[Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Modérateur: Dunandan

Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar Mark Chopper » Jeu 18 Avr 2019, 09:45

Cet homme a de toute façon bon goût en cinéma.

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Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar pabelbaba » Jeu 18 Avr 2019, 10:02

A condition de ne pas regarder dans toutes les directions. :chut:

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Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar Mark Chopper » Jeu 18 Avr 2019, 10:11

Aimer Star Trek, c'est aimer la télévision à la base.

Donc, ce n'est pas du cinéma. CQFD.
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Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar pabelbaba » Jeu 18 Avr 2019, 10:12

Et puis ils sont frères de lunettes aussi.

Tout va bien... :eheh:
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Direktør (Le) - 7/10

Messagepar Olrik » Dim 21 Avr 2019, 12:40

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Le Direktør
(Lars Von Trier – 2006)

Ravn est un entrepreneur qui a monté son entreprise en utilisant le pognon de ses associés, prétextant des difficultés financières. Il s’est toujours présenté comme un simple employé sous les ordres d’un mystérieux « direktør » résidant aux Etats-Unis, cela pour éviter de subir l’ire de ses collaborateurs en cas de décisions impopulaires. Ça se corse le jour où il décide de vendre l’entreprise à un homme d’affaires islandais qui exige d’avoir affaire au patron. Ravn, toujours soucieux de son image de mec sympa, décide alors d’engager Kristoffer, un obscur théâtreux afin de jouer le rôle du directeur…


Après le bide (plutôt mérité) de Manderlay, LVT revient à la comédie, avec un petit groupe d’acteurs danois (exception faite du fidèle Jean-Marc Barr, ici dans un rôle navrant – mais drôle). Oui, il « revient » et non pas « s’essaye ». Le lien Trier-comédie paraît peu évident tant sa filmographie ne paraît pas faire dans la gaudriole la plus évidente. Mais ce serait oublier sa série, The Kingdom, ou encore dernièrement The House That Jack Build faisant volontiers dans la farce (très) macabre. Ne pas oublier non plus une certaine prestation à Cannes, lors de la sortie de Melancholia, qui a permis de faire découvrir au monde entier combien Lars pouvait être un fameux gagman :
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Néanmois, Le Direktør, coincé entre Manderlay et Antichrist, fait figure de sacré ovni dans sa filmographie. Tout d’abord dans sa forme. Trier a en effet utilisé le système de l’Automavision, un système paramétré informatiquement en amont et permettant à un ordinateur de choisir aléatoirement le cadrage et le montage, le tout frôlant bien souvent l’hérésie photographique :

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Trier argua que cela permettait d’empêcher les acteurs de sortir de leur manchette de ces petits trucs pour essayer de se mettre en valeur. C’est qu’avec cette caméra fixée sur un chariot élaborée et changeant aléatoirement d’angle dès que l’on appuie sur un bouton, impossible en effet pour eux de deviner d’où va partir le coup.

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Bon, là, OK, l’actrice l’a deviné.

On peut penser que le résultat est irregardable et d’une certaine manière, il l’est. Mais cela donne aussi un côté foutraque qui convient bien au film car les tentatives de Ravn et Kristoffer pour faire illusion vont avoir bien du mal à s’accommoder des réactions des autres employés. Surtout, il est cocasse de voir que dans cette entreprise où il s’agit de tout maîtriser pour faire du chiffre, finalement les employés ne contrôlent rien. Dans un univers saturé de meta-langage jusqu’à l’absurde pour montrer que l’on domine son sujet, ces personnages sont symboliquement foutus hors cadre avant d’être purement et surement foutus à la porte (à moins d’un miracle).

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L’art de dégainer et de commenter un Powerpoint pour montrer que l’on mérite son salaire.

Et sinon, à part cela, Le Direktør parvient-il à ce qui est l’essentiel pour une comédie, à savoir faire rire ? Je ne dirai pas que je me suis tenu les côtes. Mais passé un bon moment, certainement. Un peu inquiet tout de même durant les vingt premières minutes, car on pénètre dans un style de comédie assez inattendu. Et puis on finit par apprivoiser ces personnages, ce style foutraque, ces situations et par décrocher quelques sourires. On se dit que le spectateur danois a particulièrement dû s’amuser des scènes où l’homme d’affaires islandais agonit d’insultes les Danois (apparemment il y a un contentieux historique entre ces deux nations). Pour un Français les scènes auront moins de sel mais j’ai tout de même aimé les commentaires furibards de l’Islandais retranscris mot à mot par son interprète, tout comme j’ai pu m’amuser de l’employée aux nerfs en pelote, de la scène qui amène la blonde à se faire prendre par derrière sur le burlingue du direktør, des rendez-vous incongrus entre Ravn et Kristoffer pour mettre au point une stratégie ou encore de l’obsession de Kristoffer pour l’illustre Gambini (il en parle avec une telle conviction que je suis allé vérifier si cet homme de théâtre avait vraiment existé – en fait c’est une invention de Trier).

