l'arrivée des deux américains dans un pub anglais ou les discussions avec le cadavre du meilleur ami. Par contre, tout ce qui touche au côté horreur, hormis le formidable boulot fait sur les maquillages (que ce soit le pote qui se décompose d'une scène à l'autre ou la transformation en loup-garou, c'est encore dingue visuellement), j'ai trouvé ça trop convenu et attendu. C'est pas une question de budget, car Landis sait transformer son manque de moyens en qualités (les attaques ultra cut du monstre) mais ça manque d'une ambiance et d'une folie, et c'est surtout trop court. Et puis autant j'aimais bien suivre l'histoire d'amour avec l'infirmière, autant la partie enquête avec le docteur est pas spécialement passionnante. Ça reste clairement un film sympathique, et une revisite intéressante du mythe du loup-garou, mais ça ne prétend pas à être plus que ça.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Scalp » Mar 26 Mai 2020, 13:41

Le seul bon film de Landis surtout.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Alegas » Mar 26 Mai 2020, 14:57

Non, je sais que t'aimes pas trop le film mais Blues Brothers est bien meilleur à mes yeux.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Scalp » Mar 26 Mai 2020, 15:09

C'est un concert ça
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Alegas » Mar 26 Mai 2020, 17:02

T'as une drôle de définition de concert. :eheh:
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Homme qui en savait trop (L') (1934) - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 26 Mai 2020, 17:41

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The man who knew too much (L'homme qui en savait trop) de Alfred Hitchcock
(1934)


Je me rend compte que, jusqu'ici, je ne m'étais jamais penché sur la période anglaise d'Hitchcock. C'est désormais chose faite, avec ce film que j'étais curieux de découvrir, ayant vu son remake américain il y a une bonne dizaine d'années (et que j'avais beaucoup apprécié). Et je suis plutôt surpris positivement dans l'ensemble, car même si on y retrouve les grandes lignes de l'histoire (deux parents contraints de sombrer dans une histoire d'assassinat politique afin de garantir la survie de leur enfant kidnappé), le film d'origine est assez différent de son remake pour constituer à véritable intérêt à la découverte. Et si beaucoup de changements s'avèrent être des choses touchant au contexte géographique (là où le remake joue le côté international, ici on reste dans quelque chose de très européen avec la Suisse d'un côté et l'Angleterre de l'autre), la force de ce film vient du fait que c'est la trame narrative du remake, mais épurée à l'extrême.

Du coup, on a beau là encore retrouver des scènes clés (l'assassinat du début, les services secrets qui cherchent à aider, le concert), ce film d'origine est clairement plus condensé, et du coup s'avère très rythmé (ceci dit, j'ai un bon souvenir de ce côté là avec le remake), en plus de proposer un bad-guy particulièrement réussi (excellent Peter Lorre). Alors forcément, certains point déçoivent un peu comparé, comme le manque de charisme du couple, la scène de concert moins réussie en terme de tension (même si c'est déjà excellent pour l'époque) et la filature qui passe moins bien en terme d'écriture (l'arrivée dans l'église puis le combat de lancer de chaises, c'est moyen pour le coup), mais je pense que la pilule doit mieux passer pour un spectateur qui n'aurait pas vu le film de 1956 pour comparer. Un Hitchcock pas hyper marquant mais carrément sympathique donc, qui donne envie de voir un peu plus de sa période anglaise.


7/10
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Intolérance - 4/10

Messagepar Alegas » Mer 27 Mai 2020, 17:00

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Intolerance : Love's struggle throughout the Ages (Intolérance) de D.W. Griffith
(1916)


En 1916, D.W. Griffith passe pour le gros raciste de service. Il a sorti Birth of a Nation l'année précédente, a constaté que le film a permis une renaissance du Ku Klux Klan dans certains États et a donc vu son film se faire interdire en de nombreux endroits. Sauf que le bonhomme n'était pas forcément un mauvais bougre en son for intérieur, et il tient à le prouver avec son film suivant, qui bénéficiera du coup des importants bénéfices de son précédent blockbuster. Et de l'argent, il en aura besoin, car son film est certainement, en terme d'ampleur scénaristique, ni plus ni moins que le film le plus ambitieux des premières décennies du cinéma, toutes nationalités confondues. Griffith cherche à faire un grande fresque épique dont le message serait de prôner la tolérance, en montrant que les mauvaises actions ont toujours eu des mauvaises conséquences. Un message qui peut paraître sur le papier un brin simpliste, mais auquel Griffith va ajouter un argument de taille : son film se déroulera sur quatre époques différentes, avec un montage qui alternera les storylines, chacune d'entre elles participant à ce propos universel. Quatre époques, en plus, très différentes : la chute de Babylone, le récit du Christ, les événements qui aboutiront à la Saint-Barthélémy, ou encore l'Amérique du 20ème siècle sont les moments que choisit Griffith pour ancrer les différents points de récit de son long-métrage.

