Les Chaussons Rouges aka
The Red Shoes de Michael Powell et Emeric Pressburger - 1948
Pas facile de faire une critique de ce genre de film. Je suis peu habitué des films aussi anciens, c'est mon premier film du duo et je n'y connais absolument rien en ballet.
Enfin ça reste un film. Et un sacré film! L'histoire semble vue 1.000 fois avec ce thème de la création et les exigences de la performance parfaite, pourtant on est happé de bout en bout. Déjà visuellement, c'est un festival total avec une multitude de décors, variés à l'extrême : des extérieurs (à Londres, Paris, Monte Carlo), des intérieurs grandioses et surtout les décors des ballets, absolument superbes et qui suivent une direction artistique vraiment réfléchie et créative. C'est d'ailleurs un des éléments les plus important de la scène assez longue du ballet "
The Red Shoes" et qui fait que les chorégraphies sans fin sont si agréables à suivre. D'ailleurs la couleur au cinéma prend vraiment tout son intérêt avec ce genre de bobine!
Concernant le thème et les acteurs, ça n'aurait pas dû être ma tasse de thé. Cependant il y a un vrai travail de nuance, avec des persos-fonction qui évoluent quand même et surtout dont les évolutions sont le plus souvent masquées astucieusement par des ellipses. L'histoire d'amour, les progrès de Vicky, les relations de couple entre Vicky et son mari, on nous montre très peu de choses, mais c'est très bien amené et avec une belle subtilité.
Par conséquent, on arrive à tout apprécier, même les effets visuels surannés et pourtant très bien intégrés. Ca me demandera sans doute un ou plusieurs autres visionnages pour mieux sentir le film, mais il est certain qu'à l'image de
Harakiri de Kobayashi, même sans bagage ciné de l'époque, on sent que c'est une œuvre majeure.
8/10