Sans Retour Walter Hill - 1981
"It real simple... we live back in here... dis is our home, and nobody don't fuck with us." Certainement le film le plus puissant de Hill, celui qui à la plus de fond, pas que les autres film de Hill n'est pas de fond mais on va dire qu'ils sont plus axé série B ( ce qui ne me déplait en rien ) mais celui là on sent vraiment qu'il se démarque du reste de sa filmo.
Et pourtant sur le papier c'est ni plus ni moins qu'un survival, un genre bien éculé en soit mais ici on est clairement devant le meilleur script du genre, meilleur que Predator et bien entendu meilleur que ce putain de surcoté Delivrance, alors on pourrait évoquer le parallèle avec le Vietnam c'est normal mais voilà Hill dit que c'est pas ce qu'il a voulu faire alors peut être qu'il la fait inconsciemment, donc au premier degré le film c'est juste une bande de connard pas bien malin qui faute à leur stupidité ( et leur arrogance, les gars se prennent pour des navy seals alors que c'est juste une bande de tocard qui font une randonnée ) font se faire tuer un par un car ils sont tombé sur encore plus bas du front qu'eux et que les seuls qui s'en sortiront seront le moins militarisé du lot et le plus cynique.
Le film prend le contre pied du schéma narratif habituel des survivals, à savoir qu'ici la menace est montrer clairement dès le premier quart d'heure et le premier heure arrive aussi dans ce premier quart d'heure ce qui est très rare dans ce genre de film, après le rythme sera nettement plus calme, les cajuns se manifestant très peu mais bon on sent leur présence tout au long du film, ils peuvent être caché derrière n'importe quels arbres, ils laissent des pièges, lancent leurs chiens d'attaques, déterrent les cadavres et vont finir par rendre fou nos pauvres héros.
En terme d'écriture c'est vraiment un survival intelligent, l'un des plus malins du genre ( tellement moins con que Delivrance ) et qui arrive à prendre le contre pied du spectateur même si on peut deviner qui a le plus de chance se s'en sortir.
Les personnages sont très bien caractérisés et très vite on se rend compte qu'il n'y a pas véritablement de personnages sympathique, on a de tout dans ce groupe mais surtout ce qu'on a pas c'est de gars compétent, ils vont accumuler les erreurs et se foutre eux même dans la même entre le petit nerveux qui se prend pour un super soldat, le coach qui devient fou, le petit chef qui suit le règlement à la lettre en sortant du jargons militaire à tout va, le nerveux de la gâchette, le cynique ... enfin une belle équipe de bras cassé, en fait ce film c'est un peu un anti Rambo.
Et puis il y a cette fin pleine d'ambiguité où on peut imaginer tout les scénarios possible : sont ils devenu fou ? retombent ils sur une menace ? sont ils sauver, toute les théories sont plausible moi je penche sur la nouvelle menace car Hill film ça de façon trop explicite pour que ce soit anodin.
Walter Hill n'a jamais été considérer comme un grand réalisateur, un bon faiseur oui, mais pas un grand réalisateur et moi je trouve que définitivement avec ce film il gagne ses galons, je vais commencer par le final qui est ce qu'on appel une leçon de cinéma, comme McT dans Predator ( d'ailleurs McT a dut être inspirer par le Hill car il reprend certaines idées comme le gars qui se peint le torse et il reprend même Sonny Landham pour son film ), Hill livre une séquence entièrement muette pendant près de 10 minutes où la tension est à son maximum et où on comprend parfaitement la paranoïa du perso de Boothe ( le plan trompeur sur l'échafaud au premier coup fait tout drôle ) et sur cette scène Hill fait monter doucement la sauce, clairement on ne peut pas anticiper ce qu'il va se passer et la tension atteint des sommets ( on se dit carrément que le film peut carrément basculer dans le pur film d'horreur à la Leatherface ), juste un grand moment de cinéma que n'aurait pas renier Peckinpah ( on y retrouve la même science du montage ).
Et puis comme les 3 screens ci dessus le prouve, visuellement ça a de la gueule ( ici on est au lisière du fantastique et le très bon chef op Andrew Laszlo fait un excellent boulot ), alors Hill n'opte pas pour le scope et c'est judicieux même si forcément on aimerait voir des beaux plan en scope ici Hill réussit à donner de la gueule à son film et ce choix de format permet de réduire le champ intelligemment, ici pas de profondeur du coup on ne voit jamais l'ennemi, ici pas de grand espace, on baigne toujours dans ce putain de bayou et on ne voit que des arbres et des marais et comme les soldats on a l'impression de tourner en rond.
Et puis quel décor, le genre de lieu que toute les 3D ou HFR du monde ne pourront pas mieux retranscrire, ici on sent l'humidité, on sent la crasse, le froid, le brouillard, on en chie avec eux, le bayou c'est pas pour les pd.
Sur la forme le film est difficilement attaquable ( ou alors faut être aveugle ).
Le gros plus du film c'est bien entendu son casting car faut se le dire le même film avec Ryan Gosling ça l'aurait fait moyen donc ici on a donc que des trognes bien comme il faut avec en premier lieu un Fred Ward tout bonnement génial dans son rôle de soldat qui se prend pour un putain de warrior ( le perso est vraiment bien ), Power Boothe c'est le petit nouveau cynique qui débarque mais qu'il faut pas faire chier et son charisme est une nouvelle fois évident, Keith Carradine, je comprend pas, c'est un putain d'acteur, ici une fois de plus il est génial et c'est vraiment un gars qui n'a pas eu la carrière qu'il mérite car il avait vraiment le talent pour tout jouer, et même maintenant on le voit pas assez ( le voir dans Cowboy vs Envahisseur était un des seuls trucs positif du film ), Peter Coyotte c'est un gars que j'aime pas du coup j'étais bien content de le voir se prendre un headshot aussi rapidement et puis on a un habituel de Walter Hill avec Brion James et sa tronche inoubliable ( c'est le genre de gars qu'on se demande toujours où on l'a déjà vu : le méchant dans
Scorpion Rouge, un flic dans
48h, un des mercenaires de
La Chair et le Sang ) ici il campe un cajun ( et parle donc un français atroce )
La BO de Cooper est très bien, j'ai une énorme préférence pour le morceau d'intro.
Walter Hill, un grand réalisateur qui mériterait d'être reconnu à sa juste valeur, Sans Retour c'est un film qui mixe habillement la réflexion ( ici pas de coté métaphysique à la con parce que tu vois moi j'aime me chatouiller la nouille devant des plans qui veulent rien dire comme Boorman sait si bien le faire, tient d'ailleurs Delivrance c'est l'Assassinat de Jesse James du survival ) et le coté action, chose que ne faisait pas le sois disant chef d'oeuvre du genre.
Un film qui permet de sélectionner les bons cinéphiles des tocards.
8,5/10