Bref, Intolerance, c'est un peu le Cloud Atlas du début du cinéma, et à la vision du film nul doute que les Wachowski avaient certainement en tête l'idée de recréer l'ampleur d'une telle production. Malheureusement, autant Cloud Atlas est à mes yeux un chef-d’œuvre ultime, autant on ne sent pas vraiment la même passion dans ce Intolerance, ou alors dans le mauvais sens. Car ce qui choque, c'est de constater que le film de Griffith n'a réellement rien à raconter à part le fait qu'être méchant, c'est mal, et qu'être gentil prévaut. Mon sentiment est que c'est clairement un film où Griffith a voulu mettre le maximum de moyens pour prouver à la face du monde qu'il n'était pas le raciste notoire qu'on l'accusait d'être. Et autant ça peut faire illusion sur la storyline de Babylone où les moyens en foutent effectivement plein la vue (pour le coup, imaginez un décor de cité antique de deux kilomètres de long, faisant la hauteur d'un immeuble, avec des milliers de figurants s'y baladant, et vous aurez une petite idée du délire), autant le reste est pas spécialement des plus passionnants. Alors oui, il y a bien certaines scènes qui marquent la rétine (toute la fin de la période contemporaine, avec cette image glaçante du gibet attendant sa victime), mais le reste est soit trop pompeux (la storyline du Christ, qui rappelle trop les dernières images de Birth of a Nation) soit beaucoup trop bavard avec des cartons toutes les dix secondes. Bref, c'est un film aussi inégal et neuneu qu'impressionnant sur le papier, et si il mérite d'être vu c'est parce que, encore aujourd'hui, sa démesure a rarement été égalée.


Des images du décor de Babylone, pour avoir une petite idée de l'ampleur du machin :

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4/10
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Snow Therapy - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 28 Mai 2020, 18:49

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Turist (Snow Therapy) de Ruben Östlund
(2014)


Vu plus par curiosité qu'autre chose, notamment à cause de son pitch intriguant : une famille pendant des vacances d'hiver au ski, une avalanche qui a lieu devant eux, le père de famille qui s'enfuit en laissant les autres derrière lui, tout le monde qui s'en sort indemne, et du coup le gros malaise qui s'installe avec la famille qui va peu à peu se déstructurer complètement. Je vais pas écrire longtemps sur ce film, mais j'en ressors plutôt agréablement surpris, notamment parce que là où j'attendais quelque chose de très écrit, je me suis retrouvé face à un film où finalement la mise en scène, et notamment la composition des cadres, en dit long sur l'état d'esprit des personnages. Un film d'ambiance donc, avec des parti-pris de mise en scène forts (la façon de filmer les descentes de ski, les longs plans immobiles, les montages sur du Vivaldi), et dont la froideur est à double tranchant en ce qui me concerne : c'est formellement inspiré, mais à côté de ça impossible d'avoir la moindre empathie pour des personnages névrosés trop rapidement. Surtout que le film n'arrive pas à savoir quand s'arrêter, et à plusieurs moments sur les vingt dernières minutes on se dit que le réalisateur va conclure alors que finalement non, et sans rien à raconter de plus derrière (le coup du bus inspiré par une vidéo Youtube, mouais, faut m'expliquer en quoi c'est vraiment utile). Un film intéressant sur le moment donc, et qui a ses qualités évidentes (notamment son casting au diapason), mais dont le propos donne l'impression de se répéter sur le dernier acte.


6/10
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Nosferatu le vampire - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 30 Mai 2020, 11:20

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Nosferatu, eine Symphonie des Grauens (Nosferatu le vampire) de Friedrich Wilhelm Murnau
(1922)


Là encore, c'est le genre de film qui traînait dans ma watchlist depuis des années, et vu que j'ai commencé les origines du film d'horreur avec Le Cabinet du docteur Caligari, autant continuer avec ce Nosferatu à la réputation grandiose. Clairement, même si c'est pas le Murnau que je préfère (L'Aurore reste vraiment mon favori), c'est assez dingue de voir ce que le bonhomme apporte comme pierre à l'édifice pour un genre cinématographique qui venait de naître. Découvrir Nosferatu aujourd'hui, c'est constater tout l'héritage qu'il a laissé derrière, autant dans des parti-pris visuels que dans son traitement de la figure vampirique, et la surprise de mon côté est que ça se regarde vraiment sans ennui, notamment grâce à une modernité dans la narration qui le rend assez intemporel. Surtout que ça a beau adapter librement Dracula, la force du film de Murnau est de l'épurer à son maximum, rendant le récit très efficace même si, forcément, on perd pas mal de subtilités au passage (l'attirance de la femme pour le vampire est ici grandement simplifié).

