[Pabelbaba] Mes critiques en 2019

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Les Poulets aka Fuzz de Richard Colla - 1972

Celui-là, je l'ai découvert en épluchant la filmo de Raquel Welch en long, en large et en travers. Et quand je suis tombé sur cette photo :

Il fallait que je le voie!!!

On est au début des années 70 et il est en vogue de montrer le quotidien des flics de quartiers (ici à Boston), du coup l'idée était de faire un film choral avec plein d'enquêteurs différents. Pas con. D'autant que les producteurs réunissent un casting de têtes connues (en plus de la belle Constance Bonacieu) on retrouve ainsi Tom Skerritt, Burt Reynolds ou Yul Brynner.

L'idée était sympa et il faut bien avouer que la phase de présentation laissait entrevoir de belles choses. On a notamment droit à un joli plan séquence dans le commissariat, sautant de conversation en conversation, qui procure la sensation d'un joyeux bordel. Mais cela tourne vite court. Le ton du film est extrêmement changeant, entre les blagues potaches des inspecteurs et les gamins qui font cramer des clodos, c'est le grand écart. Mais surtout, on nous cache le grand méchant pendant un bon moment, pour finalement nous sortir un Yul Brynner qui aurait plus eu sa place dans un James Bond (costume, plan machiavélique et faire valoir à l'appui).

Tout cela réunit, ça donne un mix assez étrange et franchement déséquilibré. Parce qu'il y a de bonnes choses malgré tout, mais l'ensemble ne prend pas. D'ailleurs je dois bien avouer que Raquel était tout bonnement là pour racoler, parce que son perso ne sert strictement à rien. D'ailleurs le film est trop court pour développer ses persos et certaines scènes présentes pour leur donner un peu d'épaisseur (comme celle avec la femme de Reynolds à l'hosto) font un peu remplissage.

Cependant je n'ai pas passé un mauvais moment, on voit bien Boston et les filatures sont sympas, du coup ça vaut la moyenne.

5/10

[pabelbaba]

Twist again à Moscou de Jean-Marie Poiré - 1986

En pleines années Mitterrand, Poiré et le splendid se payent la tête de l'Union Soviétique et c'est vraiment marrant!

Il ne m'en restait pourtant que quelques souvenirs, notamment un final qui n'était pas vraiment une ode aux bagnoles siglées Lada. Mais le film a bien davantage à proposer. En premier lieu une reconstitution vraiment fidèle de l'URSS, wiki m'informe qu'ils ont tourné en Yougoslavie et c'était une super idée, on s'y croirait vraiment. Les bâtiments anciens et surtout neufs, avec cette architecture stalinienne si caractéristique, permettent de se plonger dans l'hiver russe des 80s sans souci.

Ensuite Poiré a réuni un superbe casting. Le Splendid est représenté par Clavier et Lamotte (en tant qu'acteurs et co-scénaristes), et si le premier reste assez sobre, le second crève l'écran et sort une performance hors norme dans la lignée des meilleurs rôles de Papy fait de la résistance et qui fait marrer à coup sûr. D'autant que le contre-point est donné avec Philippe Noiret, placide et mielleux, qui colle vraiment bien au rôle et permet au film de rester dans les clous malgré tous les bras cassés qui l'entourent. En effet, autour ça crie, ça pète les plombs et part en cacahuète pour un rien. Entre les gueulantes d'Agnès Soral, le gâtisme de Jacques François, les fourberies de Blier et l'énervement général, il fallait bien un perso qui garde les pieds sur terre.

Du coup on rigole plutôt bien avec cette satire du soviétisme, qui ne manque pas une occasion de se foutre de la gueule du marché noir, des plans quinquennaux, de la débrouille et des ersatz de tout poil. Entre les chansons massacrées, les flotteurs en forme de faucille et de marteau, le matériel hors d'âge et le ton suspicieux général, ça fonctionne à chaque fois. D'ailleurs ça aurait pu ressembler un peu trop à Papy, mais cet écueil est évité en mettant par exemple la sourdine sur le KGB et évitant ainsi la redite avec Adolfo Ramirez.

