Peggy Sue s'est Mariée de Francis Ford Coppola - 1986
Je me lance dans la période 80s de Coppola sans aucune connaissance ni a priori sur le travail qu'il a effectué lors de cette décennie.
Je dois avouer que pour ce film, le casting me plaisait bien. Jim Carrey, Nicolas Cage, Helen Hunt... ça avait l'air sympa. D'autant plus quand on voit Mr Pinciotti pointer le bout de son nez. Cependant, c'est Kathleen Turner qui tient le premier rôle et elle éclipse tout le monde. Pourtant son rôle n'était pas simple, mais à chaque fois qu'il y a un peu d'émotion dans le film, elle s'en sort et on a droit à de chouettes moments qui auraient pu tourner au vinaigre. Parce qu'autour d'elle, c'est... étonnant! Cage est indéfinissable par exemple. Difficile de savoir si son interprétation ou l'écriture de son perso, voire les deux, sont à côté de la plaque, mais tout ce qui touche à lui ne ressemble à rien. En tout cas, les partis pris le concernant sont trop radicaux pour un film pareil.
En effet, c'est un film onirique qui doit faire croire à un voyage dans le passé, mais avec un tel personnage, on ne croit à rien du tout si ce n'est à la radiation à vie de l'ordre des coiffeurs pour le gars qui a pondu sa banane de l'extrême. La pilule passe mal. Cependant, ce n'est pas le seul défaut du film. Si on est pris par l’enthousiasme de Kathleen Turner qui semble pouvoir revivre sa jeunesse et modifier le cours de sa vie, les enjeux restent faibles et les situations sacrément téléphonées, notamment la storyline avec le beatnik et le comportement de l'entourage de l'héroïne.
Pour comparer le film à Retour vers le Futur, il manque un Doc qui rappelle les risques de modifier le continuum espace-temps. Et c'est là que le film se rapproche finalement plus de Jusqu'au bout du rêve, dans son côté rêve à demi éveillé et ouverture vers ce qui compte vraiment. Ce qui n'est pas franchement ma tasse de thé.
D'autant plus que Coppola ne fait pas d’étincelles à la réalisation et a même réussi à me sortir du film dès la première scène avec ce travelling arrière signifiant une traversée du miroir hyper mal branlée et bien trop visible. Résultat, j'ai trouvé le trip relativement agréable, mais pas franchement convaincant.
5/10