BD et illustrations : Vos dernières lectures

[pabelbaba]

En même temps, pour secouer une BD pareille, ça va être compliqué, même sans Uderzo dans les pattes. Les enjeux sont tels, que personne ne laissera des gugusses faire ce qu'ils veulent avec la poule aux œufs d'or.

[Mark Chopper]

C'est vrai. Mais ce serait bien de virer Ferri... Raconter une histoire rythmée/prenante de 48 pages, il ne sait pas.

Extrait d'une interview d'Uderzo pour Le Parisien :

Vous veillez sur leur travail ?


Oui, je ne dessine plus, mais je valide leurs idées. Ils ne font rien sans mon accord. Ils ont parfois tendance à vouloir mettre trop de gags au détriment du fil de l'histoire. Sur le prochain album (à paraître en 2019, NDLR), j'ai été obligé de leur dire, au milieu de l'ouvrage, de reprendre depuis le début pour trouver une idée plus solide.


Astérix a donc de belles années devant lui ?


Je ne sais pas si le prochain album sera le dernier, mais je ne pense pas qu'il y en aura beaucoup après... Je ne veux pas laisser Astérix entre d'autres mains après ma disparition. Je n'ai pas envie de prendre le risque de tout fiche en l'air, de faire n'importe quoi pour de l'argent.

[pabelbaba]

Enfin il est gâteux le père Uderzo et dit tout et son contraire.

[pabelbaba]

Lonesome T2 d'Yves Swolfs

Le premier tome ne m'avait pas vraiment convaincu. En revanche le second, ben il n'est pas mal du tout. L'histoire se poursuit dans cette période pré-guerre de sécession. Comme ça parle de complot, c'est peut être un peu bavard, mais il y a pas mal d'action malgré tout et ça fait passer la pilule. En revanche, il n'y a rien de révolutionnaire, c'est du bon gros western bien carré. Cependant le surnaturel prend un peu plus de place et la suite qui devrait se dérouler à New York me hype bien, car malgré les ans Swolfs se débrouille toujours aussi bien avec sa plume.

[pabelbaba]

Les Indes Fourbes d'Ayroles et Guarnido

Un des grands dessinateurs de notre époque et le meilleur dialoguiste BD de tous les temps sont dans le même bateau...

Je dois bien avouer être déçu. En premier lieu sur la forme du scénario, qui comprend trois actes à twists, avec des tiroirs qu'on a l'impression d'ouvrir plusieurs fois alors qu'on a bien compris la première fois de quoi il retournait. D'autant que les changements de narrateurs n'ont strictement aucun sens à la première lecture. Peut être que c'est logique, mais ça m'a paru étrange que l'on connaisse les pensées de personnes qui ne racontent finalement pas l'histoire.

Ensuite l'intérêt des twists va decrescendo, avec en point d'orgue le dernier, capillotracté au possible et surtout extrêmement poussif. D'autant que dans la dernière partie il n'y a quasiment plus de dialogues. Et là, c'est la Bérézina, avec le talent d'Ayroles qui s'évapore peu à peu au fil des pages pour arriver à une fin où son point fort est éludé. Pourtant ça marchait très bien au début, mais ça se casse la figure au fur et à mesure.

En revanche, côté dessin, même si le niveau de détail est fluctuant, le taf de Guarnido est de belle tenue et on a de très belles planches, toujours hyper lisibles et fouillées à la fois.

Je le relirai, parce que je pense être passé à côté de quelque chose qui remettrai les briques dans l'ordre, mais globalement ça a été une lecture poussive et presque ennuyante.

[comICS-soon]

Et ben c'est pas folichon les avis du forum

[osorojo]

Tu trouves pas les couleurs bizarres Pabel, je sais pas, je trouve la qualité d'impression assez bof. La définition des dessins est bizarre, comme si le focus était off. Fin, j'sais pas, y a un truc qui m'a fait bizarre tout le long de la lecture, et pourtant vu le niveau de Guarnido, ça ne demande qu'à s'exprimer.

Sinon, même avis, et je le relirai pas

[pabelbaba]

Ca ne m'a pas sauté aux yeux... il y a des parties moins fouillées, mais c'est voulu par Guarnido.

[pabelbaba]

Lastman tome final de Vivès, Sanlaville et Balak

Et voilà... c'est fini!

Ce tome conclusif m'a bien plu, c'est clair. Il faut bien avouer que depuis le T8 la série était plus ou moins sur des rails et il fallait raccrocher les wagons avec la série animée, par conséquent la marge de manœuvre était faible pour apporter du neuf encore et encore comme dans les tomes 2 à 7. Mais voilà, nos zozos ne sont des branques, aiment leur bébé, réfléchissent beaucoup et nous apportent une fin étonnante.

A vrai dire, elle m'a même carrément déconcerté. Et pourtant elle est d'une logique implacable, surtout en écoutant les auteurs en parler (et ne pas être d'accord, ce qui est absolument génial! ) sur le podcast de 9ème Art. Ca n'a donc rien de facile et c'est mûrement réfléchi.

Du côté des dessins c'est un peu pareil, ils sont au top. Les cases sont fouillées et hyper abouties. On voit le gap immense avec les débuts, même s'ils ont gardé une mise en page toujours aussi dynamique. C'est juste qu'ils sont passé deux crans au dessus dans la finition.

Du coup ce n'est pas si désagréable de voir cette fin, d'autant qu'on sait qu'on aura encore au moins la saison 2 de l'animé à se mettre sous la dent et peut être d'autres tomes de Lastman Stories. En tout cas le chemin était chouette et j'ai hâte de tout relire avec la BO de la série dans les oreilles!

