[Pabelbaba] Mes critiques en 2019

[Jed_Trigado]

Vendu !

[pabelbaba]

Tu vas pas être déçu!

[Dunandan]

En effet, ça donne envie.
Un lien Amazon pour le choper ?

[pabelbaba]

Je l'ai pris sur amazon.de

[Dunandan]

Plus dispo, mais au moins j'ai la référence.

[Dunandan]

L'Hirondelle d'Or aka Come Drink with Me de King Hu - 1966

J'avais vraiment adoré ce film quand je l'ai découvert au début de mes achats compulsifs de DVD il y a 10-12 ans. Une bobine de cape et d'épée avec énormément de grâce et malgré tout une violence inhabituelle, compte tenu du millésime et de mes connaissances surtout occidentales des films du genre de cette époque.

Mais le temps a passé et depuis lors mes yeux ont vu défiler un nombre incalculable de péloches made in Shaw Brothers et surtout made in King Hu.

La première chose qui frappe, c'est que les décors naturels d'HK sont méchamment pauvres. Ce n'est pas pour rien que les réalisateurs de la firme tournaient principalement en studio. Mais du coup, la comparaison avec les œuvres majeures de King Hu, qui avaient pour toile de fond la luxuriante île de Formose, fait franchement mal à notre hirondelle. Cependant la catastrophe est évitée avec un bon nombre de scènes se déroulant en studio ou dans un temple lambda mais fonctionnel. Finalement c'est dans ces conditions que King Hu se débrouille le mieux. Il iconise les arrivées de son héroïne dans l'auberge et dans le temple en usant et abusant des travellings.

C'est un peu la même chose dans les combats. Malgré quelques idées de mises en scènes avec gestion du hors champ et des effets bis assez peu discrets, son héroïne est au centre de tout. Il a choisi Cheng Pei Pei pour ses qualités de danseuse et ça se voit. Elle est agile, gracieuse et ne renvoie jamais d'image de puissance. Pour le genre, c'est un joli tour de force, même si un individu avec une épée en main aura toujours plus de gueule qu'un individu qui se bat avec ses poings. Mais elle est crédible. Cela tranche avec l'aspect gore et sans pitié du film. Le gamin qui se fait achever sans sommation, c'est pas fréquent sous nos latitudes. Ce mélange étrange me plaît toujours autant!

D'autant qu'à présent je connais bien les acteurs et que ça fait plaisir de voir Yueh Hua dans le rôle du cabot qui cache son jeu sous couvert d'alcool, alors que les rôles plus sérieux lui collaient à la peau. En revanche parmi les bandits on retrouve la même kyrielle de méchants du studio, qui ne pourront pas se défaire de leurs personnages tant ils ont la trogne idéale.

Au final, je ne peux pas cacher ma petite déception, parce que la fraîcheur de la découverte n'est plus là et qu'il est évident que King Hu a proposé des plans et scènes bien plus beaux ailleurs, mais malgré tout, ce mélange d'élégance, de légèreté et de violence frontale reste presque unique et est très agréable à suivre.

7,5/10

[pabelbaba]

Cops and Robbers d'Alex Cheung - 1979

Assez étonnamment, j'y allais à reculons. Les quelques polars HK pré-80s que j'ai pu voir allant du bien nul au tout juste moyen.

A vrai dire, le gros problème de ces films, c'est qu'ils ne jouaient pas assez sur l'action et s'embourbaient dans des drames pas finauds comme on sait si bien en écrire à HK. Ici on reste un peu dans la même veine, avec une histoire centrée sur le quotidien d'une bande de flics qui s'entendent parfaitement et d'où ressortent deux chefs charismatiques et un rookie. Il n'y a cependant qu'une seule enquête sur toute l'intrigue. Elle suit d'ailleurs un chemin bien balisé et pourtant c'est suffisant.

En effet, Cheung prend le temps de nous présenter ses persos (autant flics que voyous) mais aussi sa ville, et ça c'est bonnard! On visite un peu partout et ça permet de conserver un rythme soutenu malgré le faible nombre de rebondissements. Grâce au style de Cheung, relativement nerveux avec caméra à l'épaule, scènes chocs (le flic qui se prend la balle dans la tête plein cadre au ralenti... ), voire caméra au ras du bitume, on sent bien l'urgence et le délire qui va poindre.

Parce que finalement, le vrai point fort du film c'est son méchant, incarné par Hui Bing Sam, dont c'était le premier rôle et qui électrise l'écran. Sans lui, le film aurait été tout juste correct, mais il insuffle tellement de folie dans son perso qu'il dynamite le final et transforme limite le film en slasher. C'est vraiment impressionnant pour un premier rôle au cinoche. D'ailleurs avec un autre acteur (genre Shing Fui On et peut être même Anthony Wong) ça aurait pu virer au n'importe quoi un peu gênant. Mais là, c'est parfait et il offre un final aussi fou que prenant.

