The Big Heat - Johnnie To, Andrew Kam, David Wu & Tsui Hark (1988)
Hé oui, vous ne rêvez pas, il y a pas moins de quatre réalisateurs qui se sont succédés sur ce polar HK au mini-culte qui tient encore la route et pour cause, c'est l'un des plus sadiques en termes de violence graphique : headshots en pagaille, corps démembrés, victimes innocentes, franchement même Ringo Lam passe pour un pied tendre en comparaison. D'ailleurs, c''est ce qui lui donne une vraie singularité a toujours vouloir mettre la barre toujours plus haut sur ce point (le summum reste le long passage dans l'hopital), car autrement le pitch n'est pas sans rappeller un peu celui de Gunmen sorti l'année d'avant avec une bande de flics parias et incorruptibles qui vont se frotter a un homme d'affaires sanguinaire n'hésitant pas a éliminer ceux qui gênent son business.
Mais ici le résultat est nettement plus schizophrène, avec autant de personnalités différentes aux commandes (merci Tsui et sa manie de changer d'avis comme de chemise sur la moindre chose qu'il produisait a cette époque), c'était a prévoir. Johnnie To n'était pas encore le cinéaste affirmé qu'il sera des années plus tard mais on voit un peu dans quelle direction il voulait mener le récit, avec ce flic joué par Waise Lee, blessé a la main et donc inapte a se servir d'une arme, s'interrogeant sur le fait ou pas de continuer sa carrière. Hélas cette donnée (la main handicapée) va assez vite s'envoler pour revenir sur une base de polar bourrin plus classique, néanmoins c'est un mal pour un bien car cela permet a The Big Heat d'enquiller très régulièrement des scènes d'action bien sèches et on en oublie assez rapidement les différences de style mis a part la storyline avec le rookie et Joey Wong qui n'est que pur remplissage pour le coup.
Niveau cast, on souffle le chaud et le froid, Waise Lee en gentil, je sais pas ça passe pas trop même s'il n'est pas mauvais, par contre Philip Kwok et Paul Chu sont parfaits dans leur registre. Au final, je retiens vraiment l'aspect over the top de la violence qui passerait difficilement ailleurs et surtout a une autre époque (la mort du second bad guy, a mi-chemin entre le génie et le nanar pur).
7,5/10