[Pabelbaba] Mes critiques en 2020

[pabelbaba]

Doit y avoir Bulle Ogier à oilpé, pas possible autrement.

Je vois écris Wim Wenders, du coup je sais qu'il faut au moins divisé la note par 3.

Voilà.

Moi honnêtement, le principe même du truc, ça me motive pas trop :/

Ben il m'a fallu plus de 10 ans pour le coller dans ma platine...

[Mark Chopper]

Pabel qui lâche un 10

[angel.heart]

Ouais mais c'est un 10 où faut pas se fier à la note ! Alors bon...

[Mark Chopper]

Quand je ne sais pas quelle note mettre, je mets 5.

[angel.heart]

Pas quand tu as vraiment aimé et que tu trouves que c'est une réussite. Bon excepté des cas comme Reservoir Dogs, que tu considères comme un plagiat.

Après, le 10 me semble réservé aux coups de coeurs absolus, ce que la critique de Pabel ne retranscrit pas vraiment.

[Jed_Trigado]

Perso, ça m'a fait ressortir mon gros coffret Wenders.

[pabelbaba]

Ca aura servi à kekchoz!

[pabelbaba]

Mr Boo Détective Privé aka The Private Eyes de Michael Hui - 1976

Bon, bah c'est toujours la même recette les films des frères Hui, on les met dans un milieu professionnel particulier et on enchaîne les gags. Ici ce sont les détectives privés. Tant mieux, il y a de quoi faire!

En effet, les situations sont vraiment variées. Le fait d'avoir ajouté quelques scènes d'action et de cascade a sans doute joué. Quand on voit John Woo au générique et que Michael Hui annonce en interview que c'est le papa du Killer qui a mis en boîte les parties un peu chaudes, ça a peut être un rapport. Enfin il ne faut pas s'attendre à du gunfight intempestif! Mais on a quand même un combat dans une cuisine super fun avec des saucisses-nunchaku et une mâchoire de requin en guise d'armes! D'ailleurs c'est étonnant que la bande ne se soit pas attaquée au film de chef, parce que le gag de la préparation du poulet avec la recette de la TV est aussi énorme.

Du coup on se marre franchement à plusieurs reprises et même si pas mal de gags sont super téléphonés, le rythme n'en pâtit pas puisqu'une scène chasse l'autre assez rapidement. En plus on a une course poursuite assez réussie, la trogne de Richard Ng et Ricky Hui a clairement le moins de temps de présence à l'écran.

Ca nous donne une comédie réussie et qui finit sur une chanson de générique assez dingue, qui ferait bondir le président de la start-up nation.

6,5/10

[osorojo]

Je l'ai vu l'année dernière celui-là, il m'avait un peu saoulé. J'en ai 0 souvenir, j'imagine que je ne dois pas être le public cible

[pabelbaba]

Ne regarde pas les autres alors, parce que pour l'instant c'est largement le meilleur. Pourtant t'aimes bien les histoires de bouffe en général...

[osorojo]

Je crois que ça va trop loin dans le nawak pour moi ^^

[pabelbaba]

Pourtant ça reste assez gentillet, on est loin des gros délires HK avec changement de ton ultra-brusque genre Hallucinations ou The Big Deal.

[pabelbaba]

The Story of Woo Viet de Ann Hui - 1981

Pas de poster chinois, ils tentent de vendre un drame amoureux, c'était gênant et les ricains ont carrément renommé le film God of Killers.

Boat People se foutait un peu de notre gueule puisqu'on ne voyait pas le bout d'une coque de bateau. Là on suit vraiment le destin d'un vietnamien d'origine chinoise qui fuit à Hong Kong après la chute de Saïgon. Le ton est bien évidemment super cash, CYF revient de la guerre et est là pour survivre. Il va donc se débattre pour sortir vivant de ce que le statut de réfugié lui réserve. Coups tordus, rapts, meurtres... on ne nous épargne pas grand chose. Même les gamins y passent, parfois plein cadre. C'est un drame version Hong Kong. Cependant, ça reste Ann Hui (assistée de Stanley Kwan et de Ching Siu Tung!), donc pas de gunfight intempestif, c'est net et sans bavure. On n'a pas non plus de rise and fall alors qu'avec un réfugié dans un chinatown, ça aurait été bien facile.

