Iron Monkey de Yuen Woo Ping - 1993
Dans la foulée des premiers volets d'
Il était une fois en Chine, Tsui Hark produit une histoire se déroulant lors de la jeunesse de Wong Fei Hung, mais avec comme persos principaux son père et le fameux Iron Monkey, une sorte de Robin des Bois chinois.
Au menu on aura, comme pour
Tai Chi Master réalisé la même année, de la tatane de haute volée avec quelques pincées d'humour. Pour la tatane, bordel, Yuen Woo Ping s'est sorti les doigts et nous propose un nombre incalculable de fights tous aussi différents qu'inventifs. Pour cela il peut compter sur un casting pas forcément méga sexy, mais hautement fiable martialement. Déjà avoir Donnie et Yu Rong Guang en lead, ça aide. Cependant on ne s'arrête pas là et la petite Tsang Sze Man, qui incarne Wong Fei Hung enfant, assure un max. Dommage qu'elle n'ait pas continué... Et ce n'est pas tout, chez les vilains on nous offre Yen Shi Kwan (une filmo de fou, mais surtout l'adversaire de Jet Li dans la scène mythique des échelles de
OUATIC) en boss final, et aussi Hsiao Hou, un fidèle de Liu Chia Liang, qui malheureusement arrêtera sa carrière peu après. Forcément, Yuen Woo Ping se lâche et abuse des accessoires (le parapluie
), multiplie les styles de combats avec différents kung fu, mais aussi des trucs plus "ninja", et il n'hésite pas à se servir des câbles et de saupoudrer le tout de coups fantastiques avec son grand méchant. Sans parler du final sur les pylônes en feu qui claque du slibard! C'est inventif, beau, technique, parfaitement bien monté et filmé... du Yuen Woo Ping des grands soirs!
Forcément, côté histoire c'est plus classique, même si avoir deux héros permet de raconter 4 storylines avec leurs sidekicks et de meubler correctement entre les scènes de stomb. D'ailleurs on aurait pu craindre le pire avec les aspects humoristiques qui se limitent à tourner en ridicule le potentat local, mais ça fonctionne. Même dans la scène, assez longue, où Yu Rong Guang et Jean Wang sont grimés et se font passer pour des inspecteurs. En gros, c'est plus léger que lorsque Jet devient gogol dans
Tai Chi Master.
Au final on a donc un superbe film de kung fu new school, dans le style si particulier de son réalisateur : inventif et classieux, mais sans être maniéré. Il ne lui manque que le souffle historique et le côté fresque pour se hisser au niveau des premiers
OUATIC.
8/10