[Pabelbaba] Mes critiques en 2020

[angel.heart]

Mais je varie ! Mais, même si j'ai grandement freiné mes achats DVD/Blu Ray, il me reste un stock de ouf à découvrir. Mais c'est cool.

Cela-dit c'est vrai que ma dernière découverte d'un Shaw Brothers commence à dater...

[pabelbaba]

Baxter de Jérôme Boivin - 1989

Je savais assez peu de choses sur le film, si ce n'est que ça n'était pas très joyeux et que c'était tourné du point de vue du chien-titre.

Concernant cette dernière assertion, ce n'est pas tout à fait vrai voire même quasiment faux. On suit finalement plus ses maîtres successifs, mais avec les états d'âme de Baxter en voix-off. Ca pourrait être lourdingue, d'autant que le procédé de la voix-off est généralement un brin exaspérant. En effet, c'est souvent un aveu de faiblesse d'un réalisateur qui ne sait pas faire passer par l'image les pensées d'un personnage, pire, parfois il prend tellement le spectateur pour un con qu'il doit tout lui expliquer ainsi.

Ici cela n'a rien à voir, compte-tenu des caractéristiques d'un chien, il était impossible de faire autrement. Mais surtout, c'est très bien fait! La voix intervient avec parcimonie et le ton employé, à savoir avec une certaine neutralité malgré des propos parfois très durs ou décalés (mon dieu, ce qu'il balance sur le bébé! ), confère aux propos une sorte de poésie crue et déglinguée un peu à la façon de Bukowski. Le résultat est extrêmement surprenant, à la fois agréable et dérangeant parce qu'on imagine parfaitement le chien avoir de telles pensées avec de tels maîtres.

D'ailleurs il faut aussi en parler des humains. Rien de foufou, on a des gens tout à fait normaux, qui ont des réactions normales et sont désagréables comme des gens normaux. Du coup on a une superbe direction d'acteur, avec des personnages qui ont une vraie consistance malgré des actions complètement banales. Au milieu de tout ça, il faut saluer le travail fait pour avoir un gamin aussi bon et qui apporte au film un plus assez fou. Zappez Léaud dans Les 400 Coups, le jeune François Driancourt est parfait. Quand on pense qu'il s'agit d'un premier film et que Boivin a réussi à faire jouer un chien, un gamin et une voix-off, mieux que bien des réalisateurs chevronnés, on regrette qu'il n'ait pas pu faire davantage de films...

Il s'agit donc d'une petite pépite rare de notre cinéma, qui offre une poésie noire et glaçante, ce, sans avoir ce côté maniéré de bien des productions françaises.

7,5/10

[Mark Chopper]

On sent l'influence sur Seul contre tous je trouve...

En tout cas, depuis, je kiffe les bull terriers

[pabelbaba]

Pas vu le Noé, mais lui ne fait pas vraiment dans la "poésie".

[pabelbaba]

Invasion USA de Joseph Zito - 1985

Zito c'est pas un bon, Portés Disparus, réalisé l'année précédente, c'était vraiment un Rambo 2 version Lidl. Là, il part sur un scénario bien Z à base de terroristes qui arrivent en masse pour foutre le bronx aux US et ça lui va mieux.

A vrai dire, y'a pas vraiment d'histoire, on a juste Chuck quasiment omniscient, qui botte des culs au bon moment et on ne sait pas trop pourquoi. Et c'est assez marrant, il balance des punchlines bien pétées, il sait reconnaître les bons des méchants d'un seul coup d’œil (moi aussi, les méchants portent des lunettes de soleil la nuit, véridique! ), défonce à peu près tout sans se poser de question tant que ça lui permet de botter des fions. Du coup on ne s'emmerde pas vraiment, ça fait souvent boum-boum, y'a un body count de fou et on a même une journaliste qui ne sert à rien. Même pas une petite galoche!

