[Alegas] Mes Critiques en 2020

Modérateur: Dunandan

Non coupable - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mer 13 Mai 2020, 15:37

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Non coupable de Henri Decoin
(1947)


Je n'avais jamais entendu parler de celui là avant de lire que Christophe Gans avait un temps souhaité faire un remake avec Dupontel (dommage que ça ne ce soit pas fait, ça aurait pu être vraiment bien), et c'est pas plus mal car la direction du récit est tellement surprenante que je pense qu'il faut en savoir le moins possible pour apprécier le métrage (du coup, ne lisez pas à partir d'ici si vous ne voulez rien savoir). On est complètement dans une énième histoire sur la question du crime parfait, sauf qu'ici l'originalité vient du fait qu'on suit un docteur de campagne qui découvre par accident qu'il est capable d'en faire sans réelle difficulté, et vu qu'il est généralement source de moqueries dans son village son ego va prendre le dessus et il va se mettre en tête qu'il est un génie du mal et jouer avec ça. Sur la première demi-heure, on sait pas trop où ça nous entraîne, Decoin fait en sorte de jouer sur les informations données au spectateur : le coup du garagiste par exemple on sait que le personnage avait un mobile, mais vu qu'on ne nous montre pas le meurtre il y a toujours cette petite interrogation de es-ce qu'il l'a vraiment fait ou pas, et ça sert plutôt bien la suite car du coup ça rend d'autant plus crédible le fait que personne ne puisse suspecter le docteur ivrogne.

Et c'est là à mon sens le gros coup de génie du film : passé le moment où le doute n'est plus permis, on entre dans une réflexion vraiment intéressante sur est-ce que ça vaut le coup de commettre le crime parfait si personne ne sait jamais à quel point il est parfait. Pour le coup, c'est vraiment bien senti, ça marche complètement avec le personnage torturé joué par Simon qui ne cherche finalement qu'une reconnaissance, et le propos rejoint forcément beaucoup l’œuvre hitchcockienne (bien que Hitchcock parlait surtout de la faisabilité ou non du crime parfait, et pas vraiment de ses effets secondaires sur la psychologique du tueur). Michel Simon dans ce genre de rôle, il assure bien, et là son interprétation c'est à mes yeux sa meilleure juste derrière Panique. La mise en scène de Decoin est pas spécialement extraordinaire visuellement parlant, mais toute la qualité du travail vient surtout de ce qui est choisi d'être montré ou non, de ce côté là difficile de faire la fine bouche tellement c'est bien exécuté. Sinon, je suis surpris du manque de réputation de ce film, quand il s'agit de citer le travail de Decoin on a tendance à évoquer plus souvent ses collaborations avec Gabin, mais pas trop celui-là j'ai l'impression. Sûrement un problème de visibilité.


7,5/10
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1941 - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 15 Mai 2020, 13:25

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1941 de Steven Spielberg
(1979)


Dans la longue et dense filmographie de Steven Spielberg, 1941 s'impose aisément comme un des films les plus méconnus du cinéaste, ainsi que l'un des moins aimés. La cause ? Sans doute parce que, encore aujourd'hui, il reste l'un des films de Spielberg qui a été le moins bien reçu à sa sortie autant du côté des critiques que des spectateurs américains, et a hérité d'une réputation de flop majeur au box-office, alors que le film était clairement rentré dans ses frais. La raison d'une telle réception, on s'en rend bien vite compte en regardant le métrage : le golden-boy d'Hollywood venait ouvertement de se moquer de l'Amérique, et cette dernière ne lui pardonnera clairement pas la chose. Car en traitant un fait peu mis en avant (la paranoïa de la côté ouest quelques jours après l'attaque de Pearl Harbor), Spielberg, avec l'aide de Robert Zemeckis et Bob Gale au script, décident d'orienter le tout vers de la comédie. Et pas n'importe quelle comédie puisqu'ici, on navigue dans le slapstick/burlesque absolu, du début jusqu'à la fin. Spielberg, alors en pleine ascension, transforme peu à peu la simple comédie en un énorme blockbuster comique : non seulement le film dure quasiment deux heures et demie dans sa version intégrale, mais il y a une ambition telle qu'on assiste à de nombreuses destructions de décors, plusieurs scènes avec des centaines de figurants à l'écran, et des scènes d'action qui font appel à l'utilisation massive de miniatures.

