Les avis de vos dernières lectures

[Mark Chopper]

à la lecture de Knockemstiff (que je suis content d'avoir lu en premier d'ailleurs puisqu'on retrouve certains personnages ici)

Il faut vraiment lire Knockemstiff avant ?

[osorojo]

Disons que tu retrouves des persos de certaines des nouvelles de Knockemstiff (genre le tenancier d'une station service par exemple), alors tu souris quand tu te souviens d'eux, et puis ça pose l'ambiance glauque du coin.

Mais tu peux très bien lire Le diable, tout le temps, en premier. C'est plus de l'ordre du clin d'oeil, l'intrigue n'est aucunement liée à ce qui se passe dans les nouvelles. T'es juste un peu plus en terrain familier. Et histoire de préciser, dans Knockemstiff, ce sont des enchaînements de faits divers, qui ne construisent jamais vraiment un personnage en particulier. Chaque histoire est indépendante et ne fait que contribuer un peu plus à dessiner la noirceur du bled.

[osorojo]

En se renseignant sur Edward John Trelawny, il paraît clair que les trois quarts de cette supposée biographie est une fiction presque pur jus, et ce n'est pas plus mal, j'aurais même du me renseigner avant d'engager la lecture parce que lire ce bouquin en pensant être devant une biographie honnête pose question tant l'auteur s'y définit comme un héros pur et chaste prêt à être sanctifié

Mais bon, je n'en tiens pas rigueur au bougre, sa plume, elle, est efficace et c'est avec un intérêt non dissimulé que j'ai suivi les frasques de sa supposée jeunesse, bien loin du confortable fauteuil rembourré qui me sert à dézinguer du monstre avec mon compte Steam après avoir passé une journée à tapoter mon clavier au boulot. Johnny lui il écume les océans, à 16 piges il zigouille les importuns qui lui piquent son goûter et tutoies des loups de mer que tu ne croises même pas dans tes cauchemars.

L'intérêt du bouquin est un dépaysement assuré, à tous les niveaux. En cette période de confinement, partir en mer et flinguer du flibustier pour lui piquer sa came m'a assurément diverti, même si le récit accuse une petite baisse de vent dans sa dernière ligne droite. Je recommande à tous ceux qui veulent lire quelque chose d'un peu différent

[Mark Chopper]

Des souris et des hommes / John Steinbeck (1937)

Quand ai-je lu ce roman de Steinbeck pour la première fois ? Je l'ignore. En revanche, je me rappelle avoir découvert la très bonne adaptation cinématographique de Gary Sinise vers 2003... Ici, l'auteur des Raisins de la colère me rappelle Hemingway à son meilleur : une fausse simplicité, un style sec, sans fioriture, mais ô combien efficace. Quelques mots, et on s'imagine sans peine dans l'Amérique fauchée des années 1930, avec ces travailleurs saisonniers qui louent leurs bras d'un ranch à un autre... Quelques dialogues et on croit à l'amitié qu'il met en scène, amitié entre deux hommes a priori différents, l'un doué d'une force herculéenne mais attardé mental et l'autre qui le protège. Tous deux rêvent de posséder leur propre terre, d'échapper aux contraintes de l'époque, de gagner leur liberté. Ce rêve, ils en parlent sans cesse, comme si les mots pouvaient le matérialiser, mais rien n'y fait.... Je ne préfère pas en dire plus pour ne pas gâcher les effets de ce court roman (comme la scène du vieux chien par exemple...). Une chose est sûre : si vous ne l'avez pas lu, n'hésitez pas. Ce classique se lit d'une traite et impossible de l'oublier après ça.

[maltese]

Je ne préfère pas en dire plus pour ne pas gâcher les effets de ce court roman

Stephen King a eu moins de scrupules que toi lorsqu'il a écrit 22/11/63. Mais bon, il a dû se dire que 75 ans plus tard, on avait le droit de spoiler.

[Mark Chopper]

C'est un tel classique aux Etats-Unis... Il a dû se dire que tout le monde l'avait lu

[maltese]

Oui voilà
Toujours un peu chiant de se faire spoiler un livre dans une autre œuvre, King avait déjà fait le coup avec Sa majesté des mouches dans son Cœurs perdus en Atlantide. Mais le principal c'est qu'il donne vraiment envie de lire ces livres (c'est clairement lui qui m'a fait m'intéresser au Golding, même si j'en avais déjà entendu parler avant - bon, pas encore lu, mais il est sur ma pile, ça viendra).