Je suis un peu déçu, même si certains moments bien nanards m'ont plu et que Richard Lynch a une bonne tête de psychopathe, je préfère vraiment les bobines de Saumon Agile.

5,5/10

[angel.heart]

Zito c'est pas un bon

Pourtant ses Rosemary's Killer et Vendredi 13 : Chapitre final sont 2 slashers tout à fait recommandable, Le Scorpion rouge avec Dolph est sympa et ses Chuck ne sont pas non plus dans le bas du panier.

Clairement le mec n'est pas un tueur, mais, dans le domaine de la série B, on a vu plus honteux.

[pabelbaba]

C'est pas un bon.

C'est pas un nul.

C'est un moyen quoi.

[pabelbaba]

Eté Violent de Valerio Zurlini - 1959

Autant commencer par ça, j'ai vraiment eu l'impression de voir un brouillon de La Fille à la Valise. En effet, avec Trintignant à la place de Perrin et Eleonora Rossi Drago à la place de Claudia Cardinale, on a à peu près le même genre d'histoire d'amour entre deux générations. Cependant les thématiques ne sont pas tout à fait les mêmes puisqu'ici nous avons des adultes et surtout en toile de fond la guerre, qui dramatise bien davantage l'histoire.

Ce dernier point donne d'ailleurs une couleur étonnante au film, avec, un peu comme dans Le Jardin des Finzi Contini, une jeunesse dorée qui vit comme si le conflit ne pouvait pas les atteindre. L'idée est très bonne et crée des décalages entre les personnages qui les rendent plus réels. La relation entre un jeune homme qui a les contacts pour éviter la conscription et une veuve de guerre, ce n'est pas banal et ça marche. Zurlini y va par petites touches, assez simples d'ailleurs, et joue énormément sur la profondeur de champ pour présenter les dialogues avec tous les protagonistes à l'écran. Ca permet de saisir à la fois ce que dit le personnage et la réaction de son interlocuteur. L'effet est répété fréquemment, mais c'est plus subtil qu'un vulgaire walk'n talk. Cependant, à force, on arrive à deviner quel va être le plan suivant. Mais ce n'est pas désagréable.

En plus il peut compter sur des acteurs en or. Trintignant, trois ans avant Le Fanfaron, avait déjà une belle présence, Eleonora Rossi Drago est magnifique et on aperçoit la jeune Jacqueline Sassard, qui retrouvera Trintignant bien plus tard dans Les Biches de Chabrol, mais pour un résultat... autre. D'un côté, c'est dommage qu'elle n'ait pas eu plus d'espace pour s'exprimer, ça aurait sans doute densifié le scénario, qui reste assez light contrairement à La Fille à la Valise, qui peut compter sur d'autres persos que le binôme principal. Mais de l'autre, son flirt avec Trintignant n'avait pas beaucoup d'intérêt.

Au final, ça donne un film prenant et intéressant, mais bien moins que celui que Zurlini réalisera deux ans plus tard.

7/10

[pabelbaba]

True Legend de Yuen Woo Ping - 2010

Ce film mettait fin à 10 années de cinéma sans réalisation de la part de Yuen Woo Ping. Entre temps, il avait pas mal bossé pour les américains et ça se voit dans le casting compte-tenu des petits rôles donnés à Gordon Liu, David Carradine ou encore Michelle Yeoh. Qui sont tous complètement anecdotiques.

Pour son retour aux affaires, il réunit un casting qui fait plaisir composé de Chiu Man Cheuk et Andy On, respectivement en héros et en groméchan, alors que les deux zozos sont généralement sous employés malgré une belle présence à l'écran et de solides qualités martiales, ça sentait sacrément bon! En plus il se permet enfin de tourner dans de beaux décors majestueux, tout devait aller comme sur des roulettes. Argh et patatra... je ne sais pas qui a écrit le scénario, mais il arrive à être super banal et hyper mal construit. On a donc une histoire de vengeance simplissime, plombée par une séquence interminable d'entraînement et un combat final, assez chouette, qui se termine aux deux tiers de l'histoire. En effet, après le boss de fin, on nous raconte encore quelques trucs en mode Ip Man, genre les chinois qui se font botter le cul par les occidentaux, alors il faut les défoncer. Ca nique tout crescendo dans la structure de l'histoire et franchement, après le face à face Chiu Man Cheuk/Andy On, c'est pas facile de se remobiliser...

