ONCE UPON A TIME... IN HOLLYWOOD de Quentin Tarantino

[Mark Chopper]

Surtout Jackie Brown, le mec fait un film avec comme héroïne une femme noire d'âge mur indépendante qui envoie chier son love interest, mais il est raciste et machiste.

20 ans avant "Oscars so White".

On n'a plus de mémoire aujourd'hui.

[pabelbaba]

Surtout on ne considère plus le manque de culture comme un problème et on se permet de parler ou juger en ne sachant rien.

[Jack Spret]

En voilà un qui a tout compris!

[pabelbaba]

Encore du Run, l'auteur de Mutafukaz :

Quand je vois tous ces gens qui sont passés à côté de la démarche et du propos de Once Upon A Time In Hollywood en disant "c'est long", "ça ne mène à rien" ou "on n'a rien compris", je ne peux pas m'empêcher de penser que Disney/Marvel ont une part de responsabilité là-dedans. Si un réalisateur doit se mettre au niveau du premier pequos venu pour être sûr que tout le monde va comprendre, c'est clairement la fin du Cinéma.

En plus, on ne parle pas de lire le festin nu, là. C'est ressentir les choses, analyser ce qu'on est en train de voir. Remonter les indices, trouver le sens. S'il s'agit juste de prendre des FX plein la gueule pendant 2h pour dire qu'un film était bien... Quelle horreur !

[osorojo]

Bah, je pense que c'est un peu facile de résumer les réfractaires à ça.

Je ne suis pour ma part pas vraiment surpris que pas mal de monde passe à côté du film.

D'une on est pas tous passionné par le cinoche et Tarantino est quand même depuis des années une certaine représentation du cinéma drive in. Du divertissement de luxe, à l'impact violent mais assez immédiat. Alors Once .. peut faire bizarre quand on en attend une récré énergique.

Et de deux, on est pas tous intéressé par le cinoche des années 60-70. Donc bon, sans les références qu'on est plusieurs à partager ici, on doit sans doute passer à côté de pas mal de trucs. Surtout si on est pas au courant de l'affaire Tate.

[pabelbaba]

Surtout si on n'est pas au courant de l'affaire Sharon Tate. Dans ce cas, c'est même pas la peine de voir le film.

Après IB et de ce que j'en lis, Les Huit Salopards, je n'ai pas l'impression que Tarantino propose à présent des récrés énergiques. le seul film comme ça, c'était le premier Kill Bill.

[Alegas]

Encore du Run, l'auteur de Mutafukaz :

Quand je vois tous ces gens qui sont passés à côté de la démarche et du propos de Once Upon A Time In Hollywood en disant "c'est long", "ça ne mène à rien" ou "on n'a rien compris", je ne peux pas m'empêcher de penser que Disney/Marvel ont une part de responsabilité là-dedans. Si un réalisateur doit se mettre au niveau du premier pequos venu pour être sûr que tout le monde va comprendre, c'est clairement la fin du Cinéma.

En plus, on ne parle pas de lire le festin nu, là. C'est ressentir les choses, analyser ce qu'on est en train de voir. Remonter les indices, trouver le sens. S'il s'agit juste de prendre des FX plein la gueule pendant 2h pour dire qu'un film était bien... Quelle horreur !

Pas du tout convaincu par ce qu'il dit : pour quasiment n'importe quel film on peut trouver des personnes qui passent à côté de l'expérience/propos/volonté du réal.
D'autant que là, on parle pas d'un film que je qualifierais spécifiquement de grand public, loin de là. D'ailleurs, si le film marche, c'est uniquement parce que Tarantino + DiCaprio/Pitt. Ça serait réalisé par un nobody avec un casting habituel, ça remplirait pas les salles.

[pabelbaba]

C'est vrai, mais si tu loupes la séance par manque de culture et que tu t'attendais à un film d'action, tu peux quand même rattraper ton manque de culture en sortant du cinoche et comprendre sans problème où Tarantino voulait en venir. C'est pas le Festin Nu.

Je comprends qu'on passe une séance moyenne dans certains cas, mais le film et tous ses ressorts sont aisément compréhensibles a posteriori.

[Alegas]

Après, j'ai pas spécialement l'impression que le film soit mal reçu, bien au contraire. Les gens peuvent trouver des défauts au film sans pour autant passer un mauvais moment.

[comICS-soon]

Euh si tu en parles avec des non cinéphiles c'est toujours la même rengaine "c'est nul, un navet, c'est long, ça raconte rien, c'est que du marketing pour nous attirer en salle" et je n'invente rien. Lire aussi les avis sur les posts fb, c'est quasi du 80% très négatif.

[pabelbaba]

Peu importe l'expérience en salle.

Là le propos, c'est que des gens ne pigent pas ce que Tarantino a voulu dire, pas qu'ils aient aimé ou pas, alors que le propos n'a rien de cryptique et est assez simple à comprendre.

[Mark Chopper]

Les films n'ont qu'un point commun, mais ça me rappelle The Tree of Life...

Beaucoup de personnes sont allées voir le film pour Brad Pitt et l'ont violemment rejeté parce qu'il s'agissait d'une proposition de cinéma différente (là aussi, on peut dire qu'il n'y a pas "d'intrigue")...

Une amie, à l'époque, était en déplacement professionnel sur Paris et avait voulu voir le film un soir : la personne qui vendait les tickets lui avait dit qu'elle en avait marre de se faire insulter par certains spectateurs qui exigeaient un remboursement. Du coup, elle lui avait demandé de voir Thor à la place

Dans le cas du Tarantino, on a une bonne partie du public qui se déplace pour les deux stars, mais qui, comme d'autres l'ont dit plus haut, n'est pas réceptive à ce type de cinéma.

Ça ne me choque pas de voir une bonne partie du public passer à côté de l'expérience. C'est un peu comme lire Moins que zéro de Bret Easton Ellis, qui est un instantané du Los Angeles des années 1980 (et que Tarantino voulait adapter à une époque paraît-il) : pour beaucoup, c'est nul, parce que ça ne raconte rien.

L'intrigue est l'ultime artifice narratif et la plupart des spectateurs/lecteurs sont incapables de s'en passer.

(mais le temps fera son oeuvre et je suis sûr qu'il finira par être considéré comme un de ses plus grands films)

[Alegas]

Mais de là à dire que c'est spécifique à notre époque, bof. Je veux bien croire que Disney et cie ont un effet négatif sur les générations actuelles, n'empêche que même dans les décennies précédentes il y avait des gens qui ne comprenaient pas Citizen Kane ou 2001.

Comme dit Mark, le temps fera son oeuvre.

[Mark Chopper]

Ce n'est pas la faute de Disney, mais des réseaux sociaux qui amplifient les avis (positifs ou négatifs).

[osorojo]

C'est pas qu'ils amplifient, c'est surtout qu'ils permettent à la majorité qui était habituellement silencieuse de se faire entendre ^^ L'ampleur du mécontentement a toujours été là, mais elle n'était pas exprimée^^

Et parfois, on se dit que c'était pas plus mal quand elle la bouclait (pour tout, pas que pour le cinoche)