On se concentre donc sur les persos et l'entourage de CYF adoucit un peu le tableau. La touche glamour avec Cherie Cheung et Cora Miao, mais surtout Lo Lieh vent apporter de l'amitié et du vague à l'âme. Il a vraiment la tronche idéale pour son rôle, mais c'est dommage qu'il ne soit pas plus mis en avant. D'autant qu'il personnifie le propos final du film et le caractère sans issue des chinatowns dans le monde.

Bien qu'il soit antérieur à Boat People, on sent que le film a moins ce côté "militant" et est donc plus universel et intéressant. On a un drame bien fichu et pêchu, avec un CYF toujours au top.

6,5/10

[Alegas]

Miracle Mile de Steve De Jarnatt - 1989

Je pense très franchement avoir regardé ce film dans les conditions optimales. Ambiance générale de merde et pré-apocalyptique, début d'aprem sans somnolence en vue et surtout en en sachant le moins possible sur ce qui allait arriver. Jarnatt m'a donc pris par le col et tel Hulk Hogan, il m'a fait tournoyer dans tous les sens.

Très clairement, le scénario est l'énorme force du film. Le pitch n'est pas réaliste pour un sous, mais en distillant si peu d'info il arrive à nous mettre le doute. Ce départ sur une bluette en carton, c'est du génie total, on attend avec impatience que ça commence et dans cette atmosphère 80s qui reprend tous les clichés 50s (bagnoles, diner, insouciance), on se croirait dans un flashback de Fallout le jeu et forcément ça augmente l'immersion. Après le fameux coup de fil, la tension explose et c'est impossible de lâcher le truc. Un tas d'éléments viennent mettre le doute (la sieste de Goose, les réponses de certains persos, l'absurdité de la situation) et le spectateur est obligé de gamberger. Au fur et à mesure l'hystérie gagne le bobine, mais le spectateur aussi. Là-dessus, le crescendo est très bien amené et le coup de la voiture de police qui explose la vitrine, c'est une idée parfaite pour amener la suite.

Il va sans dire que la musique de Tangerine Dream en ajoute une sacrée couche et contribue augmenter ce sentiment d'urgence, de délire et d'angoisse. Sans parler de la réalisation, hallucinante pour un gars dont c'est le second long métrage. Les plans sur les immeubles de Los Angeles sont magnifiques, les cadres choisis toujours parfaits, avec des repérages qui ont été très bien pensés. Cerise sur le gâteau, le bordel final, filmé au plus près des acteurs, rend super bien, avec en particulier ce passage dans les égouts où le merdier est quasi hors champ.

Concernant les acteurs, au premier abord ils sont anti-sexy au possible. Anthony Edwards et sa tronche de loser, c'est pas la fête, mais alors Mare Winningham et sa coiffure de l'enfer, elle donne envie de virer sa cuti. Mais c'est sans doute ce qui fait que ça marche. Ils sont parfaitement lambda. Je pense que ça joue énormément pour les magnifiques scènes que sont celles de l'ascenseur et surtout le dialogue final... Parce qu'il faut en parler de cette fin! Sans spoiler, c'est pas du film de petit malin, ni de l'écriture à la va-vite, la fin est belle.

Enfin, en regardant les bonus du BR Blaq Out, on constate aussi que le montage a été une étape clé du film avec un nombre de dialogues et de scènes coupées qui ont évité des lourdeurs énormes (la scène de l'ascenseur aurait perdu 95% de son impact avec les deux autres persos prévus ).

Voilà, c'était une séance coup de poing qui m'a sacrément retourné pendant et après le visionnage, comme ça n'avait pas été le cas depuis bien longtemps. Gros merci à Jed de l'avoir mis en avant!

9/10

[Jed_Trigado]

Je l'ai conseillé a un paquet de personnes depuis ma découverte, zéro fail jusque là. Excellent film.