Bref, c'est un film où Spielberg à eu les yeux plus gros que le ventre, et il le concède sans problème (d'après ses dires, c'était le festival de l'ajout de gags chaque jour), et autant le film souffre par moment de ce trop plein, autant la réputation actuelle du film est carrément injuste tant le film est fascinant à voir, et très plaisant à suivre. Burlesque poussé jusqu'au bout, une scène de comédie musicale en plein milieu du métrage, récit choral avec des storylines souvent nawak (le soldat qui essaye de se taper la secrétaire fan d'avions :mrgreen:, les japonais qui infiltrent la californie déguisés en sapins :eheh: ), action gratuite au possible (tiens, et si on détruisait une maison en la poussant de la falaise ? :eheh: ), c'est clairement un festival de débauche d'humour et de moyens mis en place, le tout dans le simple but de se moquer d'un peuple américain qui réagit avant de réfléchir, et à ce titre c'est un film assez unique dans le paysage hollywoodien.

Surtout que quand je parle des moyens, ce n'est pas juste technique, car côté casting il suffit de voir qu'on croise les Blues Brothers, Nancy Allen (bien sexy par ailleurs :love: ), Treat Williams, Toshiro Mifune, Ned Beatty et Christopher Lee dans le même film, pour se rendre compte que Spielberg avait mis les petits plats dans les grands. Et autant le film ressemble souvent plus à un Zemeckis/Gale qu'à un véritable Spielberg, autant côté forme on sent bien que ce dernier est aux commandes. Rien que la séquence du concours de danse, c'est l'une des preuves ultimes de la maestria de Spielberg, ou comment faire une scène de combat en même temps qu'une chorégraphie dansée avec des dizaines de figurants, le tout dans un rythme comique proche de la perfection :love: . Le bonhomme était en grande forme et prenait son pied derrière la caméra, et ça se voit bien à l'écran tant l'ensemble a le goût du spectacle bon-enfant. Bref, ça vaut clairement pas sa réputation de vilain petit canard de la filmo de Spielberg.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar maltese » Ven 15 Mai 2020, 14:11

J'en garde un souvenir très pénible, avec de la maestra à la mise en scène mais terriblement long et pas drôle, peut-être le plus mauvais Spielberg à mes yeux (au coude-à-coude avec Jurassic Park 2). Mais ça fait quelques temps que je repense lui donner sa chance. Ta critique et les quelques bonnes notes dans la base m'intriguent pas mal... La version longue est à privilégier? C'est celle que j'avais vue, mais je me dis qu'une version abrégée serait peut-être préférable... :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mark Chopper » Ven 15 Mai 2020, 14:15

C'est hystérique au possible, j'ai détesté.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar pabelbaba » Ven 15 Mai 2020, 14:18

Faudrait une version sans Dan Aykroyd. :chut:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Jed_Trigado » Ven 15 Mai 2020, 14:54

Je kiffe ce truc bien nawak. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Alegas » Ven 15 Mai 2020, 15:01

maltese a écrit:La version longue est à privilégier? C'est celle que j'avais vue, mais je me dis qu'une version abrégée serait peut-être préférable... :mrgreen:


Ca serait dommage d'éviter la version longue à mon sens : beaucoup de scènes très drôles sont exclusives à cette version, notamment celle où les japonais se déguisent en sapins pour kidnapper un américain.
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Appât (L') (1995) - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 16 Mai 2020, 16:09

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L'appât de Bertrand Tavernier
(1995)


