Waylander a écrit:Quand tu mates une uchronie comme le maitre du haut château ca parme a tout le monde inglorious aussi car la ww2 cest connu de tout le monde l'histoire de Tate non. Et faire un film ma dessus genre tout le monde connait alors que ca un reste un fait divers parmi quinze millions cest se voiler la face. Le film ya pas grand monde qui va biter le sens. Modifier l'histoire sur de simples faits divers cest inintéressant. Et surtout qu'on ne me vienne paz me dire que cest le plus important du film car faudrait m'expliquer la demi heure sur Tate si on compil ses scènes et la fin qui termine la dessus.
L'affaire Sharon Tate est extrêmement connue aux Etats-Unis. On ne mesure pas en France le traumatisme que cette histoire a provoqué. Je ne sais pas si on peut trouver une affaire équivalente en France. Peut-être, bien que ce soit encore très récent, l'attentat à Charlie Hebdo.
Aux Etats-Unis, tout le monde connaît et se souvient de cette affaire comme l'attestent, entres autres, les innombrables succès de librairie consacrés à ce sujet.
Ce "fait divers" n'est justement pas qu'un simple fait divers mais marque une réelle rupture culturelle et historique. C'est le début de la fin de l’insouciance des années 60, le moment où la jeunesse découvre que ses idéaux peuvent être pervertis pour commettre des actes ignobles, le moment où la partie réactionnaire de la population obtient "la preuve" que toutes ces idées peace & love conduisent au pire,... Quelques jours et semaines plus tard, Woodstock viendra célébrer ironiquement la fin de cette époque et la sortie de Easy Rider marquera la rupture esthétique que l'on sait. L'été 1969 n'est donc pas anodin, tout le monde comprend à ce moment là que c'est fini, que "We blew it" comme le dira Peter Fonda.
Réécrire l'histoire n'est donc pas anodin. Les ironies de l'histoire ont fait que les meurtriers de Sharon Tate ont eu plus de notoriété médiatique que ne l'a eu Tate de son vivant. Ce sont leurs visages et leur histoire qui sont devenus tragiquement des éléments pops funestement iconiques de cette époque. La réécriture de cette nuit qu'opère Tarantino, dans une rage vengeresse, n'est donc pas qu'un simple artifice. Chez Tarantino, il ne restera rien des salopards qui ont mis fin à cette époque utopique (et fantasmée certes), que des images grotesques et cartoonesques de têtes défoncés et de corps calcinés tandis que nous garderons en tête le sourire rayonnant et la joie de vivre d'une Sharon Tate simplement heureuse de vivre et d'être actrice, quand bien même les gens ne la reconnaîtraient pas.
Je trouve cette idée profondément émouvante tout comme le choix (revendiqué par Tarantino à Cannes) de faire apparaître "la vraie" Sharon Tate dans le film.
EDIT : Je viens seulement de voir que Comics avait posté avant moi.