Surtout Poiré varie les effets comiques, avec des dialogues funs et des répliques qui claquent, mais aussi de grosses cascades qui tâchent (le décollage de l'avion m'a tué! ) jusqu'au final un brin poussif, même si Jacques François en Père Noël avec un shotgun c'est pas rien!

Quand vient l'heure de faire le bilan, je me demande si je ne le préfère pas à Papy, même s'il y a moins de répliques cultes, il a surtout moins de passages grandguigols.

7/10

[pabelbaba]

Desperado 2 - Il était une fois au Mexique de Robert Rodriguez - 2003

Ca manque clairement de petits bridés ici, mais ça faisait aussi un sacré bout de temps que ça n'avait pas senti la merguez!

Rodriguez termine ici sa trilogie de westerns contemporains à la sauce chili avec un titre qui fleure bon Leone. Si ce n'est qu'on a le roi du travers de porc au Whisky derrière la caméra, du coup ça a peut être des ambitions à la Leone, mais le résultat est plus proche de la trilogie des Sabata. D'ailleurs avec tout ces gadgets, ça m'étonne que les deux héros ne soient pas plus souvent comparés.

Je vais passer sur le festival de trognes et surtout essayer d'oublier que quelqu'un a eu l'idée de faire passer Willem Dafoe pour un latino et de caster Enrique Iglesias dans un film avec des flingues. Ici on est là pour de l'action décomplexée et on en a pas mal. Ca tire n'importe comment, les victimes volent 10m en arrière ou à 5m du sol à chaque impact et c'est plutôt fun à regarder. Enfin fun, l'effet est marrant, mais le montage est complètement à la ramasse avec un héros qui tire à gauche et un ennemi qui vole à droite. Pour maquiller tout ça, c'est assez cut pour ne pas trop voir ces défauts et surtout éviter de comprendre que les fusils à deux coups dans une mêlée c'est un peu tarte. Enfin on ne va pas trop faire la fine bouche, ça n'est pas franchement foufou mais au moins ça charcle à intervalle régulier.

Pour éviter de s'ennuyer entre les gunfights, on a un scénario un brin alambiqué qui multiplie les persos et nous propose un second héros. Car en plus de Banderas, finalement relativement en retrait, on a un agent de la CIA gentiment flippant interprété par Johnny Depp en manque de rôles de doux dingue. Il ne nous sort pas la prestation du siècle, mais son perso est tellement abusé, que son air lunatique habituel colle assez bien.

Sinon, niveau réalisation, on sent que le père Rodriguez a voulu en mettre plein la vue avec des jeux de lumière, des persos à contre-jour, une mini séquence en found footage, mais si l'intention est sympa, le résultat est très aléatoire.

Au final ça donne un film pas désagréable, mais relativement moyen et qui déçoit sur l'aspect sexy, surtout avec Salma Hayek et Eva Mendes au générique.

5/10

[Mark Chopper]

Si ce n'est qu'on a le roi du travers de porc au Whisky derrière la caméra

Je me souviens d'un bonus sur le DVD : une recette de cuisine par Rodriguez

[pabelbaba]

On remplit comme on peut.

[Mark Chopper]

Sinon Dafoe jouait déjà un mexicain dans Sailor & Lula.

[pabelbaba]

En effet, mais pas avec le même maquillage.

[pabelbaba]

Petits Coups Montés aka Set it up de Claire Scanlon - 2018

Une comédie romantique made in Netflix ça donne quoi?

Et bien une romcom avec un gros lard à poil qui pisse dans un ascenseur. Voilà, tout est dit. Quoique, on a aussi une histoire de vomi sur un BBQ coréen, mais on n'a pas les images, du coup je trouve que c'est pas hyper Netflix-compatible. Heureusement on a une blague sur un bocal d'analyse d'urine (mais elle est drôle).

Une fois le côté trash balayé, on est face à une romcom plutôt lambda, pas vraiment désagréable puisque les deux héros n'agissent pas n'importe comment et ont presque l'air humain. Le souci c'est que le pataquès obligatoire avec revirement de situation en toc est tout de même présent avec l'histoire des deux boss, qui eux, n'ont strictement rien d'humain. Du coup c'est plutôt malin et la pilule passe mieux. On croit à l'histoire principale, qui n'a rien d'originale, et tout finit bien.