Sympathique sans plus, c'est un peu l'effet que fait cet film de Tavernier, qui transpose à l'écran une affaire française sordide des années 80, où trois jeunes, une femme et deux hommes, cambriolaient et tuaient des riches victimes après avoir utilisé la jeune femme comme appât pour pénétrer chez eux. La matériau de base est clairement attirant, et le résultat a ses qualités, mais j'avoue être un peu circonspect devant ce que raconte Tavernier. Car chercher à comprendre ce qui, dans la société, a pu pousser ses jeunes à commettre des choses aussi atroces, soit, mais rejeter la faute sur la culture américaine (et notamment Scarface, qu'on montre comme un film vu énormément par le trio au point de connaître par cœur certaines répliques) c'est quand même un peu limite comme réflexion, et ça me rappelle du coup tout le délire autour de la filiation Matrix/Marilyn Manson/jeu vidéo avec la fusillade de Columbine, ou encore le moindre assassinat au couteau qui, du jour au lendemain, devenait forcément une conséquence de la vision de Scream. Alors heureusement, le propos de Tavernier ne s'arrête pas là, et il questionne aussi la façon dont sont gérés ses jeunes par la société et les parents, mais du coup d'emblée le film m'a paru trop moralisateur, comme un regard de vieux qui cherche à comprendre le comment du pourquoi d'une génération qu'il n'arrive pas à expliquer.

L'appât se rattrape néanmoins via la représentation du trio, car pour le coup, autant dans l'écriture que dans le jeu d'acteur, c'est vraiment excellent et ça sonne très vrai. A la limite, j'ai quelques réserves sur Olivier Sitruk qui est un peu limite par moment, mais sinon Marie Gillain est une révélation (étonnant que je ne l'ai jamais remarqué auparavant) et Burno Putzulu gère bien un rôle vraiment pas évident pour le coup. Dans les seconds rôles, c'est nickel aussi, sauf Richard Berry qui montre vraiment ses limites en tant qu'acteur dans la scène où il est prisonnier. Pour le reste, en terme de traitement Tavernier fait les choses bien : c'est froid, ça sait garder ses distances avec son sujet, et il y a plusieurs moments qui fonctionnent très bien (le passage où la jeune fille regarde les clips pour pas entendre le meurtre, ou cette réplique finale qui en dit long sur le rapport à la réalité). Bref, ça a ses qualités mais c'est un peu décevant de la part de Tavernier. Le film a reçu l'Ours d'Or face à un certain Before Sunrise, y'a un peu eu un vol là.


6/10
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Trop belle pour toi - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 18 Mai 2020, 09:47

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Trop belle pour toi de Bertrand Blier
(1989)


De la totalité des films de Blier jusqu'ici, Trop belle pour toi est clairement celui sur lequel je suis le plus partagé : d'un côté il y a des aspects du film que j'adore, et que je trouve assez osés, et de l'autre j'ai eu le même effet que Notre histoire, à savoir l'impression de regarder un film qui ne sait plus trop où aller une fois passée l'idée de base intéressante. Déjà, le postulat reste dans la zone de confort de Blier, ce qui commence à devenir un peu gênant tant on a l'impression de voir une énième déclinaison de ce que le bonhomme au pu offrir avant. Un trio de personnages, une réflexion sur l'amour, le couple et la sexualité, bref on est en terrain connu, et autant Blier peut apporter par moment des choses un peu inédites, autant le sentiment général est qu'il n'y a rien de bien nouveau sous le soleil. On va donc suivre un Depardieu plutôt à l'aise dans sa vie en général, avec Carole Bouquet comme femme et une vie de famille qu'on suppose heureuse et bien rangée, mais il va tomber fou amoureux de sa secrétaire, pourtant pas spécialement jolie (Josiane Balasko, tout est dit :mrgreen: ) et va complètement remettre en question son bonheur.

