[Alegas] Mes Critiques en 2020

[Mark Chopper]

Casting de fou furieux, punchlines en pagaille, rythme super bien géré...

Et oui, Malkovich et Buscemi sont géniaux. C'est même le meilleur rôle de Malkovich pour moi.

[pabelbaba]

C'est dans Johnny English.

Et dans les Red.

[Jed_Trigado]

Ah Cyrus le Virus.

D'ailleurs, j'ai appris récemment que l'extended cut était sorti en br allemand avec VF et VOSTFR pour un prix raisonnable. Je me tâte.

[Mark Chopper]

:nono: C'est dans Johnny English.

Et dans les Red.

[pabelbaba]

Y a pas de gif pour montrer son accent français dans Johnny English.

[ril]

Les ailes de l'enfer, une pub de 2h pour l'oréal

[Mark Chopper]

Une pub L'Oréal avec des cheveux gras ?

[Alegas]

Armageddon de Michael Bay
(1998)

Si il est de bon ton dans certains cercles de cracher sur le cinéma de Bay, ça l’est encore plus de cracher sur Armageddon, film qui a eu longtemps la réputation de blockbuster représentant ce qui pouvait se faire de pire à Hollywood, il suffit d’ailleurs de constater le nombre incalculables de parodies/moqueries en tout genre qu’on s’est tapé depuis. Pourtant, avec le recul, non seulement c’est loin d’être le film le plus honteux de la carrière de Bay (on a eu certains Transformers entre temps), mais surtout c’est loin d’être un mauvais film tout court. Le revoir aujourd’hui permet quand même de faire un sacré constat : dans les années 90, on faisait parfois des blockbusters cons, mais ils avaient le mérite d’assurer le spectacle jusqu’au bout. Aujourd’hui, on a des blockbusters cons, mais en plus complètements mous et qui ne proposent rien. Car pour le coup Armageddon c’est vraiment la balance parfaite entre connerie assumée du script et ambiance premier degré sur la majorité du métrage, et ça donne un spectacle franchement réjouissant à mater pour peu qu’on accepte de rentrer dans le délire.

Alors oui, le script (signé officieusement par une dizaine de scénaristes différents) ne fait pas dans la demi-mesure, dès le début avec la pluie d’astéroïdes sur New York on se doute bien qu’on va pas voir un truc hyper intelligent, et ça s’améliore pas avec la suite, mais il faut quand même reconnaître un sacré boulot de scénariste pour faire accepter ça au spectateur sans sourciller. Une scène toute bête : celle où un spécialiste de la NASA explique à un militaire le principe même sur lequel va se reposer le film, avec l’histoire de la main tenant le pétard pour justifier l’envoi de foreurs sur l’astéroïde, c’est tout con mais en 30 secondes on te fait accepter un truc complètement débile sur le papier (Affleck avait demandé à Bay sur le plateau si c'était pas plus simple d'entraîner des astronautes à devenir foreur, il lui a répondu de la fermer ). Rien que pour ça, je ne peux pas comprendre quelqu’un qui viendrait me dire que le film a zéro qualités. Et puis bon, deux ans après Rock c’est un nouveau summum de la production Bruckheimer full budget : tout explose, on a des blagues de mauvais goût (le même film aujourd’hui, impossible, en témoigne le personnage de Steve Buscemi dont la totalité des dialogues sauteraient ), de la punchline bien placée, de l’action quasi non-stop une fois passée la moitié du film. Là encore, c’est généreux as fuck.

Côté mise en scène, un peu comme Rock, c’est assez inégal, et autant on peut avoir de supers passages (le sacrifice final notamment , mais aussi de simples scènes dialoguées comme la dernière discussion entre Willis et Thornton) autant Bay a souvent tendance à laisser un peu trop parler la shaky-cam et le montage cut. Rien d’illisible non plus, mais quand tu te prends 28 plans différents en 15 secondes tu les sens passer . Et puis l’un des gros points forts du métrage, c’est clairement ce casting XXL où Bay confirme son bon goût certain dès qu’il s’agit de choisir des acteurs pour des seconds rôles. Alors autant Affleck est hyper transparent, autant le reste s’amuse clairement. Willis en père foreur, ça fonctionne, Billy Bob Thornton en grand nom de la NASA qui aurait voulu être astronaute aussi, et je parle même pas de la bande de foreurs où c’est le concours de celui qui va être le plus sympathique/le plus faire marrer. Bref, Armageddon c’était et c’est toujours très sympa, et le monde se porterait sûrement mieux avec des films comme ça plutôt que les Marvel qu’on se tape depuis 10 ans .

