American Pie de Paul et Chris Weitz - 1999
Suite à mes déconvenues devant les revisions des
deuxième et
troisième volets de la série, j'avais évité soigneusement le premier. En effet, ce film est particulier, sorti pendant que j'étais au lycée, l'identification était totale et j'en gardais un très bon souvenir (j'avais maté les 5 diffusions sur Canal+ à l'époque
). Mais voilà, suite à mon délire régressif actuel et comme il est dispo en un clic sur Netflix, bim c'était reparti!
Dès les premières secondes j'étais dedans, gag sous la ceinture, musique qui démoule, retour 20 ans en arrière!
En plus j'ai été cueilli par
Brian Jonestown Massacre! J'avais su par la suite qu'il faisait partie de la BO, mais en "live" ça fait un choc. Mébon, c'est un détail. Parce que finalement ce qui est assez dingue en revoyant ce film qui a donné lieu à 50.000 ersatz en tout genre, tous plus mal écrits les uns que les autres, c'est qu'ici les persos ont une vraie consistance et on sent que les scénaristes ont un regard bienveillant à leur égard. Il en résulte un vrai portrait des jeunes de l'époque, même si pas mal de choses sont exagérées pour faire rire. Et c'est un joli tour de force, car contrairement à d'autres films sur les jeunes, aucun sujet "grave" n'est traité. Finalement ce ne sont que des losers pas trop mal dans leur peau qui n'arrivent pas à niquer.
L'époque à laquelle il a été écrit et tourné compte pas mal je pense. Columbine et le 11/09, ce sera plus tard, la première guerre du Golfe c'est de l'histoire ancienne, on vivait alors une toute petite période insouciante (même en France ça allait bien!) et on pouvait envisager d'écrire simplement sur des ados sans se prendre la tête sur des questions métaphysiques, la drogue, le sida ou les filles-mères. Du coup le fond peut paraître moins profond que
Breakfast Club ou autre, mais l'époque voulait ça et les frères Weitz l'ont bien senti et retranscrit.
Du fait de cette apparente légèreté, on a un paquet de gags bien lourds pour contrebalancer. Et c'est peut être mon état actuel qui me fait dire ça, mais ça marche encore. Les emmêlages de pinceaux, le perso d'Eugene Levy, les nibards de Shannon Elizabeth, et Stiffler en sourdine, c'est facile mais bien amené et on prend son pied.
C'est pas raffiné pour un sou, mais ça fait mouche et c'est bien tout ce qu'on demande.
Cerise sur le gâteau, Roy Scheider et Tara Reid servent à quelque chose!
Voilà, je ne vais pas m'éterniser, d'autant que j'ai mis
Enema of the State pour rédiger ça et que les dernières notes d'
Anthem résonnent déjà...
Cependant un dernier mot, avoir en tête
le quatrième volet ajoute une grosse pincée de nostalgie à l'expérience.
8/10