[Mark Chopper]

Mishima : Ma mort est mon chef d'oeuvre, de Patrick Weber et Li-An

En général, je ne lis pas de biographies en B.D. Il m'arrive d'en feuilleter quand je me promène chez mon fournisseur attitré, mais je les repose toujours rapidement (exemple récent : la B.D. sur Lino Ventura).

Mais voilà, Mishima est l'auteur que j'ai le plus (re)lu ces deux dernières années et, en plus d'avoir écrit des grands livres (mais aussi des textes anecdotiques, il ne faut pas se leurrer), l'homme a eu une vie (et une mort) exceptionnelles. Paul Schrader l'a prouvé au cinéma : avec Mishima, il y a de la matière.

Et on sent bien que les auteurs maîtrisent leur sujet : la grand-mère hyper-protectrice, l'amour de l'art, l'obsession pour le corps, l'amitié avec Kawabata, le succès littéraire, l'ambition démesurée, les expériences cinématographiques et, bien évidemment, cette mort délirante (coup d'Etat ? Double suicide amoureux ?) pensée comme une oeuvre d'art.... Tout y est.

La question de l'homosexualité est traitée intelligemment (c'est un peu le sujet tarte à la crème avec Mishima) et, sans être un inconditionnel de ce type de dessin, il faut avouer que certaines compositions / idées de découpage sont très inspirées (l'idée des masques notamment).

Et surtout, ce portrait de Mishima permet de peindre, en filigrane, celui du Japon de 1925 à 1970 : l'impérialisme conquérant qui mène à la guerre et à la défaite, le reconquête de l'honneur perdu via des défis économiques et le consumérisme, l'évolution des mœurs... C'est passionnant et ça donne un récit assez dense, qui ne donne jamais l'impression d'être précipité.

J'ai juste un bémol sur le traitement de Kawabata, qui me paraît parfois éloigné de la réalité (en tout cas de l'image que je m'en suis fait à travers sa correspondance avec Mishima) et finit par ressembler à un rabat-joie qui apparaît au fil des scènes comme un oiseau de malheur.

Mais dans l'ensemble, et à ma grande surprise, j'ai beaucoup aimé ce portrait d'un homme ô combien perturbé et complexe. Et je pense que ça reste accessible même pour ceux qui n'ont jamais lu Mishima... Et ça m'a donné envie de relire Confessions d'un masque, roman à clef qui m'a laissé, plus tôt dans l'année, assez perplexe.

Voilà Angel

[pabelbaba]

The Kong Crew T1 par Eric Hérenguel

Voilà la nouvelle BD d'Hérenguel (Krän le barbare) et je m'étais fait plaisir en commandant la version Blank Cover avec un joli dessin dessus.

Je l'ai enfin lue et j'ai vraiment bien apprécié cette mise en place. On est face à un pur récit pulp au pitch assez intéressant, puisque Manhattan est un no man's land depuis que King Kong a gagné en 1933 et que les humains ont coupé les ponts de l'île. On est en 1947 et on suit divers persos assez archétypaux qui vont se retrouver sur l'île. Ca reste un tome de mise en place, on a l'impression que tout est très classique, cependant j'ai été happé par l'ambiance, avec notamment des décors qui claquent. Hâte de lire la suite et surtout de voir si le projet dont il est fait état d'adaptation en animé va vraiment voir le jour.

[Waylander]

La route de Tibilissi : Sympa mais j'ai vu venir la fin dès la page 33, et honnêtement ça m'a un peu niqué toute l'histoire au final. J'aurais aimé un vrai univers à part plutôt qu'un truc vu 10 x fois avant au ciné ou littérature.

Dans la tête de Sherlock Holmes : Formellement, c'est exceptionnel mais alors c'est parfois confus à lire et l'enquête en elle-ême ne casse pas des briques. A mon sens, cette bd vaut surtout le coup pour sa mise en page de dingue.

[Waylander]

Les Indes Fourbes : autant les 90 premières pages sont succulentes (enfin le prologue et chapitre 1 quoi) autant par la suite, je trouve le récit beaucoup moins convainquant voir même chiant à suivre, avec des digressions et persos dont on se fout royalement. Et c'est parfois laborieux à lire vers la fin, peu de dialogues, trop de narration-off sur quelques pages alors que le récit méritait d'avoir un rythme constant tout du long. L'idée est géniale, la narration de l'histoire racontée par le perso principal est excellente, brillante d'idées de découpage et de dialogues, mais je ne pige pas trop la grosse hype ni le format. Je ne trouve pas que le dessin méritait ce traitement de faveur. Il y a une grosse double page qui vaut le coup pour ça et quelques grosses vignettes mais dans l'ensemble, même si je conseille fortement cette BD, je la trouve inégale. On retiendra tous je pense la première partie et beaucoup moins le reste. Quel dommage d'avoir un perso super attachant (et intéressant) pendant une moitié, puis totalement insipide par la suite.

[Waylander]

Il fallait bien que ça arrive un jour :

Première fois que j'abandonne une BD pas si loin de la fin. Salambo de Druillet. Je suis qui pour critiquer ? Personne. Mais je n'adhère tout simplement pas à ce genre de délire. C'est lourdingue comme pas permis, trop de textes, trop de références sexuelles, trop prétentieux (à mon sens), dessin trop chargé. Résultat, le tout me parait imbitable que ce soit sur la forme ou le fond. Je sais que c'est réputé mais pour moi c'est niet. Patte artistique unique c'est vrai, ambitieux aussi, limite fascinant mais je n'y arrive pas.

[pabelbaba]

En même temps c'est sacrément radical. Ne pas y adhérer ça semble plus normal que le contraire.