Je m’attendais à ce que ce soit bien, mais pas à ce point là. Pour le coup, c’est clairement mon Siegel préféré juste derrière
Dirty Harry, et un classique évident du film de prison. Dans le genre film simple, ça se pose là : des personnages dont on ne sait quasiment rien et qui vont se définir par l’action, une prison emblématique, un directeur très méchant, un plan d’évasion, et hop c’est parti pour quasiment deux heures qui passent à une vitesse folle. C’est vraiment la simplicité évoquée qui fait décoller le métrage, ça s’en tient à l’essentiel, et c’est forcément beaucoup aidé par un Siegel qui raconte beaucoup par l’image. Alors oui, il n’y a rien de révolutionnaire dans l’approche, ça use même de clichés revus du genre, mais ça donne quelque chose de tellement solide à l’arrivée qu’on s’en fiche un peu en fait. Globalement, ça me fait un peu penser à un autre classique du film de prison,
Le Trou, où on y retrouve cette même efficacité avec une écriture simple mais une mise en scène bien pensée.
Comme dans le film de Becker, on s’attache aux personnages avec pas grand chose (le vieux avec sa souris, Doc et sa fleur
), on a clairement envie qu’ils s’en sortent. Surtout que, de mon côté, je ne savais absolument rien de l’histoire dont est tirée le script, et du coup c’était tension à son maximum sur certains passages, ça faisait longtemps que je n’avais pas tremblé devant le destin précaire d’un personnage (sur la fin de la scène avec le pantin dans le lit, j’étais littéralement en apnée
). Eastwood est vraiment bon dans ce rôle pourtant pas super bien défini côté psychologie, on croit complètement aux relations qu’il a avec les autres détenus (ce dernier dialogue avec le bibliothécaire
) ou celle avec le directeur (sacré rôle d’enculé, le genre de mec qu’on adore détester
). Bref, un super film de prison reposant quasiment entièrement sur la force du duo Siegel/Eastwood, pour une dernière collaboration entre les deux c’est vraiment la grande classe.