[Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

[pabelbaba]

Cool, cool, cool, cool, cool, cool, cool...

Heureusement qu'il y a Milian, même un peu.

[Jed_Trigado]

Les Rendez-Vous de Satan - Giuliano Carnimeo (1972)

Le Chat qui Fume continue a nous exhumer des giallos souvent obscurs, d'autres parfois injustement zappés malgré leur aspect prestigieux, dans Les Rendez Vous de Satan autant dire que c'est le second aspect qui motive : imaginez donc le staff derrière les giallos de Sergio Martino (le couple Fenech/Hilton en lead, Gastaldi au script, Bruno Nicolai a la zik et Luciano Martino a la prod) qui s'associe le temps d'un film avec la paire gagnante du gadget western Giuliano Carnimeo/Stelvio Massi. Une chose sera sûre, c'est qu'on sera certain d'un minimum de qualité d’exécution.

Le truc qui frappe c'est que le réal n'est guère désarçonné par son environnement urbain et mieux arrive a glisser des conventions de mise en scène propre au genre qui a fait sa renommée (pas mal de zooms et surtout une alternance gros plans/plans larges) sans faire tâche, sans parler d'une photo particulièrement soignée jouant a fond sur les contrastes chromatiques (une source de couleur très vive peut émerger en plein milieu d'une image grisâtre). Derrière ça, on sent que peu de choses se détachent du cycle giallesque de Sergio Martino, Gastaldi s'en tenant a une quasi-unité de lieu parfois tenue artificiellement a mon sens, ainsi que la multiplication de nombreuses fausses pistes alors que le coupable se grille au bout d'une vingtaine de minutes.

Mébon, le charme opère, il y a de bonnes idées visuelles, un humour de situation pas trop envahissant (les deux flics) et le duo Hilton/Fenech pète toujours la classe (surtout la mère Fenech qui nous gratifie d'un joli body painting pour sa première apparition )

6,5/10

[pabelbaba]

Hum... Edwige...

J'ai vu récemment qu'elle avait joué avec Aldo Maccione dans un Philippe Clair. Ca me botte presque plus que ton giallo.

[Jed_Trigado]

Spawn - Mark AZ Dippé (1998)

En attendant le reboot signé par Todd McFarlane lui-même, il fait bon de se remémorer cette première adaptation ciné, déjà très controversée en son temps mais encore plus aujourd'hui. J'avais souvenir de SFX dégueus et d'une BO techno métal bien ancrée dans son temps, ça a pas loupé, on est plus devant Mortal Kombat Destruction Finale que dans Blade, a chaque plan on sent qu'on est bien dans les années 90.

Mais c'est davantage l'écriture et le ton global qui s'avère rebutant, on tombe dans une banale histoire de vengeance assez gentillette et foutrement mal structurée, très chiche en action (et plus c'est très mal monté), on se demande bien est passé la radicalité du perso de Spawn et ses adversaires : Martin Sheen force sa voix comme un goret, tandis que John Leguizamo phagocyte le spectacle en enquillant les vannes pétomanes et Michael Jai White s'avère très fade alors que le monsieur est coutumier des prestations badass, on pourra se consoler devant une Mindy Clarke toute en tenues moulantes mais c'est bien peu. L'autre gros problème, c'est le décorum, visiblement le production designer n'a pas du lire une case du comics, entre le pavillon de banlieue tout propret du héros, l’espèce d'underworld au rabais qui se cantonne a voir dix clochards s'entasser dans une pauvre ruelle qui fait 50m a tout casser et bien sûr cet enfer numérique indigne d'une cinématique ps1.

Pourtant, malgré ses défauts plus que visibles, j'y ai pris un certain plaisir devant certains aspects nanars, notamment le maquillage d'Al Simmons que le fait ressembler a une part de quiche lorraine trop cuite ou certains sfx (le coup bien débile de Spawn qui se transforme en pilier de béton, ainsi que la moto armure. ).

