[Pabelbaba] Mes critiques en 2020

[Scalp]

Il est top le premier Babysitting.

[pabelbaba]

Fletch aux Trousses aka Fletch de Michael Ritchie - 1985

C'est le genre de film sur lequel je m'attarde parce que Wild Side l'a sorti. Et aussi parce qu'il y a Chevy Chase dedans. Aucune idée de ce à quoi m'attendre et c'est assez étonnant.

En effet, le film date de 1985, c'est donc normal d'avoir une musique d'époque avec des synthés. C'est aussi normal d'avoir un personnage principal un peu anti-héros, cool et qui se débrouille en toute circonstance. Mais quand la musique est signée Harold Faltermeyer et que l'acteur principal vient du SNL, ça sent très fort Le Flic de Berverly Hills... Loupé, c'est bien Fletch et pour résumer, c'est Axel Foley blanc et journaliste.

Mais vraiment. Le seul truc qui change, c'est moins d'action (et encore, il y a une course poursuite pas trop mal fichue) et pas de Rosewood ni de Taggart. Autrement c'est la même construction avec un gars du bas de l'échelle sociale qui enquête sur les puissants des beaux quartiers avec coolitude, mais surtout en baratinant tout le monde et en se faisant passer pour ce qu'il n'est pas. Comme c'est le ressort de 90% des gags, impossible de ne pas penser à Axel Foley (arrivé sur les écrans un an plus tôt), surtout avec cette musique. Sans parler de son chef qui l'engueule sans arrêt et de Geena Davis qui a le même rôle que Paul Reiser.

Cependant ce n'est pas désagréable. Chevy Chase a son ton à lui et il joue beaucoup sur les déguisements, qui sont vraiment réussis. C'est donc plus orienté comédie et ça fonctionne en général assez bien, d'autant que dans les gros méchants il y a cette bonne vieille trogne de Joe Don Baker.

Du coup ça se laisse regarder comme une curiosité 80s un peu fun.

5,5/10

[angel.heart]

Pour revenir sur Lacheau, je me suis fait le premier Babysitting hier et je me suis bien marré.

Ça m'a donné envie de completer sa filmo, même si je me doute qu'en ayant vu celui-ci et Nicky Larson, le moins bon reste à venir.

[pabelbaba]

La Fille de D'Artagnan de Bertrand Tavernier - 1994

Avec Raquel Welch dans le rôle de Constance de Bonacieux, Sophie Marceau dans ce film fait partie de mes souvenirs très heureux de pré-ado devant sa TV.

Pas revu depuis sa diffusion sur Canal+ je pense. Du coup, petite appréhension parce qu'en dehors des quelques scènes de boobs, je ne me souvenais de quasi rien... La première chose qui m'a frappé, c'est l'humour. Il y en a pas mal et surtout il est très très très très proche de celui de Kaamelott. On a le même genre de dérision avec des personnages mythiques et bras cassés : génies du mal incapables, héros pas doués qui s'en sortent comme par magie et surtout du pécore en pagaille! Y'a même le perso de Venec. Du coup on se marre régulièrement, en particulier grâce au casting qui se lâche. Claude Rich en roue libre, Bideau pas loin du Professeur Strauss, Sami Frey classe et con, mais surtout Noiret qui tient son rôle de D'Artagnan vieillissant à merveille. Sa diction c'est du petit lait pour ses dialogues et tirades.

Cependant tout n'est pas rose non plus. Déjà côté action, c'est... nul. Pas étonnant que j'ai autant kiffé le ciné HK et nippon après avoir vu des combats aussi brouillons et mous du genou. Hormis les jolis plans du combat final sur le toit du cloître dont on a tiré l'affiche, on dirait plus un spectacle de fin d'année qu'un film à gros budget français. C'est dommage, parce que Tavernier sait y faire et bénéficie d'une belle reconstitution historique. Heureusement il se rattrape sur les cavalcades, un brin plus inspirées. Le second point noir vient du poète. Il n'est pas franchement intéressant et joue comme une savate. On me glisse dans l'oreillette que c'est Nils Tavernier. Tout ça rend le film un peu longuet par moment, même s'il est pimenté de deux scènes où Sophie Marceau montre ses boobs et d'une autre assez fun où Charlotte Kady lève la cuisse. Ca laisse malgré tout un sentiment de "peut mieux faire".

6/10

[Alegas]

Les combats c'est pas son fort à Tavernier, La Princesse de Montpensier le confirme.

[pabelbaba]

Pourtant c'est pas compliqué de déléguer. Dans le ciné français on l'a toujours fait pour les cascades de bagnoles, mais dès qu'on met une épée dans la main d'un branquignol ou d'une starlette, ça a l'air impossible.

[Scalp]

Sauf dans le Pact des Loups

[pabelbaba]

J'y pensais en l'écrivant. 5M d'entrées et ça n'a fait tilt dans la tête d'aucun financier français. Je crois qu'on est très cons.

[Scalp]

Le plus grand mystère du cinéma français ça.

[pabelbaba]

Nick's Movie aka Lightning Over Water de Wim Wenders - 1980

Ce n'est pas facile de parler d'un tel film. Wenders qui va chez un vieux réalisateur pour lui faire jouer un rôle et improviser une bouillie de scénario alors qu'il est à l'article de la mort, ça a au moins le mérite d'être original. 50 sentiments différents nous assaillent quand on voit de telles images, la peur d'être voyeuriste, la tristesse, la pitié, mais aussi 1.000 souvenirs désagréables qui nous font poser la question que Wenders pose aussi : est-ce que ce tournage fait du bien à Nicholas Ray ou est-ce que les efforts consentis par ce dernier pour tourner ne le précipitent pas davantage vers une mort certaine? A vrai dire, personne n'a la réponse.

Mais il a fallu du courage pour malgré tout tirer un semblant de film de toutes ces images prises. Ca donne une sorte de monstre de Frankenstein où l'on ne sait plus très bien ce qui tient des scènes jouées, de la réalité ou du making-of. D'ailleurs pour atténuer le malaise qu'on peut ressentir, on a pléthore de plans de coupe sur le New York de la fin des 70s, avec une photo et un grain que bien des réalisateurs actuels aimeraient pouvoir retrouver.

Contrairement à d'autres films du genre, où le montage a dû être compliqué comme Le Jeu de la Mort ou Buenos Aires Zero Degree faute de matériel suffisant, ici tout va de soi et il y a quand même une certaine humanité qui en ressort. Que ce soit les paroles live de Ray ou les réflexions postérieures de Wenders, elles nous offrent un éclairage brumeux sur l'importance et la futilité de la création, sans tambour, ni trompette, ni phrase sentencieuse.

Il est évidemment impossible de noter un tel objet filmique, mais il m'a plu, comme presque toujours avec son réalisateur, et comme l'entreprise semblait impossible et qu'il l'a fait, ce sera 10.

10/10

[Dunandan]

Jamais entendu parler de ce film!

[angel.heart]

Pis ce doit être le quatrième 10/10 que lâche Pabel en 9 ans, du coup ça intrigue.

[pabelbaba]

Nan, mais prenez pas en compte la note. C'est vraiment pas notable.

[Scalp]

Je vois écris Wim Wenders, du coup je sais qu'il faut au moins divisé la note par 3.

[osorojo]

Doit y avoir Bulle Ogier à oilpé, pas possible autrement.

Moi honnêtement, le principe même du truc, ça me motive pas trop :/