Calmos de Bertrand Blier
(1976)
(1976)
Étrange film que ce Calmos qui reste encore aujourd'hui un film avec finalement peu d'équivalents dans son ton et sa folie. Le public de l'époque sera majoritairement déçu par ce nouveau film de Blier (moins d'un million d'entrées là où Les Valseuses en faisait plus de cinq) et je peux comprendre aisément pourquoi tant Calmos s'avère être sur bien des points l'opposé total des Valseuses. Là où ce dernier racontait l'épanouissement d'une sexualité, Calmos suit des personnages qui cherchent à fuir cette même sexualité. Exit la poésie des Valseuses, ici le sexe est diabolisé, les femmes ne sont que des succubes prêtes à tout pour utiliser les hommes comme bon leur semble, et on va donc assister à une révolution masculine qui exprime son ras-le-bol . Forcément, dans le contexte de 2020, Calmos fait encore plus figure d'OVNI qu'auparavant : outre les délires graphiques de Blier que j'aborderais plus tard, c'est tout le message du film qui paraît impensable aujourd'hui, notamment sur son machisme apparent, encore plus poussé que Les Valseuses.
Apparent parce qu'au final ça me paraît impensable de prendre ce film au premier degré, que les personnages principaux, malgré leur côté sympathique, sont des hommes qui ne savent tout simplement pas où ils vont et ce qu'ils veulent réellement, et puis la scène finale me paraît être assez évocatrice dans ce qu'elle raconte : qu'importe la guerre des sexes, il faudra toujours un homme et une femme qui s'enlace pour perpétuer la suite de l'humanité. Du coup, Calmos me paraît être à prendre comme une farce, et ce dès le début pour le moins incongru, où un gynécologue reçoit sa patiente et contemple l'entrejambe de cette dernière en dégustant de la rillette et du vin blanc . Néanmoins, le film a un côté assez rafraîchissant pour l'homme que je suis : autant il est courant de voir au cinéma des récits de femmes qui s'évadent de leur couple pour retrouver les plaisirs simples de la vie, autant c'est nettement plus rare de voir la même chose avec des hommes.
Et si Blier ne fait pas dans la dentelle, c'est justement pour surprendre son public, autant avec des répliques qui claquent (Rochefort et Marielle sont nés pour porter la moustache et se balancer de la punchline entre eux, c'est une évidence ) que des situations WTF (la discussion pour convaincre un jeune de ne pas perdre son temps avec les femmes, et de profiter de la charcuterie à la place ). Mais autant je trouve le film très agréable à suivre sur sa première heure, autant je suis moins convaincu par le tournant nawak que prend Blier sur son dernier acte. A partir de l'Exode masculin, le film m'a clairement perdu petit à petit : Blier embrassant complètement le non-sens et l'absurdité pour partir dans ses délires. C'est rigolo sur le moment, indéniablement très surprenant, mais j'avoue ne pas trop comprendre l'intérêt au niveau du fil rouge de l'histoire, et c'est quelque chose qui va aussi me gêner un peu plus tard sur un film comme Buffet froid. Reste un film provocateur qui vaut surtout pour son duo principal (incompréhensible que Blier regrette ce choix de casting) et son propos qui serait impensable à concevoir aujourd'hui.
Apparent parce qu'au final ça me paraît impensable de prendre ce film au premier degré, que les personnages principaux, malgré leur côté sympathique, sont des hommes qui ne savent tout simplement pas où ils vont et ce qu'ils veulent réellement, et puis la scène finale me paraît être assez évocatrice dans ce qu'elle raconte : qu'importe la guerre des sexes, il faudra toujours un homme et une femme qui s'enlace pour perpétuer la suite de l'humanité. Du coup, Calmos me paraît être à prendre comme une farce, et ce dès le début pour le moins incongru, où un gynécologue reçoit sa patiente et contemple l'entrejambe de cette dernière en dégustant de la rillette et du vin blanc . Néanmoins, le film a un côté assez rafraîchissant pour l'homme que je suis : autant il est courant de voir au cinéma des récits de femmes qui s'évadent de leur couple pour retrouver les plaisirs simples de la vie, autant c'est nettement plus rare de voir la même chose avec des hommes.
Et si Blier ne fait pas dans la dentelle, c'est justement pour surprendre son public, autant avec des répliques qui claquent (Rochefort et Marielle sont nés pour porter la moustache et se balancer de la punchline entre eux, c'est une évidence ) que des situations WTF (la discussion pour convaincre un jeune de ne pas perdre son temps avec les femmes, et de profiter de la charcuterie à la place ). Mais autant je trouve le film très agréable à suivre sur sa première heure, autant je suis moins convaincu par le tournant nawak que prend Blier sur son dernier acte. A partir de l'Exode masculin, le film m'a clairement perdu petit à petit : Blier embrassant complètement le non-sens et l'absurdité pour partir dans ses délires. C'est rigolo sur le moment, indéniablement très surprenant, mais j'avoue ne pas trop comprendre l'intérêt au niveau du fil rouge de l'histoire, et c'est quelque chose qui va aussi me gêner un peu plus tard sur un film comme Buffet froid. Reste un film provocateur qui vaut surtout pour son duo principal (incompréhensible que Blier regrette ce choix de casting) et son propos qui serait impensable à concevoir aujourd'hui.
6/10