Le truc, c'est que autant du côté de l'histoire, Blier développe des choses intéressantes (j'ai bien aimé notamment tout le fantasme de Depardieu qui imagine sa vie si il avait été en couple avec Balasko depuis le début), autant du côté du montage c'est carrément particulier, puisque le film est construit de telle façon que lorsqu'un personnage parle dans un lieu, un autre personnage va lui répondre dans une unité temporelle et géographique complètement différente. L'expérimentation a le mérite d'apporter un peu de fraîcheur, et de demander au spectateur de s'impliquer à fond dans le récit pour le suivre, mais il faut avouer qu'avoir ça sur la totalité du film n'aide pas vraiment à la construction des personnages, vu qu'on ne sait jamais vraiment où on se trouve d'un plan à l'autre, mais ça apporte un côté rêve éveillé pas désagréable. Par contre, j'ai l'impression qu'il y a une régression côté dialogues, certains passages font mouche (les dialogues sur Schubert :eheh: ) mais la plupart du reste donne souvent l'impression d'être devant une parodie de film auteuriste. Bon par contre côté casting, tout le monde est au diapason, et autant de la part de Depardieu ce n'est guère étonnant, autant voir Carole Bouquet s'impliquer à fond dans un rôle fait plaisir à voir (clairement la meilleure prestation que j'ai pu voir de sa part). Bref, c'est un film un peu pénible à suivre de par son côté déconstruit (quelques jours après l'avoir vu, je serais incapable de dire spécifiquement ce que ça raconte dans l'ordre :? ) mais qui a néanmoins beaucoup de qualités. Mais j'espère vraiment que Blier va réinventer son cinéma dans les films à venir, car sinon la redite va clairement avoir du mal à passer.


5/10
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58 minutes pour vivre - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 19 Mai 2020, 08:58

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Die Hard 2 de Renny Harlin
(1990)


Pour le coup, mes souvenirs ne m'ont pas fait défaut : ce Die Hard 2 a beau ne pas être l'équivalent des deux opus de John McTiernan, ça reste clairement du bon petit film d'action bien foutu que les épisodes 4 et 5 n'auront pas réussi à égaler. Alors clairement, c'est une suite sans trop de prises de risque, et on pourrait même dire que c'est un peu avare en aspects originaux. Période de Noël, McClane au mauvais endroit au mauvais moment, des terroristes, un lieu unique, des flics peu coopératifs, la femme de McClane, le journaliste qui va mettre en danger des otages, bref ça faut un peu resucée par moment, mais à l'arrivée ça délivre bien la marchandise donc ça se pardonne aisément. D'autant qu'on élargit un peu le terrain d'action de McClane, et autant au début on est vraiment coincé dans un aéroport, autant on hésite pas à dépasser un peu ses frontières. Ça apporte un peu de diversité dans l'action (notamment une course-poursuite en motoneige) mais on se rend assez vite compte que les meilleures scènes sont celles qui se déroulent dans l'enceinte de l'aéroport (globalement, la première heure est à mes yeux la meilleure du film, la seconde est plus inégale).

Avec Renny Harlin aux commandes, c'est forcément pas l'égal d'un McTiernan, autant d'un point de vue visuel (le film fait plus cheap que le premier, pour un budget je suppose plus grand) que narratif (on ne comprend jamais comment est foutu l'aéroport, dès qu'il faut bouger d'un endroit à l'autre on fait appel au vieux avec ses plans, et une canalisation plus loin on est arrivé) mais encore une fois ça fait globalement bien le job, c'est juste que c'est sans réel éclat. Par contre, là où je suis un peu déçu par rapport à mes souvenirs, c'est du côté du script où j'avais un souvenir de bad guys plus marquants (là ça fait vraiment pâle figure face à Gruber et sa bande :| ), de facilités moins poussives (il y a réellement des sièges éjectables dans le cockpit d'un avion cargo ? :mrgreen: ) et d'un twist mieux foutu (non seulement le coup du black qui change de camp ça se voit venir de loin, mais je suis moyennement convaincu par ses motivations, ça aurait mérité quelques lignes de dialogues supplémentaires). Heureusement, le film se rattrape sur d'autres aspects, que ce soit l'humour toujours présent (les répliques de McClane, e coup du flic des PV qui se révèle être le frère du commissaire :eheh: ) ou le fait qu'on incorpore la renommée de McClane après l'incident du Nakatomi Plaza directement dans les relations avec les flics et les journalistes. Bref, c'est du petit film d'action qui passe encore bien, et dont le seul aspect qui lui fait vraiment défaut est le fait qu'il restera toujours ce petit film coincé entre deux géants du cinéma d'action américain.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar lvri » Mar 19 Mai 2020, 14:14

Ta dernière phrase résume très bien cet épisode.... du moins dans mes souvenirs. J'ai pris beaucoup de plaisir à revoir le premier il y a quelques mois, et je m'étais posé la question de revoir ce 2 avant l'excellent 3. Ta note n'est pas si catastrophique et je vais peut-être me le tenter pour le plaisir :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Alegas » Mar 19 Mai 2020, 14:37