[Mark Chopper]

Anna Karénine / Léon Tolstoï (1877)

Du côté des romans russes, dans la catégorie "plus classique, tu meurs", à part La Guerre et la Paix du même Tolstoï et les romans les plus connus de Dostoïevski, je ne vois pas...

Je me faisais une idée relativement fausse du roman avant de le lire : j'imaginais simplement une Madame Bovary imbibée de vodka, avec une Anna Karénine mal mariée et tourmentée par la passion amoureuse... C'est le cas, oui, mais pas seulement. Car Anna n'est pas le personnage principal (et heureusement d'ailleurs).

En fait, Tolstoï donne l'impression d'avoir voulu brasser quantité de thèmes dans un seul roman, comme s'il cherchait à dresser un portrait de la Russie dans son ensemble : sa bourgeoisie plus ou moins politisée, mais aussi sa paysannerie parfois coupée de toute modernité ; ses grandes villes, mais aussi sa campagne ; ses couples heureux, mais aussi ses amants condamnés à la souffrance. C'est ambitieux... Peut-être trop à mon goût : on a l'impression de voir plusieurs romans mélangés en un seul et une sauce qui ne prend pas. Au final, le tout pèse un peu sur l'estomac.

Cette ambition fait à la fois la force et la faiblesse du roman. La force, car se concentrer uniquement sur Anna n'aurait donné qu'une Madame Bovary du pauvre : le personnage, inconstant et dévoré par la jalousie jusqu'à la folie, devient vite pénible... et l'on est bien content d'en croiser d'autres, comme Levine (double de l'auteur ?) dont les amours moins tourmentés et les aspirations (son travail, sa foi) ne manquent pas d'intérêt. La faiblesse, car le roman souffre de longueurs (on sent bien passer les 1100 pages) : en toute honnêteté, il s'agit d'un pavé que je suis content d'avoir lu (je ne l'oublierai pas), mais que j'ai subi sur le coup (je pourrais blâmer la platitude du style, mais avec une traduction vieille de 60 ans, ce serait malhonnête).

En sachant que La Guerre et la Paix est deux fois plus long, je ne pense pas l'attaquer tout de suite... Quitte à lire d'autres textes de Tolstoï, je tenterai plutôt ses nouvelles.

[osorojo]

J'ai guerre et paix dans mes étagères, mais là, tu me calmes.

De Tolstoï, je n'ai lu que Le diable, et tout le monde comprendra que je l'ai principalement choisi pour sa couverture

[Mark Chopper]

Je me rappelle l'avoir lu en partie dans un bus celui-là, en planquant la couv'

(Par contre, j'ai oublié de quoi ça parlait )

Pour La Guerre et la Paix, vu les 2000 pages, il va me falloir un second confinement ou une jambe cassée pour m'y coller.

[Waylander]

Le Cheval = masterpiece (et c'est court).

[Mr Jack]

Je suis en train de lire L'Enchanteur de Barjavel. Et je n'avais pas ressenti cette impossibilité de lâcher un livre, pris par la fluidité de la narration, la perfection du sens de chaque mot mis l'un après l'autre, depuis longtemps. Je crois que la dernière fois que je n'avais pas envie de finir un livre pour les bonnes raisons, c'était pour La Foire des ténèbres de Bradbury. C'est tellement bon comme feeling.

[Danette]

Je n'ai jamais entendu que des louanges à propos de Something Wicked this Way Comes, mais je dois dire que si je l'ai trouvé très bien écrit et intéressant à sa manière, je n'ai pas été... Captivé. Je ne sais pas vraiment pourquoi, je n'ai pas entièrement réussi à entrer dedans. Et à chaque fois que j'y pense, j'ai un peu envie de lui redonner une chance, et en même temps une part de moi qui me dit que c'est juste un livre qui ne me parle pas, à moi. :/

[Dunandan]

Je suis en train de lire L'Enchanteur de Barjavel. Et je n'avais pas ressenti cette impossibilité de lâcher un livre, pris par la fluidité de la narration, la perfection du sens de chaque mot mis l'un après l'autre, depuis longtemps. Je crois que la dernière fois que je n'avais pas envie de finir un livre pour les bonnes raisons, c'était pour La Foire des ténèbres de Bradbury. C'est tellement bon comme feeling.

Une petite merveille ce livre, j'avais d'ailleurs apporté ma petite contribution il y a une dizaine d'années en faisant l'une des toutes premières conversions numériques françaises non officielles du bouquin.

[elpingos]

Un très grand bouquin