C'est dommage, parce que ce combat démoule sec, avec des moments ingénieux comme la partie dans le puits aux serpents. Tout comme le vrai combat final avec Beggar Su qui défonce les 4 catcheurs, cependant entre temps, on n'a pas eu grand chose à se mettre sous la dent. Les quelques fights dans la réalité sont gentillets et ceux dans la tête de John Malkovich sont affreux, avec des FX immondes et la tronche de cul de Jay Chou. D'ailleurs ce prénom c'est jamais bon signe, entre lui et Jai Courtney, on sent une certaine prédisposition à la tête à claque.

Résultat, on a un film hyper mal branlé, sauvé par certains beaux décors et deux combats qui font super plaisir.

5,5/10

[angel.heart]

Il est plutôt sympa, celui-là. Bon, c'est à la ramasse niveau écriture (le fait que l'intrigue soit pliée 30 minutes avant la fin c'est... particulier... ) mais on en a pour son argent.

[pabelbaba]

La Momie 3 de Rob Cohen - 2008

La Momie chez les chinois, c'était pas idiot comme idée, après deux films en Egypte ça pouvait relancer la franchise. Mais il aurait fallu s'arrêter là et éviter d'ajouter des choses qui ne servent à rien comme... le fils de Fraser et Weisz en âge de vivre des aventures! Bordel l'acteur a une tête à claque et fait double emploi avec son père. On s'en bat les couilles de ce genre de persos. Mébon, ils ont dû lire le script d'Indy 4 et se dire que c'était ça le turfu.

Ensuite le joli casting chinois c'était cool sur le papier : Jet Li, Michelle Yeoh, Anthony Wong, Wu Jing, ça change des acteurs au rabais qu'on se paye généralement dans les prods US qui ont besoin d'acteurs asiatiques. Mais Wu Jing qui apparaît quatre secondes et demi, Anthony Wong qui fait son Zorg en plus sobre, et les deux autres qui doivent se fader des combats mis en boîte par Rob Cohen, ben autant prendre Pat Morita, Kelly Hu et Jason Scott Lee.

Parce que la réalisation de Cohen c'est assez foufou. On sent qu'on est dans l'aire post-Greengrass : shakycam, montage de golio sous LSD, le tout saupoudré de FX pas fameux (les YEEEEEEEEEEEEEEEEEEETISSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS! ), ça fait mal aux yeux. D'ailleurs je me demande si l'intro dans le passé est de lui parce qu'elle est à peu près regardable.

Sinon on voit du pays, Fraser et Hannah assurent dans les moments funs (et eux ont des vraies tronches!), je regrette le départ de Rachel Weisz, Maria Bello étant plutôt insipide, c'est plutôt rythmé, le scénario part dans tous les sens tout en restant prévisible au possible avec Jet Li qui prend bien soin de ne pas tuer ses adversaires pour que le film continue, c'est sympa de sa part.

Voilà, c'est du divertissement bas de gamme qu'on obtient quand on file 150 patates à un boulet.

4/10

[pabelbaba]

The Dragon Fighter de Tony Liu - 1990

Ah... Tony Liu! Un des champions HK de la série B qui démoule! Ici il livre un joyeux bordel typique de la production du Port Parfumé : un melting pot à la limite de la schizophrénie où l'on trouve de la tatane, du gunfight, de la cruauté, un enfant qui crève et de l'humour débilos. Toussa sans transition bien sûr.

