Le Grand Couteau de Robert Aldrich - 1955
Ca fait 100 ans qu'il est sur mes étagères celui-là!
Depuis, je l'ai vu cité pas mal de fois et ai notamment lu que c'était une critique acerbe du milieu hollywoodien. Why not. Mais j'ai vite été douché par le générique qui annonce l'adaptation d'une pièce de théâtre. Ca n'a pas loupé, ça se voit. En effet, hormis une scène dans un jardin, une micro scène à la plage et un rapide passage dans une autre maison, la totalité de l'action se déroule dans le living de Jack Palance. Ca ajoute au côté pesant de l'histoire et surtout Aldrich se démène pour varier les cadres, cependant on ne peut pas s'enlever de la tête cet aspect théâtral qui fait du mal à tant de films (
Spéciale Première de Wilder en étant un des pire exemple).
Sur le fond, on a une histoire vraiment extrême sur un acteur coincé entre un producteur qui le tient par les couilles et une épouse qui veut le voir changer de vie. D'un côté, on a un drame king size qui offre des scènes anthologiques (Rod Steiger est méconnaissable!), mais à pousser le bouchon un peu trop loin, on perd en finesse et les réactions de certains persos sortent complètement des clous. Je pense en particulier à l'épouse, incarnée par Ida Lupino, qui finit par franchement agacer à force de tergiverser. La remise en place de Palance fonctionne alors assez bien, mais la subtilité en prend un sacré coup.
Et puis je dois avouer que si Palance en impose, ça fait bizarre de le voir se faire autant balader et surtout de s'apercevoir qu'à cette époque il ressemblait pas mal à Guillermo Guiz. Faut-il rappeler que si tu ressembles à un belge qui bosse à France Inter, t'as un peu raté ta vie?
5/10