par Scalp » Mer 06 Mai 2020, 09:52
7/10
Sophie's Choice de Alan J.Pakula - 1983
Spoiler (genre bien comme il faut)
Clairement sans Netflix j'aurais pas maté ce film car Pakula est un cinéaste que je trouve terriblement surcoté, j'aime vite que les hommes du président, mais vraiment vite fait quoi, Zodiac lui met la branlée et Klute un des films préféré de Fincher me suis bien fait chier devant, le reste n'en parlons pas, donc un drame de 2h30 c'était pas un truc que j'étais censé voir mais finalement j'ai bien fait car je suis plus qu'agréablement surpris. Déjà je vois d'où vient l'expression Choix de Sophie, qui donne la scène la plus puissante du film, ensuite c'est drôle et pas du tout voulu mais on peut comparer ça avec Jules et Jim, bordel il prend tellement cher le petit François en ce moment, car ici on a réellement un triangle amoureux et oh magie ça fonctionne (bon après on peut dire que le 3ème est plus spectateur que acteur de tout ça mais il existe ce personnage et on comprend ce qu'il ressent, il sert un peu de médicament à ce couple), on y croit, pas seulement parce que les acteurs sont pas nuls mais parce qu'ils ont des scènes à jouer, des scènes où ils existent, des scènes où on ressent quelques choses, des scènes simples mais crédibles et efficaces.
Donc ça dure 2h30, c'est long 2h30 et par moment je décrochais un peu mais je voulais connaitre la suite de cette histoire sur un amour fou qui ne peut mener qu'a la destruction, on suit donc un jeune homme qui emménage à Brooklyn, il vient du Sud, l'acteur je me souviens jamais de ce nom mais c'est un mec qu'on a vu dans plein de trucs mais qui a jamais été réellement marquant et ici rien à redire c'est son meilleur rôle, donc il rentre ses voisins, une jolie blonde (magistrale Meryl Streep) et un homme sanguin presque vénéneux (Kevin Kline dans un de ses meilleurs rôles, lui je l'ai vu dans tellement de comédies pourries que j'ai oublié qu'il pouvait être bon), ce couple passe son temps à se déchirer et se réconcilier. Et on va comprendre petit à petit pourquoi, d'où viennent ces blessures profondes et qu'ils mènent une vie menée de mensonge. Sophie est une rescapé polonaise des camps, mais ce qu'elle oublie de dire c'est que son père était un antisémite et quand elle se retrouve en camp de concentration elle met son statut de polonaise en avant et précisant à chaque fois qu'elle est pas juive, elle a du mal avec ce passé, mais c'est rien avec la suite, on apprend que ses enfants sont morts dans les camps, bon jusque là rien qu'on ait pas déjà vu et puis arrive la révélation finale qui donne le titre du livre/film et qui est depuis entré dans le langage courant, ce fameux chois de Sophie qu'un officier allemand lui donne, elle peut choisir entre sa petite fille ou son ainé garçon, si elle choisit pas, les 2 sont tués, on est au delà de l'expression la peste et le choléra là, et la scène est incroyablement puissante (oscar mérité pour Streep aussi à l'aise dans ces moments dures ou quand elle parle avec un anglais hésitant avec sa petite voix), alors on pourra dire ouais c'est pathos mais au vu de la construction du récit et des personnages je trouve pas car on a passé plus de 2h avec eux et malgré leur passé douloureux y a des moments plus légers et même bucoliques, et le film est pas réellement plombant. Mais à ce moment là on comprend que la cicatrice de Sophie ne se refermera jamais et que être avec le perso de Kline aide pas non plus, il est malade et vraisemblablement schizophrène et même si c'est jamais clairement dit ils sont chacun dans leurs mensonges et l'autre ne le sait pas.
Je suis pas un adepte académicochiante de Pakula et là il fait pas d'étincelle mais je luis accorde le crédit d'une très belle fin avec la découverte des corps de ce couple qui enfin trouvé la sérénité dans la mort.
La première partie tire forcément en longueur, on comprend pas tout de suite les enjeux du film, mais finalement c'est nécessaire pour mieux comprendre ce couple voué à l'échec