[Jed_Trigado] Mes critiques en 2020

[Mark Chopper]

Effectivement. Je pensais que tu aurais aimé Symbol

[Jed_Trigado]

A La Dérive - Guy Ritchie (2002)

Qu'est ce que c'était d'un ennui.....

Un film qui faisait plus parler de lui a sa sortie dans les journaux people a cause du couple Ritchie/Madonna que pour ses qualités artistiques, en général ça rassure pas. Pourtant c'est assez risqué de remaker un petit film italien de la bonne époque, passer du polar verbeux a ce petit truc sans prétention qui s'avère au final un bon prétexte pour se payer des vacances au soleil, c'est clair que c'est ardu pour quelqu'un d'aussi limité que Ritchie. Autant il sait faire de la bonne punchline, là par contre, c'est niveau zéro des dialogues et de la direction d'acteurs, pourtant Madonna c'est pas la plus mauvaise actrice quand elle s'en donne la peine mais la voir jouer les pestes de façon aussi peu subtile, bonjour la gêne et son compère italien ne s'en sort guère mieux, du coup quand ils ne sont plus que l'unique attraction du film (soit une heure), voir ces deux persos insupportables se tirer la bourre, c'est un calvaire (c'est limite si je comptais pas les secondes qui me séparait du générique de fin )

Sans parler du fait qu'on ne croit a l'évolution de leur relation, passer du je t'aime, moi non plus au stade a se faire des mamours sur la plage, paye ton écriture en mousse (même cette fin qui est voulue comme frustrante n'a pas l'impact escompté.). A la Dérive se plante a peu près sur tous les tableaux et sa réputation de navet n'est absolument pas usurpée.

Le seul truc positif, c'est que le film s'ouvre sur ce superbe morceau de Goldfrapp :



2/10

[pabelbaba]

L'original est dispo sur le service de SVOD de Carlotta.

[Alegas]

Ah je vois que je ne suis pas le seul à avoir remarqué l'arrivée du Ritchie sur Netflix.

[Alegas]

La Femme de mon Pote - Bertrand Blier (1983)

Non, ce n'est pas un spin-off des Bronzés Font du Ski, malgré l'affiche.

J'en attendais beaucoup de celui-là rien que pour Coluche qui s'essaye a son premier rôle dramatique (et quasi-autobiographique) sous la direction d'un Blier alors au top de sa forme, sans parler du contexte très lourd qu'il y a derrière (notamment le suicide de Dewaere qui était initialement prévu a la place de Lhermitte et dont Coluche s'est senti responsable).

Ca paye pas de mine au début, les personnages ont des réactions étranges, mais bon ça c'est habituel chez Blier, il y a une forme de rejet complet de la morale (Huppert, elle allume direct Coluche devant son mec, mais c'est montré comme si c'était pas grave). Coluche nous la joue râleur de service au départ et ça lui va bien, il a parfois un petit côté Jean Yanne pas déplaisant (le moment où il pète un câble parce que tous les skieurs viennent le saluer pendant qu'il mange dehors ) mais le film se veut largement moins comique ou beauf, il préfère jouer la carte du malaise or ça fonctionne pas complètement, faut dire que Lhermitte fait tellement le ravi de la crèche a ne pas voir Coluche et Huppert se tourner autour avec la discrétion d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, ça n'aide pas vraiment avoir de l'empathie et pire ça devient presque saoulant au bout d'un moment.

Le résultat devient plus interessant quand on entre dans la phase de déprime de Coluche et là effectivement, on voit vraiment qu'il ne joue plus un rôle mais semble vraiment affecté psychologiquement a l'écran, c'est plus du tout le même perso quoi, limite je trouve sa prestation plus marquante que celle de Tchao Pantin. La Femme de mon Pote est donc assez hétérogène dans son résultat final, la faute a un récit qui mérité plus de punch d'un point de vue dramatique, de plus, le triangle amoureux manque vraiment d'alchimie, je pense que ça aurait donné quelque chose de mieux si on avait eu le trio Dewaere/Coluche/Miou-Miou.

6/10

[angel.heart]

Pas revu depuis plus de 20 ans, mais j'en garde un plutôt bon souvenir. Je pense effectivement que Coluche y est pour beaucoup.

[pabelbaba]

J'en n'ai pas un super souvenir. D'ailleurs je ne crois pas être allé au bout. Mais vu ce que t'en dis, faudrait sans doute lui redonner une chance.

[Jed_Trigado]

Ticks - Tony Randel (1993)

Je rushe a fond le catalogue d'Amazon Prime depuis quelques jours, c'est fou de voir le nombre de films nettement plus interessants qu'ils ont en stock surtout niveau 80/90's et là voilà que je tombe sur un truc que j'avais plus revu depuis l'époque des Jeudis de l'Angoisse, un petit film de bêbetes bien old school qui de mémoire délivrait la marchandise (en plus, c'est Brian Yuzna qui produit).

Déjà, point notable, les effets spéciaux ont vraiment été soignés et on voit que le budget est allé dedans. Après, le pitch est con comme tout avec une espèce de confrontation moisie entre des jeunes citadins face aux rednecks du coin, le truc c'est que je ne sais pas si c'est la VF où mais je trouve que l'ensemble est un peu trop sérieux et certains acteurs font carrément pitié (essayer de nous faire croire que Carlton du Prince de Bel-Air est un gros caïd du ghetto, faut pas avoir peur de l'échec ), du coup, il y a un côté "débile" mais qui ne semble pas vraiment assumé (a titre de comparaison Mosquito était une vraie réussite) et on a tendance a s'emmerder dès que les tiques ne sont pas a l'écran, mais bon comme l'ensemble s'avère assez généreux, la séance reste pour assez agréable, en sachant la concurrence ne se bouscule trop au portillon.