4/10

[Jimmy Two Times]

La soundtrack déboîte méchamment. Il m'arrive encore régulièrement de l'écouter. Le concept de la rencontre d'1 artiste métal et 1 artiste électro sur chaque titre est franchement sympa et il n'y a pas grand chose à jeter.

Le film en revanche...

[Jed_Trigado]

Haine - Dominique Goult (1980)

Sur le papier, il y avait de quoi espérer un truc au moins regardable : Kinski dans sa période française venant jouer les bikers mystérieux victimes de l'intolérance des ploucs du fin fond du trou du cul de la Bretagne (comme quoi, il n'y a pas que le Nord Pas-de-Calais ), suite au meurtre d'une jeune fille au même moment par un autre motard.

Ca essaye dès le début de la jouer un peu tendu du slip, avec des plans très longs et une économie de dialogues sauf que l'ensemble est vite handicapé par son allure formelle très pauvre et des interprétations parfois bien calamiteuses (même Kinski semble largué pour dire, mais la palme va a Maria Schneider qui dégage autant d'enthousiasme qu'un vendeur de pompes funèbres), donnant l'impression de voir un sktech de Groland étiré sur 90 minutes. Le pire, étant le côté hyper-décousu de la narration qui met un sacré coup a la suspension d'incrédulité (comment sait-on que le meurtrier est un motard ? Pourquoi Kinski s'obstine a rester dans les parages alors que tout le monde veut le buter, surtout que les stratagèmes pour le piéger sont plus pétés les uns que les autres ?), du coup on s'emmerde mollement, l'ensemble n'est même pas risible au second degré et on se prend a compter les minutes avant d'atteindre le générique de fin.

Comme d'hab' Le Chat est décidément régulier dans ses parutions de films obscurs, pour un film sympa, on doit s'en farcir un autre tout chiant. Seul point vraiment positif de cette édition, c'est l'interview de l'acteur Patrice Melennec (que je ne connaissais pas, mais qui a l'air d'avoir une petite carrière pas dégueu) et qui est d'une absence de langue de bois qui fait plaisir a voir.

3/10

[Val]

Pfou, il redescend dans le bas de la pile...

[Mr Jack]

Val quand il rentre chez lui retrouver ses piles

[Val]

Mine de rien, ça commence à ressembler à ça.
En tout cas, on ne me voit déjà plus quand je suis assis à mon bureau.

[Jed_Trigado]

J'avais le même problème mais je commence a sacrément écrémer depuis quelques mois, je trouve ça désormais indécent de stocker autant au fil des années.

[Jed_Trigado]

The Gambler - Rupert Wyatt (2014)

Remake du film éponyme de Karel Reisz sorti trente ans plus tôt, The Gambler me semblait une bonne idée tant l'original était bardé de défauts notamment du point de vue de l'écriture très ampoulée signée Toback donnant l'air d'un pensum assez lourdaud qui passe a des années lumières de son sujet (l'addiction au jeu donc). Effectivement cette relecture va s'avérer plus limpide pour le grand public tout en essayant de conserver le plus possible la dimension psychologique du projet, ce qui donne un film ma foi assez hybride dans ses intentions.

The Gambler se construit donc sur des blocs entiers de passages parfois très longs montrant tour a tour les deux grandes facettes du perso de Wahlberg, joueur compulsif la nuit et prof sociopathe aux idées arrêtées le jour, ce qui touche au monde du jeu s'avère assez bien rendu avec peu de dialogues et une fascination relative pour la "maladie" de ce type qui ne sait jamais s'arrêter. Par contre, l'ensemble devient plus verbeux dès qu'il s'agit de montrer le gars dans son quotidien face aux autres, les dialogues ont le mérite de ne pas être trop pompeux même si l'on evite pas l'impression de couloirs de dialogues qui philosophent un chouia un peu trop par instants, heureusement que les acteurs défendent le truc assez correctement (Goodman et la scène du "fuck you thing" est vraiment jubilatoire) excepté Marky Mark qui a pris le parti de jouer son rôle comme s'il était un junkie/alcoolo avec une gueule de bois permanente, j'ai trouvé ça complètement hors propos et ça n'aidait a rendre son personnage crédible.

