A couteaux tirés |
Réalisé par Rian Johnson |
7.25/10 |
Synopsis
Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey est retrouvé mort dans sa somptueuse propriété, le soir de ses 85 ans. L’esprit affûté et la mine débonnaire, le détective Benoit Blanc est alors engagé par un commanditaire anonyme afin d’élucider l’affaire. Mais entre la famille d’Harlan qui s'entre-déchire et son personnel qui lui reste dévoué, Blanc plonge dans les méandres d’une enquête mouvementée, mêlant mensonges et fausses pistes, où les rebondissements s'enchaînent à un rythme effréné jusqu'à la toute dernière minute.
« A couteaux tirés » propose une intrigue dans la lignée d’un chapitre d’Agatha Christie, Rian Johnson a désigné Daniel Craig en tant qu’enquêteur principal pour élucider le meurtre d’un vieil écrivain.
Le décor prend une place importante dans le métrage avec une villa de Nouvelle-Angleterre luxueuse, arborée de vieux tableaux et antiquités plus ou moins inquiétantes, de pièces façon cabinet de curiosité, un vrai bric-à-brac nous offrira quelques surprises.
Le casting est alléchant avec une bonne dizaine de personnages qui peuvent chacun être des suspects potentiels. L’histoire tourne bien sûr, autour d’une famille qui se déchire autour d’un héritage où chacun est certain d’être le petit chouchou et d’être couché sur le testament. Bien entendu, ils ont tous quelque chose à se reprocher, un secret bien gardé, des finances au plus bas, une aventure amoureuse non révélée, une personnalité trouble etc…
« A couteaux tirés » n’a rien d’un film noir ou d’un polar torturé, Rian Johnson propose une œuvre entre le film policier et la comédie. Etant donné le nombre de personnages et le temps disponible, impossible de dépeindre leurs backgrounds respectifs de façon approfondie, c’est pourquoi les traits sont assez appuyés afin que le public cerne le membre de la famille Thrombey en un clin d’œil.
Malgré les différences d’âge et d’évolution de carrière, tous sont obnubilés par l’héritage laissé par le disparu et tous ont un mobile potentiel pour avoir accéléré la fin de vie du vieil homme.
Rian Johnson lance beaucoup de fausses pistes à travers les interrogatoires des témoins avec un Daniel Craig, un peu en roue libre par moments entre le clown et le Sherlock de pointe, on a du mal à discerner le personnage au début et on se délecte de ses répliques piquantes et limites insolentes au fil de la narration.
J’ai eu un peu de mal avec une partie de la mise en scène pas très flatteuse pour ses interprètes avec des méga gros plans, de nombreuses prises de vue par en dessous qui visuellement sont peu esthétiques, peut-être une volonté d’accroitre le coté étrange de l’image.
Rien à voir avec le récent Crime de l’Orient-Express, un whodunit efficace et ludique qui ressemble à un épisode de Columbo à première vue, mais Rian Johnson a plus d’un tour dans son sac et je pense qu’il sera très difficile au spectateur de démarquer le meurtrier. Pour moi, la révélation est vraiment tirée par les cheveux et très alambiquées, mais heureusement que pour en arriver là, le jeu de pistes était tout à fait à la hauteur et fluide. Hélas, je pense que le film ne peut être revu que qu’à quelques années d’intervalles à moins de souffrir d’Alzheimer.