7/10

[Jed_Trigado]

(le même film aujourd’hui, impossible, en témoigne le personnage de Steve Buscemi dont la totalité des dialogues sauteraient )

Meilleur perso du film, quand on apprend qu'il a expliqué a Liv Tyler comment utiliser un tampon pour la première fois et la réaction de Willis derrière, je suis toujours .

[Alegas]

Pareil, c'est une des répliques que je préfère.

Celle aussi où il balance au militaire que la nana n'avait pas dit son âge avant qu'il se rende compte que le mec est là pour emmener Willis vaut aussi son pesant de cacahuètes.

[lvri]

Faudrait que je le retente un jour ce film... J'ai beaucoup de mal avec ce genre de ciné ultra patriote Américain (comme Pearl Harbour), mais en prenant un peu plus de recul, peut-être que j'apprécierai la séance.... Ado, j'adorais pourtant...

[Alegas]

Remorques de Jean Grémillon
(1941)

Deuxième film de Jean Grémillon que je découvre, et on reste toujours sur une bonne tendance après un Gueule d’amour convaincant. Ce Remorques, il faut avouer qu’il donne envie : le couple de Quai des Brumes en tête d’affiche, Prévert en renfort au script, une histoire d’amour compliquée, un pitch qui situe l’action en pleine Bretagne, bref le film m’avait déjà plus ou moins convaincu avant même de commencer. Là où j’ai été surpris en revanche, c’est du côté de la forme où on ressent pas mal les complications du tournage, dont j’ai pris connaissance seulement après vision du métrage. Et quand je dis complications, c’est vraiment pour qualifier un beau bordel en guise de tournage, que ce soit des scènes entières de tempête qui devaient être tournées en mer et qui sont finalement refaites en studio avec des maquettes parce qu’il faisait trop beau, ou encore l’invasion allemande de 1940 qui a forcé l’équipe à faire le tournage en plusieurs fois à cause des mobilisations de chacun et où la pellicule devait être cachée en lieu sûr pour ne pas être détruite en cas de capture.

Du coup, c’est le dernier film de Gabin d’avant-guerre, et c’est clairement dans l’esprit des films de Carné de l’époque, au point qu’on peut même se faire la remarque que Prévert était un peu fainéant sur le script (ou alors écrit un peu à l'arrache), puisqu’on peut faire pas mal de parallèles entre cette histoire et celle de Quai des Brumes. Néanmoins, cette histoire de remorqueur qui va hésiter entre sa vie actuelle et une passion naissante pour une femme arrive tout de même à intéresser, et pas qu’un peu. Dès le début, on rentre vite dans l’histoire avec ce mariage qui présente rapidement l’équipage, avant que ce dernier ne parte brutalement en mission dangereuse. A partir de là, on est étonné par la simplicité du récit : tout va très vite sans que cela ne gêne réellement, aucun bout de gras, pour aboutir sur une courte durée (1H20). On sent que ce n’est pas forcément voulu à la base, et que l’épaisseur aurait pu être là avec un tournage qui ne soit pas écourté, mais encore une fois le film fini fonctionne parfaitement comme il est, et arrive même à être très émouvant lors de son dernier acte (le dernier regard entre Gabin et Morgan , le cri de Gabin hors-champ , le départ final du bateau qui sonne comme une condamnation , tout cet enchaînement en une dizaine de minutes).

