[Alegas] Mes Critiques en 2019

[pabelbaba]

Je n'en suis pas si sûr. Il n'y a pas vraiment d'humour gogol et visuellement, les partis pris sont radicaux.

S'il enchaîne après Ebola Syndrome, ça passera tranquille.

[Jed_Trigado]

Il n'y a pas vraiment d'humour gogol

T'as oublié le bodybuilder et la nymphomane toi.

[Dunandan]

Ah bon, t'as réussi à trouver une édition physique pas trop chère Alegas ? De mon côté, rien à moins de 34 euros (Rakuten).

[Mark Chopper]

Full Contact, ce n'est pas le premier film a avoir utilisé le bullet time ?

[pabelbaba]

Il n'y a pas vraiment d'humour gogol

T'as oublié le bodybuilder et la nymphomane toi.

C'est gros, mais ça prend moins de place que pas mal de conneries dans d'autres films HK. Ce film est plus vulgaire que gogol et ça fait une petite différence qui me fait croire que Alegas a une chance d'aimer.

[Mark Chopper]

Parce qu'Alegas est vulgaire ?

[Jed_Trigado]

Full Contact, ce n'est pas le premier film a avoir utilisé le bullet time ?

Si tu fais référence a la fusillade du night-club, c'est des travellings ultra-rapides qui suivent les projectiles en gros plan et ça c'est un truc ouvertement repiqué a Nikita. Le procédé est pas exactement le même dans son exécution que celui du bullet time.

[Mark Chopper]

OK, je n'ai pas vu le film depuis longtemps, je ne me souvenais plus.

[Alegas]

Ah bon, t'as réussi à trouver une édition physique pas trop chère Alegas ? De mon côté, rien à moins de 34 euros (Rakuten).

Je l'avais trouvé à 14 balles chez Gibert une fois, et sinon il y a souvent des gens sur Le Bon Coin qui sont capables de le vendre pour moins de 10 euros.

[Dunandan]

Si jamais tu retombes dessus à Gibert, n'hésite pas à le prendre du coup, je te le rachèterai si tu ne veux pas le garder .

[Alegas]

Ça marche.

[Alegas]

The Master de Paul Thomas Anderson
(2012)

Seconde vision et autant le film n’avait pas très bien vieilli en tête depuis la séance de cinéma, autant j’ai vraiment apprécié de le revoir. Peut-être que la découverte en salle avait été synonyme de déception (dans la filmographie de PTA, c’est quand même son moins bon depuis Hard Eight), et que cette même déception a désormais été relativisée quand on voit les deux films suivants du bonhomme (Phantom Thread encore je peux comprendre qu’on apprécie, mais alors Inherent Vice c’est juste un grand non). Bref, le fait est que j’ai un peu plus apprécié à la revision, sûrement parce que ça me paraît encore plus évident aujourd’hui que The Master est une réelle continuité du film précédent de PTA, There will be blood. On y retrouve le même rythme, la même construction scénaristique, quasiment la même équipe technique, et grosso modo la même thématique : la rencontre entre un pouvoir spirituel et un être complètement imprévisible.

Sur le même sujet, beaucoup de réalisateurs auraient simplement livré un film sur les débuts de la scientologie (car c’est clairement de ça dont il est question, bien que ce ne soit jamais explicité), et PTA arrive à déjouer ce piège de la facilité en livrant le portrait d’une relation de deux hommes que tout oppose, mais qui vont quand même se retrouver lié, chacun étant attiré par son contraire. On va donc suivre un électron libre paumé, un alcoolique en puissance qui vit au jour le jour et dont la seule qualité est d’être capable de produire de l’alcool qui déboîte avec quasiment n’importe quoi, et qui va rencontrer par hasard la route d’un maître de secte, qui va chercher à donner un sens à sa vie. Cette relation entre les deux hommes, c’est clairement le gros point fort du métrage, tout passe par elle, et c’est d’autant plus passionnant que ça revient finalement à voir l’exact opposé de There will be blood, avec deux personnages qui attendent chacun quelque chose de l’autre, mais qui n’arriveront pas à trouver ce qu’ils cherchent, seulement une amitié temporaire.