ImageImageImage


Formellement, j'ai toujours trouvé que Murnau avait plusieurs années d'avance sur les autres réalisateurs de l'époque, et ça se vérifie aussi dans ce Nosferatu qui déborde d'idées de mise en scène : les plans fixes avec le vampire qui fixe sa victime au loin, l'utilisation de la stop-motion pour les pouvoirs surnaturels (ça rend super bien en plus, le premier plan de la diligence c'est assez terrifiant), le pellicule en négatif, les jeux d'ombres qui sont devenus une image iconique du métrage. Bref, autant Caligari avait posé un level de production-design et de script, autant Murnau apporte au genre un véritable sens de la mise en scène. Et si on ajoute à cela des idées géniales comme le design du vampire ou les choix de lieux de tournage (je n'ai aucune idée de où c'est tourné, mais la ville avec la maison abandonnée c'est assez dingue en terme d'architecture), autant dire que le film entier dispose d'une ambiance particulièrement réussie. Certainement le premier grand film d'horreur de l'histoire du cinéma, et dont l'influence se fait encore sentir aujourd'hui.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar lvri » Sam 30 Mai 2020, 13:48

Je suis persuadé que c'est le genre de film qui me ferait flipper... :mrgreen:
Les films d'horreurs boucheries, 100L de sang, ou autre jumpscare me laissent de marbre en général (ça n'empêche pas les sursauts, mais bon...)... Mais là, en terme d'image, rien que les 3 photos de ta critique sont flippante.
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Grand Bleu (Le) - 4/10

Messagepar Alegas » Dim 31 Mai 2020, 14:34

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Le Grand Bleu de Luc Besson
(1988)


J'en gardais un souvenir douloureux, et j'aurais dû rester sur cette impression car ça fait plus que se confirmer à la revision. Ce film, c'est un peu une énigme en ce qui me concerne. D'une part je trouve que Besson, malgré le fait que j'ai beaucoup de réserves sur sa filmographie, a fait beaucoup mieux, et puis surtout je ne m'explique pas ce statut culte qu'a acquis ce film, au point de cumuler dix millions de spectateurs à sa sortie. Qu'une partie de la jeunesse se soit retrouvé dans cette ode à la liberté est une chose, mais à côté de ça le film ne raconte tellement rien que j'ai du mal à comprendre ce qu'on peut y trouver. Du coup, autant aborder le point qui fâche : la durée du métrage, qui n'est jamais justifiée. Quasiment trois heures pour raconter une histoire qui pourrait durer deux fois mois, ça me dépasse un peu. D'autant plus que Besson accumule les séquences inutiles, qu'elles soient de mauvais goût (la séquence des japonais, ou comment le réalisateur affichait déjà son racisme à l'écran avant Taxi 2) ou qu'elles soient carrément inutiles (c'est bien beau de faire une introduction sur l'enfance, mais encore faut-il qu'elle serve à quelque chose, car là ça n'apporte rien sur la rivalité des deux personnages, et la mort du père ça ressort juste une fois à la fin, ça valait bien le coup d'en faire un trauma :roll: ).

Donc au final, Le Grand Bleu c'est véritablement trois heures sur deux mecs obsédés par la mer, l'un pour la liberté qu'elle procure, l'autre pour le prestige qu'elle peut lui apporter. Et autant why not sur un film de moins de deux heures, autant au bout de la énième séquence de plonge avec les dauphins, on a vite compris ce que Besson souhaitait dire. Et puis c'est peu de dire que le film possède la majorité des défauts que je reproche au réalisateur habituellement : humour bas du front, surjeu des acteurs, écriture simpliste, forme qui se veut maniérée dans des scènes qui ne le justifient pas, musique de Serra à s'arracher les oreilles :x , etc... Après, faut avouer que Le Grand Bleu ne fait pas partie de ces films de Besson qui sont nuls au point de m'énerver ou de me provoquer facepalm sur facepalm, c'est juste que je trouve ça complètement anecdotique et beaucoup trop long, et qu'à part quelques rares scènes (la chambre qui se remplit d'eau notamment) et la sublime Rosanna Arquette :love: , je ne trouve rien qui justifie son succès phénoménal.


4/10
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