Sur les thèmes, c'est un peu kif-kif, on a de tout : du trafic d'armes et de stupéfiants, un tueur à gages, des vengeances, un flic infiltré, de l'amitié, de l'amour, des flics hard boiled ou corrompus... En gros, yatoo. Pour proposer autant de choses, Tony Liu a à sa disposition un tas de persos et de storylines qui s'entrecroisent. Mais en 1h25, pas le temps de finasser, tout va très vite et même un peu trop vite. On passe d'une chose à l'autre à la vitesse de l'éclair. On sent que Tony ne voulait pas que le spectateur s'emmerde et a donc multiplié les scènes, d'action notamment, un peu au détriment de la qualité.

Le résultat c'est l'impression d'avoir de l'action presque non-stop, mais en fait ce ne sont que des petits bouts de scènes un peu nerveuses, ça échange 5-6 coups de latte, ça tire une dizaines de balles par-ci par-là et basta. Rien de jamais vraiment consistant. Ca rappelle pas mal Angel Terminators 2 sur ce point. Du coup il tente de se rattraper sur le final, bien plus long, avec un bodycount bien lourd et des destructions. Mais là aussi on reste un peu sur notre faim. Ca vire en mode heroic bloodshed avec des acteurs pas vraiment taillés pour. Sibelle Hu, plus badass que d'habitude, ça passe à peu près, Francis Ng aussi, mais Alex Fong et ça gueule de Richard Gere, bof bof, comme Eddy Ko, inexpressif comme toujours et surtout Alex Man qui vient faire le kéké teubé au milieu des tirs.

C'est dommage, parce que Tony Liu est un bon réalisateur et qu'il a un vrai talent pour filmer ce genre de bobine, mais là on a un peu l'impression de rester sans cesse à l'apéro et de ne jamais se mettre vraiment à table.

6/10

PS : Le BR Spectrum ne fait pas de miracles. La copie est fatiguée, avec pas mal de griffures et de points blancs, on a même de courtes séquences avec des colorimétries qui varient franchement (l'image devient verdâtre quelques secondes). Mais on a un chouette entretien avec Sévéon en bonus qui revient sur la carrière de Tony Liu.

[Dunandan]

La Cité sans Voiles aka Naked City de Jules Dassin - 1948

J'ai mis 6 ans à mater le second film du coffret films noir de Dassin. Comme j'avais été déçu par Brute Force, c'est assez logique. Cependant, ici pas de film de prison, mais un bon vieux polar urbain avec une enquête assez classique. A vrai dire, si je n'avais pas regardé les bonus, je l'aurais envisagé comme tel, mais voilà, apparemment c'est le tout premier film US tourné dehors, dans New York et loin des studios. Et ça ne se voit pas. Dassin a réussi à capter tout de suite comment on met en boîte des scènes en extérieur et pourtant il ne se facilite pas la tâche, avec de la foule et de l'action.

Le résultat est donc plutôt agréable à suivre puisque tous les codes du polar urbain sont respectés et que le scénario est bien ficelé. Le casting est même plutôt sympa avec Barry Fitzgerald qui joue parfaitement le vieux briscard, Don Taylor le rookie et Howard Duff le faux-cul. Cependant, ça reste assez gentillet et surtout la voix-off gâche pas mal le plaisir. L'idée c'était de nous immerger davantage, mais si ça fonctionnait à l'époque, aujourd'hui ça coince très fort. C'est dommage, parce que généralement les images se suffisent à elles-mêmes : pas besoin d'ajouter des états d'âme aux new-yorkais... d'autant que Dassin assure dans les séquences muettes, celle avec les opérateurs téléphone c'est de la pure idée de réalisateur malin.

Le bilan, c'est un polar tout à fait honorable, qui a vraisemblablement posé les bases de tout le polar US à venir, mais aujourd'hui il n'est bien évidemment plus révolutionnaire.

6,5/10

[Alegas]

Tu devrais mater Du rififi chez les hommes, c'est son meilleur selon moi. Il a un côté très Melvillien.

[pabelbaba]

Bien vu.

D'ailleurs y'a ma critique dans la base.