L’autre grande qualité du film, c’est clairement son casting : Joaquin Phoenix est complètement habité au point que ça en devient flippant, Philip Seymour Hoffman trouvait là le dernier grand rôle de sa carrière, et Amy Adams montrait déjà que même avec peu de présence à l’écran elle est capable de marquer durablement (elle n’a pas beaucoup de scènes, mais le peu qu’elle a montre clairement l’ascendant qu’elle a sur le reste des personnages). Sinon, c’est marrant de revoir le film et de constater qu’il y a beaucoup de seconds rôles qui ont, depuis, percé, notamment Jesse Plemons et Rami Malek. Et puis il y a la forme du métrage, et là pour le coup je n’ai rien à redire : c’est sublime de bout en bout, une sorte de perfection visuelle . Je ne sais pas si c’est le choix du 70mm ou si le fait d’avoir, pour la première fois, changé de chef-opérateur (on a cette fois celui des derniers films de Coppola père), a permis à PTA de trouver une sorte de rafraîchissement, mais il y a clairement un truc dans ce film qui rend chaque plan assez fascinant, notamment dans la façon de gérer les contrastes. Formellement, j’aurais presque envie de dire que c’est l’apogée du style de PTA initié depuis plusieurs années, et les deux films suivants seront à mon sens une sorte de régression et de répétitivité. Au final, le seul gros défaut que je pourrais reprocher au film, c’est son rythme moins bien géré que celui de There will be blood, mais pour le reste sinon c’est clairement le dernier bon film de son auteur en date.

7/10

[Jimmy Two Times]

Faudrait que je le revois celui là. J'ai relu ma critique de l'époque et j'ai l'impression qu'elle n'est pas de moi tant je serai incapable de pondre un tel texte aujourd'hui

[Jed_Trigado]

un alcoolique en puissance qui vit au jour le jour et dont la seule qualité est d’être capable de produire de l’alcool puissant

J'avoue ça se tient comme constat.

Sinon, plus sérieusement, je comprends la division qu'il a suscité a sa sortie vis-a-vis de ses partis-pris formels plus extrêmes que d'habitude, mais j'y vois toujours un très grand film sur l'une des thémas cardinales d'Anderson : celle de la famille de substitution et de ce besoin de "tuer" le père pour s'affirmer en tant qu'individu. D'ailleurs mon rejet actuel pour son travail actuellement vient du fait qu'il est désormais parti sur autre chose et n'arrive plus vraiment a me parler.

[Alegas]

Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson
(2009)

J’éprouve auprès de Wes Anderson un respect poli : le mec a indéniablement une patte, un univers, mais ses films me laissent toujours sur le bas côté, comme si je pouvais saisir le délire sans pour autant m’impliquer à fond dedans. Fantastic Mr. Fox est l’exception qui confirme cette tendance, et encore aujourd’hui je pense sincèrement que c’est le film le plus abouti de son auteur dans le sens où c’est celui où Anderson s’exprime le mieux, que ce soit à travers sa mise en scène ou ses personnages. Pourtant, l’adaptation d’une œuvre de Roald Dahl n’était pas spécialement évidente. Beaucoup de réalisateurs s’y sont cassés les dents, soit en imposant trop leur propre univers (Burton avec Charlie and the chocolate factory), soit en étant fidèle jusqu’à l’excès (Spielberg avec The BFG), et là pour le coup c’est clairement la meilleure adaptation de Dahl à ce jour, celle qui trouve un juste milieu entre le style particulier d’Anderson et la folie ambiante de l’auteur.

Du coup, le maniérisme visuel forcé que je reproche souvent à Anderson est ici complètement justifié par la stop-motion, qui sied très pied à ces ruptures de ton et ces cadres très composés, au point qu’il est selon moi impossible d’imaginer le même film avec une mise en scène plus basique. Visuellement donc, c’est un festin pour les yeux. Ce n’est clairement pas de la stop-motion façon Laïka qui va chercher à atteindre quelque chose de bluffant. Ici on est plus dans l’authentique, le spectacle où le fait-maison est assumé, et c’est d’autant plus rafraichissant à une époque où on associe trop souvent l’animation avec une recherche de réalisme. Ça s’autorise des erreurs d’une image à l’autre, des effets visuels sans assistance numérique (les fumées en coton ou l’eau en papier transparent), et ça c’est vraiment ce que j’aime particulièrement dans la stop-motion.

Et puis côté script ça assure : c’est rythmé comme pas possible, c’est drôle à s’en faire mal au bide (le blaireau qui bugge d’une scène à l’autre ), et ça s’autorise quelques libertés bienvenues comme des moments poétiques ou même une noirceur inattendue avec le personnage du rat. Les répliques, c’est bien simple : c’est du caviar, c’est drôle et intelligent, et en plus quand c’est dit par des voix qui collent parfaitement aux personnages ça en devient encore plus efficace (meilleur rôle de George Clooney de cette décennie ). Un super film d’animation, l’un de mes préférés de ces dernières années. Dommage que Anderson n’ait pas réitéré l’exploit avec Isle of dogs.

8,5/10