Oui faut pas le bouder : malgré sa qualité moindre ça mérite clairement de s’appeler Die Hard.
On ne peut pas en dire autant du 4 et 5.
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Café Society - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 19 Mai 2020, 17:33

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Cafe Society (Café Society) de Woody Allen
(2016)


C'est pas un scoop : je suis clairement pas un fan de Woody Allen. Sur la totalité des films que j'ai pu voir du bonhomme, il n'y a bien que Match Point qui arrive à me convaincre, et il faut bien l'avouer, ce n'est pas parce que c'est spécialement bien réalisé. Du coup, surprise devant ce Cafe Society, j'attendais un petit film mineur, et au final non seulement c'est parmi ce que j'ai vu de mieux du réalisateur, mais en plus c'est clairement ce qu'il a pu faire de mieux formellement. Tout le long du film, j'étais assez impressionné de ce côté là : on a des beaux mouvements de caméra, un Hollywood bien mis en valeur à quelques fonds verts près un peu trop visibles, un New York encore plus beau, et du côté de la photographie c'est vraiment un des films les plus soignés que j'ai pu voir ces derniers temps. Bref, c'est pas le théâtre filmé habituel de Allen, et je pense qu'il ne faut pas chercher trop loin, car forcément, quand tu engages Vittorio Storaro, AKA le chef-opérateur de Apocalypse Now et Le Conformiste, bah forcément ton film ressemble à du cinéma alors que tes précédents c'était plus du téléfilm de luxe :mrgreen: . Bref, c'est du Woody Allen bien réalisé, autant dans les choix de lumière audacieux que dans certaines compositions de cadre, et là où généralement chez Allen j'ai l'impression que c'est de la mise en scène fonctionnelle au possible, ici j'ai vraiment la sensation de voir des plans pensés en amont, et avec du sens (sublime plan final :love: ).

Et puis même côté script, j'ai trouvé ça bien plus plaisant à suivre que la majorité des films du réalisateur. Alors oui, il y a toujours quelques gimmicks de Allen qui auraient mérité d'être virés ou au moins diminués, comme ces personnages qui balancent hyper vite leur texte ou la voix-off inutile et envahissante, mais le reste a le mérite d'être vraiment réussi et donc de rendre ces défauts assez secondaires. J'ai vraiment apprécié cette plongée dans le Hollywood des années 30, et notamment cette double représentation des lieux avec d'un côté le glamour façade et de l'autre la poésie de la ville qu'il faut chercher pour la mériter. D'ailleurs, j'aime bien aussi comment ces deux facettes de la ville vont jouer sur l'histoire d'amour, chacune symbolisant les deux hommes dont Kristen Stewart est amoureuse, d'autant que ça joue sur l'évolution de chacun des personnages, certains devenant tout ce qu'ils pouvaient détester auparavant. Et puis j'ai vraiment cru à cette histoire d'amour, et pourtant c'était pas gagné car que ce soit Kristen Stewart, Steve Carell ou Jesse Eisenberg, c'est pas forcément des acteurs sur lesquels j'aurais parié dans ce genre d'histoire, et au final ça marche vraiment bien. Du coup, je suis un peu étonné que le film soit pas plus apprécié que ça en général, et ça me donne carrément envie de tenter les deux Allen suivants où Storaro rempile au poste de directeur photo.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar francesco34 » Mar 19 Mai 2020, 17:58

lvri a écrit:Ta dernière phrase résume très bien cet épisode.... du moins dans mes souvenirs. J'ai pris beaucoup de plaisir à revoir le premier il y a quelques mois, et je m'étais posé la question de revoir ce 2 avant l'excellent 3. Ta note n'est pas si catastrophique et je vais peut-être me le tenter pour le plaisir :mrgreen:


Moi je l'ai toujours bien aimé ce Die Hard 2.
Même si le 1 et le 3 sont au-dessus, c'est du très bon film d'action et un Die Hard digne du nom.
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Ben-Hur - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 20 Mai 2020, 10:03

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Ben-Hur de William Wyler
(1959)