Au final, je le préfère d'une courte tête a l'original, car même si le sujet mériterait un traitement plus appuyé (l'espece de smili happy end, c'était pas a faire ), il demeure efficace et évite de trop dériver dans l'intellectualisme, en plus la BO est vraiment sympa.

5/10

[logan]

J'avais le même problème mais je commence a sacrément écrémer depuis quelques mois, je trouve ça désormais indécent de stocker autant au fil des années.

Il est guéri, c'est un miracle!!!!!

[Jed_Trigado]

Calmos, j'en arriverais jamais a ton extrême non plus.

Mais je pense largement diviser ma collection par deux (qui comptait 2500 titres au dernier recensement) sur le long terme.

[Dunandan]

Perso, après un pic à 1000-1100, j'en arrive à un point où 3 achats sur 4 sont des rééditions.

[Jed_Trigado]

Killer Constable - Kuei Chih-Hung (1980)

La déception.

J'avais relu vite fait l'avis de Scalp et bon on connait le bougre, il est parfois bien pinailleur mais là je suis forcé d'admettre qu'il est dans le vrai. Puis ensuite j'ai relu celui de HkCinemagic où j'étais persuadé qu'ils en parlaient comme une perle, en fait j'ai confondu avec Gang Master qui a un pitch similaire (le con. ).

Bon, je vais éviter de paraphraser notre grincheux en chef en évoquant déjà le positif, plaquer une pure intrigue de polar au sein d'un wu xia pian faut avouer que c'est pas courant mais on s'y fait assez vite, surtout que le ton est très hard boiled, les garants de la loi sont tous sauf des enfants de chœur et n'hésitent pas a employer la torture pour arriver a leurs fins (ici "capturer" une bande de cinq ravisseurs qui ont fauché un butin appartenant a un seigneur). Il y a un petit coté commando avec cette bande de flics qui vont être réunis avec chacun sa petite personnalité (enfin, a part Chen Kuan Tai, le petit vieux et le jeune louveteau qui condamne les méthodes de ses confrères, c'est pas la folie non plus), ça fonctionne bien pendant une bonne demi-heure avec ce rapport empathique inversé avant l'arrivée d'une scène qui bouleverse tout, un magnifique fight 2 vs 1 situé dans la pénombre, superbement chorégraphié et photographié (j'imagine pas comment ça doit galère a rendre juste en dvd, tellement l'image est contrastée), a partir de là, la traque va prendre des allures de n'importe quoi, puisque le mot enquète n'existe pas, en fait les différents voleurs vont être retrouvés par des concours de circonstances. Derrière, ça essaye vaguement de questionner la morale de ses persos (Kuei Chih-Hung a toujours eu ce souci dans ses autres films, mais ça passait mieux, car c'était plus induit) a travers ses dialogues parfois assez maladroits "Rho il a l'air violent comme ça, mais en fait, il fait ça par devoir" et tombe finalement dans un manichéisme qu'il cherchait pourtant a fuir, la faute a un twist qui fait virer le récit dans une guerre des classes basse du front.

Néanmoins, malgré le nombre assez mince de combats ceux-ci sont très inspirés, variés et violents a souhait (le mini plan séquence avec le seigneur qui se fait trancher le tibia au sol ! ), dommage du coup de ne pas avoir mise plus ses cartouches là dessus tant Kuei s'exprime mieux avec sa caméra qu'avec sa plume. Ma note sera a la hauteur de ma déception, avec un tel pitch, il y avait de quoi faire une véritable pépite, mais qu'on ne se trompe pas, ça reste une production honorable malgré tout.

6/10