Au final Le Direktør apparaît comme une comédie satirique assez réjouissante. Epurée, intellectuelle mais insolite et constituant finalement un retour réussi de Trier derrière la caméra après l’échec de Manderlay. Un film sympa juste avant l’antipathie unanime que va suciter Antichrist.
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F...comme Fairbanks - 7,5/10

Messagepar Olrik » Ven 05 Juil 2019, 08:09

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F... comme Fairbanks
(Maurice Dugowson - 1976)


Je ne connaissais pas ce Maurice Dugowson et je n'avais encore jamais vu ce film de 1976 avec Patrick Dewaere. Il y interprète André Fragman, jeune chimiste de formation bardé de diplômes qui revient de son service militaire non sans y avoir fait un peu de taule. Revenu à la capitale il y cherche du travail en rapport avec ses études. En attendant il s'éprend d'une théâtreuse, Marie (Miou-Miou). Mais alors qu'il comprend qu'il n'a pas fini d'être chômeur, André sent que sa patience et sa soupape de secours vont finir par lâcher, et Marie ne pourra rien y faire.
On l'aura compris, c'est un rôle sur mesure pour Dewaere qui va composer dans la deuxième moitié un personnage fiévreux et chaotique alors que la première présentait un André plutôt calme et gentiment excentrique. Les mauvaises langues pourront dire que finalement c'est un film de plus où il fait du Dewaere, reste que le magnétisme qu'il dégage est là et parvient à capter l'attention du spectateur qui n'a pourtant pas grand chose à se mettre sous la dent durant le première heure si ce n'est repérer une galerie de visages connus (Clavier, Lhermitte, Piccoli, Folon).
Finalement un film intéressant sur la détresse que peut occasionner le chômage. L'allusion du titre à Fairbanks ? Un choix bien vu qui résume ironiquementla vie de Fragman, et par extension celle de Dewaere.
Critiques similaires
Film: F...comme Fairbanks
Note: 6/10
Auteur: pabelbaba

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Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar pabelbaba » Ven 05 Juil 2019, 08:40

Jamais vu non plus. Mais bizarrement je sens que c'est mieux qu'un film avec Pioupiou Marmaille pour Poisson d'Avril.
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Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar angel.heart » Ven 05 Juil 2019, 18:45

Je l'aime beaucoup, celui-là. Dewaere y trouve un de ses meilleurs rôles. :super:
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Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar Olrik » Ven 05 Juil 2019, 19:03

pabelbaba a écrit:Jamais vu non plus. Mais bizarrement je sens que c'est mieux qu'un film avec Pioupiou Marmaille pour Poisson d'Avril.

angel.heart a écrit:Je l'aime beaucoup, celui-là. Dewaere y trouve un de ses meilleurs rôles. :super:


Le truc avec Dewaere, c'est que sa présence donne tout de suite une aura de film culte au titre que l'on visionne. J'ai vu que Dugowson l'a aussi utilisé pour un film intitulé Lily aime-moi, je pense que je vais aller zyeuter cela très prochainement.
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Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar angel.heart » Ven 05 Juil 2019, 19:56

Il est très sympa, Lily aime-moi. Mais c'est plus léger (malgré quelques réflexions intéressantes sur le couple et le besoin des autres pour se forger/avancer) et Dewaere n'y est pas aussi habité que dans F... comme Fairbanks qui fut pour moi un vrai coup de coeur (faut dire aussi que je l'ai vu après une séparation et pendant une période de chômage... :mrgreen: ).

Mais, clairement, Lily aime-moi est également à voir. :super:
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Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar Olrik » Ven 05 Juil 2019, 22:41

Je viens de le voir, bon, forcément déçu après F comme Fairbanks. Faut dire aussi qu'avoir Rufus et Folon dans les rôles principaux, c'est tout de suite moins haletant. Et les continuelles notes d'accordéon en fond sonore, je n'en pouvais plus. Sympa si on aime les films français de cette période mais oui, la collaboration avec Dewaere l'année suivante sera bien plus fructueuse.
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Idiots (Les) - 7/10

Messagepar Olrik » Lun 08 Juil 2019, 10:33

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Les Idiots
(Lars Von Trier – 1998)

Vu au cinéma à sa sortie en 1998, à une époque où j’étais de toutes les expériences – surtout asiatiques – sur grand écran, Les Idiots ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable et ne m’avait pas incité pendant de longues années à me rendre dans les salles obscures pour contempler les œuvres du sieur Trier. Mais on parlait pas mal du Dogme à l’époque et j’avais donc décidé de voir par moi-même de quoi il en retournait. Souvenir d’un récit brut de décoffrage dans sa forme, pas vraiment beau, avec quelques plans pornographiques lors d’une partouze dans laquelle une dizaine de jeunes petits bourgeois forniquaient en mimant des trisomiques. Pas très sexy le souvenir, pas très engageant mais bon, après m’être enquillé cette année la quasi totalité de la filmographie de Trier, après avoir découvert Breaking the Waves et revu Dancer in the Dark, les opus N°1 et 3 de sa trilogie dite « du cœur en or », j’avais envie de revoir celui situé au cœur de cet ensemble de films.

