La Femme de mon Pote - Bertrand Blier (1983)
Non, ce n'est pas un spin-off des
Bronzés Font du Ski, malgré l'affiche.
J'en attendais beaucoup de celui-là rien que pour Coluche qui s'essaye a son premier rôle dramatique (et quasi-autobiographique) sous la direction d'un Blier alors au top de sa forme, sans parler du contexte très lourd qu'il y a derrière (notamment le suicide de Dewaere qui était initialement prévu a la place de Lhermitte et dont Coluche s'est senti responsable).
Ca paye pas de mine au début, les personnages ont des réactions étranges, mais bon ça c'est habituel chez Blier, il y a une forme de rejet complet de la morale (Huppert, elle allume direct Coluche devant son mec, mais c'est montré comme si c'était pas grave). Coluche nous la joue râleur de service au départ et ça lui va bien, il a parfois un petit côté Jean Yanne pas déplaisant (le moment où il pète un câble parce que tous les skieurs viennent le saluer pendant qu'il mange dehors
) mais le film se veut largement moins comique ou beauf, il préfère jouer la carte du malaise or ça fonctionne pas complètement, faut dire que Lhermitte fait tellement le ravi de la crèche a ne pas voir Coluche et Huppert se tourner autour avec la discrétion d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, ça n'aide pas vraiment avoir de l'empathie et pire ça devient presque saoulant au bout d'un moment.
Le résultat devient plus interessant quand on entre dans la phase de déprime de Coluche et là effectivement, on voit vraiment qu'il ne joue plus un rôle mais semble vraiment affecté psychologiquement a l'écran, c'est plus du tout le même perso quoi, limite je trouve sa prestation plus marquante que celle de
Tchao Pantin.
La Femme de mon Pote est donc assez hétérogène dans son résultat final, la faute a un récit qui mérité plus de punch d'un point de vue dramatique, de plus, le triangle amoureux manque vraiment d'alchimie, je pense que ça aurait donné quelque chose de mieux si on avait eu le trio Dewaere/Coluche/Miou-Miou.
6/10