Boogie Nights de Paul Thomas Anderson - 1997
Vu sa répute, ça faisait un moment que je voulais le voir. Pourtant je connais mal son réalisateur, juste vu
Punch Drunk Love en salle pendant un marathon de séances pas chères.
Mais ça ne l'a pas fait pour des raisons complètement subjectives. Déjà ça se passe pendant une période bien pourrie, fringue, zique, idéaux, de la fin des 70s à la fin des 80s, c'est pas glorieux. Du coup, se fader un rise and fall dans une ambiance de merde, ça craint. Surtout quand on a encore en tête
le dernier Tarantino qui nous bichonnait à se niveau là.
Ensuite, ben passé Burt Reynolds et les boobs de Heather Graham, je n'aime pas le cast. Marky Mark, il faut que je me fasse une raison, quand il est sérieux, je n'y arrive pas. Que ce soit
The Yards ou
Pain and Gain, je trouve ses persos toujours inintéressants et mal construits. Son air de chien de battu, qui est sa seule expression sérieuse, ne me convainc pas. Derrière c'est pire, c'est un festival de tronches qui ne me reviennent pas : William Macy, John Reilly, Philip Seymour Hoffman... pour moi ce sont des moins values.
Pourtant, Macy est parfait avec sa tronche de Droopy pour le rôle qu'on lui a assigné, mais son destin ne me touche pas. Enfin je pense que l'écriture joue aussi, il y a beaucoup de persos et le temps qui leur est consacré est géré bizarrement. Le pire exemple étant Don Cheadle, qui a pas mal de scènes, mais j'ai dû attendre la séquence chez le banquier pour avoir la confirmation qu'il était acteur.
Enfin il y a la réalisation... ces nombreux plans séquences claquent, ces walk'n talk ont du sens, la caméra est fluide, mais bordel, tout me criait sans cesse "SCORSESE SCORSESE SCORSESE". J'avais vraiment l'impression d'être dans
Les Affranchis du Porno. C'est pas désagréable en soi, cependant ça créait parfois un gros décalage entre mes attentes et ce qui se passait à l'écran. Si on a du Scorsese, faut que ça clashe et je m'y attendais quand Reynolds se voit proposer de faire de la vidéo. Surtout avec une tronche comme celle de Philip Baker Hall en face. Mais c'est plat, super plat. Et étonnamment, quand l'intensité déboule, en particulier la très jolie scène avec Moore et Graham sur le lit, ben c'est gâché par un montage alterné avec un autre truc qui se passe et dont on se fout pas mal.
Quand on voit débouler en fin de film des coups de revolver pour dramatiser les enjeux et de sortir les violons de
God Only Knows, je n'étais déjà plus dedans.
6/10