Idem pour la forme, on sent que Grémillon a dû faire des concessions (la tempête avec les maquettes, ça se voit) mais le résultat est quand même sacrément bon vu les conditions, et on a même quelques plans bien marquants, le plus emblématique étant celui de Gabin descendant les escaliers sous la pluie, mais il y a aussi un shot qui reste une énigme pour moi, où la caméra traverse une fenêtre pourtant fermée, et je n'arrive pas à comprendre comment ça a pu être fait à l'époque. Et puis bon, Prévert au script ça donne forcément de supers dialogues, Michèle Morgan est belle à s’en damner, et j’ai l’impression de dire ça à chaque film où il est présent mais Gabin est juste excellent dans un registre qu’il maîtrise bien. Un énième exemple qui démontre que le réalisme poétique est sans doute ce qui a pu arriver de mieux au cinéma français dans toute son histoire. Du coup, ça me donne envie de voir d’autres films de Grémillon histoire de vérifier si il n’a pas d’autres films de cet acabit.

7,5/10

[Alegas]

Bonnie & Clyde (Bonnie et Clyde) de Arthur Penn
(1967)

Second film d’Arthur Penn que je découvre après Little Big Man et c’est toujours pas celui-là qui va me convaincre. Déjà, j’avoue avoir un peu de mal avec la réputation du métrage : que le film se soit imposé comme une date historique à cause de sa violence graphique issue de l’assassinat de Kennedy et de l’annoncement du Nouvel Hollywood (faut voir le nombre de fois où Thoret a cité le film dans sa carrière ), ça me paraît être une évidence, mais de là à le considérer comme un grand film, il y a un fossé que je ne franchirais pas. C’est typiquement le genre de film très intéressant à regarder quand on le remet dans le contexte de l’époque, mais qui vieillit de façon un peu laborieuse (alors oui, il y a pire, mais il y a mieux aussi) et qui s’avère un peu chiant à suivre (globalement, pour citer un film de la même époque, j’ai le même ressenti que quand j’avais découvert Easy Rider). Du côté des bons points, c’est globalement bon côté interprétations : Faye Dunaway j’ai toujours considéré que c’était une excellente actrice, mais là en plus je la trouve vraiment magnifique , Warren Beatty, j’ai un peu honte de le dire, mais c’est la premier film de sa filmo que je découvre, et je le trouve bon dans un rôle pas facile au final (clairement le plus profond du duo), et puis il y a Gene Hackman et ça c’est souvent (toujours ?) un bon point.

Côté réal, c’est pas toujours foufou mais il y a des scènes qui marquent bien la rétine, en particulier le massacre final qui est un beau morceau de montage, mais ça manque peut-être de moments de tension (globalement je trouve que c’est trop un film de personnages, j’aurais pas craché sur des purs moments de mise en scène). C’est plutôt de côté de l’écriture et du rythme que le film me gêne : c’est beaucoup trop manichéen (qu’on fasse de Bonnie et Clyde des gens sympathiques, why not, mais le coup des forces de l’ordre qui sont tous des enfoirés affreux à regarder c’est pas subtil pour un sou), et puis c’est assez inégal dans l’intérêt de ce que ça raconte, il y a beaucoup de ventres mous, d’autant que ces mêmes moments n’apportent rien de vraiment conséquent en terme de story ou d’épaisseur des personnages. Ca reste un film sympathique à regarder, mais encore une fois c’est plus intéressant d’un point de vue histoire du cinéma que du côté du film en lui-même.

6/10

[maltese]

mais encore une fois c’est plus intéressant d’un point de vue histoire du cinéma que du côté du film en lui-même

Peut-être... Ou tout le moins, en replaçant le film dans le contexte de l'époque (opposition à l'ordre établi, méfiance vis-à-vis des représentants du pouvoir, etc...), ce qui fait mieux apprécier le ton et le côté manichéen qu'il peut y avoir, la démarche globale du film.
Mais il y a tout de même quelque chose de vraiment intéressant qui passe au travers de la relation pleine de folie entre Bonnie et Clyde, et cette recherche éperdue de liberté absolue qui est sans issue - le fait que les personnages s'en rendent comptent peu à peu donne un côté désenchanté assez fort au film. Après, oui il y a des ventres mous.

[pabelbaba]

Un peu comme Easy Rider d'ailleurs. Mais la BO en moins.