D’emblée, un constat : les 110 minutes n’ont pas paru trop longues et sont mêmes plutôt bien passées. Les scènes un peu pénibles durant lesquelles on assiste consterné aux facéties des idiots visant à retrouver leur « idiot intérieur » tout en se démarquant de la médiocrité petite-bourgeoise qu’ils entendent dénoncer, ces scènes sont alternativement compensées par d’autres, plus réjouissantes à mon sens, montrant combien ce petit groupe se fissure peu à peu et finit par devenir finalement plus médiocre que ce contre quoi ils s’opposent.

Il y a d’abord Stoffer, en quelque sorte le leader de la bande :

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Interprété par Jens Albinus


Il est le plus virulent dans l’entreprise artistico-sarcastique des Idiots et finit par se conduire par une sorte de petit tyran qui ne cède en rien aux petits chefs autoritaires d’entreprise qu’il doit cordialement détester. Une scène nous le montre recevant un proche de sa famille débarquant à l’improviste et auquel appartient la grande demeure dans laquelle les idiots habitent. On comprend que Stoffer est chargé de s’occuper de la vente de cette maison, vente délicate pour lui car cela signifierait l’éclatement, la fin de sa petite communauté. Face à son oncle, il noie le poisson, dit qu’il va s’en occuper sérieusement sauf que dans une scène ultérieure on va le voir effrayer de potentiels acheteurs. Rien à foutre le Stoffer ! Et ouais, il pisse au cul de son oncle et de cette société capitaliste. Sauf que, plus tard, lorsqu’un père de famille plombera l’ambiance en venant chercher sa fille pour laquelle il s’inquiète (on apprend qu’elle est sous traitement thérapeutique), Stoffer s’écrasera comme une merde alors que d’autres de ses ouailles tenteront de retenir leur amie. Chier sur la société oui, mais risquer un procès de la part du paternel et aller en taule, quand même pas.

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Stoffer et le papa. Ambiance.

Bref, le portrait de tous ces idiots se fissurent peu à peu, à des degrés divers. Et finalement on s’aperçoit que tous ces petits anti-conformistes en herbe s’accommodent assez bien du conformisme de la société. Surtout, leur démarche de faire les idiots en public s’arrête net dès qu’il s’agit de la confronter à leur vie professionnelle ou leur vie familiale, montrant par là combien tout cela n’est finalement qu’un jeu vain que Stoffer est bien le seul à prendre au sérieux. Mais comme ce dernier n’apparaît au bout du compte que comme un raté doublé d’un parasite, il échoue évidemment à convaincre le spectateur du bien-fondé de son entreprise.

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A la rigueur, l’argument de la partouze pouvait être recevable.

Du coup, on se demande ce que peut faire ce titre dans cette trilogie du « cœur en or ». Il sera à rechercher du côté du personnage le plus discret de la bande, Karen, et à la rigueur de son ange gardien, Susanne, duo qui n’est pas sans annoncer le tandem Björk / Deneuve dans Dancer in the Dark. Karen est la petite dernière du groupe, au début du film elle tombe par hasard sur un de leurs « spectacles » et décident de les rejoindre. On découvrira bien plus tard qu’elle est en deuil, elle vient en effet de perdre son enfant et rejoindre la bande est sans doute pour elle un moyen de détourner pour un temps sa douleur personnelle. Mais jamais elle n’évoquera son cas personnel (sauf à la fin), préférant se tourner vers les autres pour essayer de les aider quand ça ne va pas. Modèle d’altruisme en comparaison duquel la négation nombriliste des autres mis en place par Stoffer et sa bande semble bien peu de chose. La scène finale, particulièrement réussie, en sera la terrible illustration.
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Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar Alegas » Lun 08 Juil 2019, 10:52

J'ai édité les photos NSFW pour les mettre en spoiler : ne pas oublier que certains vont sur le forum au boulot.
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Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar osorojo » Lun 08 Juil 2019, 11:16

Ui, merci de ne pas l'oublier, j'ai effectivement affiché le gros pénis au boulot, je me suis senti tout seul :eheh:

Sinon, ça a l'air bien wtf, je l'essayerais bien celui-là ^^
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Re: [Olrik] Mes films qui tuent la gueule en 2019

Messagepar Olrik » Lun 08 Juil 2019, 11:24

Bah ! Un gros pénis n'a jamais tué personne. Si vous vous faites choper dites que c'est le film d'un réalisateur danois expérimental qui a eu la Palme d'or et ça passera tout seul (l'excuse, pas le pénis).
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