Si il y a bien un aspect de Ben-Hur sur lequel on ne peut pas être déçu, même encore aujourd'hui, c'est bien sur son côté super-production. Plus de cinquante ans après sa sortie, difficile de trouver des projets équivalents en terme de démesure. Et pour cause : c'était le film qui se devait de représenter l'âge d'or hollywoodien dans toute sa grandeur et ses moyens colossaux, et le moins qu'on puisse dire c'est que c'est particulièrement réussi de ce côté là. Même avec des yeux d'aujourd'hui, le film de Wyler impressionne : les moyens, le nombre de figurants, les décors, les costumes, la fameuse scène de char, le récit qui incorpore la grande Histoire dans la petite. Bref, c'est le genre de blockbuster que peu ont cherché à refaire depuis en terme de grandeur, et impossible de minimiser l'importance et la réputation du métrage sur cet aspect là. Néanmoins, je dois m'avouer un peu déçu par tout ce qui est efficacité de la narration, et autant je sais que je suis pas spécialement friand de péplum de base, à quelques exceptions près, autant je trouve qu'il y a des aspects du métrage qui enlèvent son côté intemporel et le rendent un peu lourdingue par moment.

Déjà, je suis pas super convaincu par la longueur excessive du film. Je m'attendais à quelque chose de bien plus rythmé, et au final le métrage a seulement deux climax sur presque quatre heures, à savoir la bataille navale et la course de chars. Ça doit prendre en tout un peu plus d'une demi-heure gros maximum, et faut avouer que le reste, malgré le fait que ça se déroule sur plusieurs années, ne donne jamais vraiment l'impression de justifier une telle longueur. Pire encore, certaines longueurs desservent vraiment le film, et autant voir Heston retrouver le chemin de la gloire après son passé d'esclave est passionnant à suivre, autant tout le délire autour de la famille lépreuse sur la fin m'a pas mal laissé sur le côté (surtout que le film est étrangement construit sur le final : on a quand même une demi-heure dénuée d'enjeux véritables et on devine assez vite vers quoi ça se dirige :? ). Surtout que côté émotion, y'a pas grand chose qui ressort des acteurs ou des situations. Et même si j'ai bien aimé toute la relation fraternelle qui finit en combat fratricide (qui a dû pas mal inspirer Gladiator), j'avoue que tout ce qui est relation familiale et histoire d'amour ne m'a jamais paru authentique (ce qui est un peu bête sur un film sur lequel on donne autant de temps pour construire ces relations :mrgreen: ). Et puis bon, tout le délire autour de Jésus, c'était vraiment le truc de trop pour moi. Non seulement ça fait élément rajouté qui dénote avec le reste de l'histoire, mais surtout j'ai l'impression qui si on enlevait tout ça, on aurait un film bien plus réussi, autant du côté de la rythmique que dans le ton. A la limite, la scène où les esclaves passent à Bethléem, why not, le fait de pas montrer le visage du Christ fait artificiel mais pourquoi pas dans l'absolu, mais sérieux toute cette fin sur la crucifixion j'avais vraiment hâte que ça se termine tellement j'avais l'impression d'être entré dans un autre film que je n'avais pas demandé à voir :| .

Voilà ça c'était les gros défauts qui m'empêchent d'y voir un grand film, mais pour le reste à partir du moment où on accepte les codes des péplums de l'époque, ça passe vraiment très bien et j'ai rarement senti passer les quatre heures de film. Et puis sérieusement, j'en avais lu des tonnes sur la course de chars jusqu'ici, et autant dire qu'elle mérite amplement sa réputation. Ça reste une scène d'action incroyable, autant dans la démesure des moyens (ces décors ! :shock: ) que dans le rythme assez dingue pour l'époque. Rien à redire sur cette séquence qui mérite à elle seule la vision du film : on en prend plein les yeux, c'est bien violent, et c'est vraiment maîtrisé en terme de réal. Sinon, petite surprise de mon côté avec Heston : pour la première fois j'ai eu l'impression de voir un personnage, et pas l'acteur. C'est pas un chef-d’œuvre, mais par contre ça mérite amplement sa réputation de gros classique, ne serait-ce que pour sa démesure rarement égalée.


6/10
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"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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