Si on a envie de perdre 80 minutes devant un truc sans grandes prétentions et fleurant bon les 90's, après faut aimer le genre en question.

5,5/10

[pabelbaba]

Carlton du Prince de Bel-Air est un gros caïd du ghetto

J'aime pas ce genre de film, mais là, tu fais plus que titiller...

[angel.heart]

Putain, celui-là, ça doit faire 20, voir même 25 ans que je ne l'ai pas revu !

Faudrait que je me décide à mater mon Blu Ray Shout Factory, même si je me doute bien que ça ne risque pas d'égaler un Mosquito.

[Jed_Trigado]

Carlton du Prince de Bel-Air est un gros caïd du ghetto

J'aime pas ce genre de film, mais là, tu fais plus que titiller...

Faut le voir avec son pardessus et son cran d'arrêt, du pur Actor's studio.

[Jed_Trigado]

Notre Jour Viendra - Romain Gavras (2010)

Ouh le film très mal vendu avec ses deux acteurs en mode skinhead, je m'attendais un truc de propagande anti-FN comme le cinoche français nous en servi ces dernières années et ben là, c'est plus un hommage au cinéma de Bertrand Blier avec un road movie centré sur deux paumés vomissant leur haine du monde chacun a leur manière, avant de se rendre compte du caractère vain de leur "combat".

D'ailleurs la base, on est sur du nanar potentiel, les mecs sont roux, les gens les haissent pour ça et donc ils veulent leur revanche en imposant une forme de suprématie. Et ça va super loin sur les clichés racistes, homophobes et misogynes tout le monde prend cher (en plus, ça se passe dans le Nord Pas-de-Calais, c'est le jackpot), a tel point si on se demande si ce n'est pas un sketch de Groland. Donc, au début les intentions ne sont pas claires et j'ai vraiment regardé le film de la mauvaise manière en le prenant pour une comédie involontaire, mais on s'aperçoit que l'aspect "politique" n'est qu'une façade et le film se montre plus fin et varié dans les sujets qu'il aborde (notamment ce qui touche l'homosexualité refoulée du petit jeune), sans parler de l'acting de Cassel pour une fois parfaitement maitrisé dans l'excès (on pense forcément a Depardieu ou JP Marielle avec ce phrasé beauf si particulier). Du coup l'analogie avec les Valseuses prend sens avec une poésie et un sens du mélodrame qui en font un road movie assez décalé, jamais dans le diktat d'une quelconque morale, c'est même étonnant qu'un tel film ait pu se faire de nos jours.

Pour un premier long d'ancien clippeur, le fils Gavras nous la joue très posé pour le coup, c'est parfois brouillon quand ça utilise la caméra portée mais c'est un mal pour un bien j'aurais mal vu une réal surstylisée. Une très bonne surprise donc, du coup, ça me rend curieux son film suivant qui m'a l'air bien perché aussi.

7/10

[Alegas]

Son film suivant est un poil meilleur je trouve.
Tu verras, le rôle de Cassel dedans, c'est priceless.

[Jed_Trigado]

Serial Mother - John Waters (1994)

Gros coup de coeur pour cette excellente comédie noire, en passant par la case studio, on pensait que John Waters allait s'assagir et ben carrément pas, mieux encore je trouve son univers plus interessant. Le gars est toujours aussi trash, mais là il se paye un sujet en or massif : l'odyssée meurtrière d'une mère de famille très a cheval sur les manières, qui n'hésite pas a passer de l'angelisme pur et a la folie totale en tuant tous ceux qui ont pu lui faire du tort ou qui ne rentre dans ses critères. Avec ça, c'est parti pour 1h30 de satire joussive de l'American Way of Life avec ses banlieusards tous plus imparfaits les uns que les autres.

Et ça démarre très fort cette maison tellement fake et ses habitants plus caricaturaux les uns que les autres, on voit que les sitcoms ont fortement influencé visuellement Serial Mother, puis surtout Kathleen Turner est juste idéale, c'est l'époque où elle commençait a virer vieille rombière harpie physiquement, la voir toute en sourires hypocrites pour mieux péter des câbles sur des détails qui intéressent personne, sérieux elle fait 80% du film. Mais le reste n'est pas négligé, la plupart des gags sentent vraiment le politiquement incorrect et le pire, c'est que ça s'enchaine avec une constance dingue dans la connerie (Turner qui entretient des relations épistolaires avec Ted Bundy et Charles Manson, la vieille qui se fait tuer a coup de gigot d'agneau ou de celle qui ne trie pas ses poubelles, on voit pas ça tous les jours. )

Franchement, que du positif même la dernière partie qui rompt avec l'aspect "run" en rajoute des couches dans la méchanceté de son perso principal et mieux pousse l'apologie des ordures jusqu'au bout, un vrai pur film de sale gosse en somme !

8,5/10

[angel.heart]

Madame adore ce film.

Perso je n'ai pas accroché, comme pour la plupart des John Waters.