Forcément, ça laisse le spectateur sur une très bonne impression.

7/10

A noter que dans les bonus du BR Spectrum il y a un entretien de plus de 30 minutes avec Julien Sévéon sur la Nouvelle Vague HK et le Polar qui est passionnant.

[Jed_Trigado]

J'ai surtout découvert Alex Cheung qui était un total inconnu a mes yeux et qui pourtant a l'air d'avoir une carrière assez sympa.

Je mettrais un poil moins, je pensais pas que le film irait aussi loin dans son aspect vériste, on dirait un ancêtre de L627 dans sa manière de peindre le quotidien d'un corps de métier.

[pabelbaba]

Je ne suis pas hyper convaincu par le parallèle avec L627, qui montrait la faiblesse des moyens de la police, que certains étaient là un peu par hasard, les problèmes avec la hiérarchie, alors qu'ici c'est plus les relations familiales et la traque du braqueur qui prend de la place.

Sinon, j'ai clairement envie de voir Man on the Brink à présent!

[pabelbaba]

La Raison du Plus Fou de François Reichenbach - 1973

Un film écrit et joué par Raymond Devos. Carrément. Forcément, le pitch vaut le détour : sous la forme d'un road movie gentiment doux-dingue, Devos nous promène de Paris à Nice en compagnie de deux hippies qui veulent voir la mer.

Dit comme ça, on s'attend à un truc relou façon nouvelle vague un brin à la bourre. D'un côté c'est un peu ça, mais en fait le film mélange vraiment beaucoup de choses. En premier lieu,, il y a Devos et il prend énormément de place, en fait beaucoup, lâche ses tirades et jeux de mots habituels en cascade. Ce n'est pas désagréable et ça va avec l'aspect folie douce de l'ensemble. Mais pour autant, ça ne part jamais vraiment en live, il y a fil conducteur et on reste dans les clous.

La présence au casting de nombreux "vrais" acteurs a dû aider et ça donne des bouffées de n'importe quoi parfois jouissives, comme Lino Ventura en flic motard, Marthe Keller qui connait un bon hôtel à Avignon ( ), Carmet et Sapritch en couple déglingo qui se détestent poliment ou Roger Hanin qui fait du Roger Hanin bien lourd.

Ca pourrait virer au grand n'importe quoi, mais Devos tient bien son déroulement et les situations ne s'emballent pas trop vite. Surtout, Reichenbach a du métier et propose de belles choses. La partie dans les embouteillages parisiens, c'est superbe par exemple et par la suite ses vues sur la campagne française valent le détour.

Au final, on a un road movie atypique et pas chiant, où Devos fait le show (il donne pas mal de sa personne d'ailleurs), ce qui en fait un témoignage quasi unique de ses capacités cinématographiques et nous permet de voir un film d'auteur drôle et sans cynisme.

6,5/10

[Alegas]

Les Sorcières d'Eastwick de Georges Miller - 1987

Madame me dit qu'elle veut le voir et qu'il passe sur Arte, moi je confonds avec La Mort vous va si bien et nous voilà à regarder cette merde.

Pourtant le pitch pouvait donner un truc sexy et marrant, avec les trois nanas en mode délurées et Nicholson qui cabotine comme un cochon. Pour Nicholson, le compte y est, mais il mouline dans un tel néant scénaristique que ça devient sans objet. D'ailleurs sous quelles quantités de coke et de poudre de testicules de kangourous Miller a lu ce script? Il avait signé pour un film random et a perdu à la courte paille avec Spielberg qui a récupéré L'Empire du Soleil et Joe Dante L'Aventure Intérieure? C'est pas possible autrement. Quoiqu'il avait bien validé le scénario du Dôme du Tonnerre.

Tout est chiant, les relations entre les persos sont tellement fakes que ça en divient gênant et le retournement de situation final provoque un king size facepalm qu'on ressent comme un glaviot dans la tronche du spectateur.

Heureusement, Miller a l'air d'y croire et propose des scènes relativement dynamiques, mais c'est peine perdue, on se fait méchamment chier.

Cerise sur le gâteau, on nous refuse tout moment sexy alors qu'il y avait un boulevard pour proposer des scènes osées et décalées.

Un bel étron/10

[Val]

Comment j'ai souffert dimanche soir. Je ne comprends pas la réputation de cette merde.

Je n'ai rien compris au film (enfin si, je ne suis pas débile, j'ai compris l'histoire mais je n'ai pas compris ce que veut dire Miller).

[pabelbaba]

Pareil.

[Jed_Trigado]

Une purge de compète.

[angel.heart]

J'aime bien !