Le vrai souci, c'est que le côté comédie n'est pas franchement présent. Enfin sauf si un obèse black à poil souffrant d'incontinence en situation de claustrophobie vous fait marrer. Mais même si c'était le cas, les situations drôles sont relativement rares et on s'emmerde poliment.

Résultat, on a une romcom lambda, pas trop mal foutue (ce qui est déjà pas mal), mais complètement oubliable.

4/10

[pabelbaba]

Le Droit de Tuer aka The Exterminator de James Glickenhaus - 1980

Je crois qu'après la déception de Vigilante, je ne suis pas fait pour les films fauchés avec des mecs lambdas qui deviennent vénères.

Déjà ça commence très très mal avec une séquence limite psychédélique au Vietnam où les effets gores méga cheap côtoient des lumières rouges et des flammes qui tournoient. Mais en fait ce n'est pas vraiment le pire, parce qu'on imagine que l'idée c'était d'avoir une vision cauchemardesque du conflit, et le résultat est bien là.

Nan, ça se complique après. Déjà les deux acteurs principaux, à savoir l'exterminateur joué par un figurant de la série Huit ça Suffit et le flic incarné par le sosie au rabais du Captain Kirk, ont vraiment du mal à donner le change sur leur côté badass. Mais surtout techniquement ça fait super amateur. Les transitions et le montage en général sont tellement abrupts qu'on se croirait plus dans Black Samouraï que dans Blue Jean Cop. Et comme le scénario est globalement écrit avec un tractopelle, il est difficile de se passionner pour cette vendetta bien molle du genou.

En effet, on nous vend de "'l'Exterminateur", mais au final il ne doit il y avoir qu'une bonne dizaine de morts en comptant large. Alors certaines sont un brin sadiques et on voit des trucs bien trash, cependant le film est hyper plan plan et s'enlise avec les scènes du médecin et du flic (WTF la saucisse sur la lampe...????...????).

Heureusement, Glickenhaus nous sort quelques cadres un peu bis et les faiblesses techniques du film lui donnent clairement une atmosphère particulière, mais ça ne suffit pas à faire un revenge movie qui se tient.

3/10

[Jed_Trigado]

Je crois qu'après la déception de Vigilante, je ne suis pas fait pour les films fauchés avec des mecs lambdas qui deviennent vénères.

Oh que oui....

[Val]

Faut dire qu'il est bien naze celui-ci.

[Jed_Trigado]

Mais bien sûr.

[pabelbaba]

Pour une fois que tout le monde est d'accord!

[Dunandan]

Dragons Forever de Sammo Hung - 1988

Je le revois enfin! Il faisait partie des premiers imports UK que j'avais achetés parce que Metropolitan ne semblait pas prêt à le sortir. Et là, je suis repassé à la caisse pour le montrer à Madame et à mes neveux.

Y'a pas photo, ce truc c'est de la folie en barre. D'un côté on a des combats de malade mental et de l'autre des passages de vaudeville complètement WTF. A vrai dire, je préfère de loin lesdits combats. Avec Jackie, Sammo et Yuen Biao, ça a forcément de la gueule, mais en plus on a tout le gratin HK qui vient faire coucou et on se retrouve avec Yuen Wah, Billy Chow, Chung Fat, Dick Wei et surtout Benny Urquidez!

Avec tout ça, les cocos se lâchent comme des cochons, en mettent plein les murs et ça part dans tous les sens. Les cascades sont folles, les ennemis se font rétamer à un point qu'on a vraiment mal pour eux (quand ils se reçoivent sur un coin de table ou une barrière... ). Les coups sont inventifs, les esquives aussi et la banbande arrive à ajouter de l'humour, notamment avec Yuen Wah complètement en roue libre dans le combat final! En plus ça castagne vraiment régulièrement, avec bien entendu le fameux fight final qui sert de feu d'artifice.

Je suis plus circonspect sur les parties de vaudeville, même si c'est assez fun et parfois marrant. Sammo nous rajoute de la bluette un peu pète bonbon comme il en a l'habitude et c'est pas bien finaud. Mébon on lui pardonne vu ce qu'il propose à côté. En revanche, je suis un peu déçu en matant les scènes coupées que l'histoire du psy de Yuen Biao n'ait pas été conservée, ça avait du potentiel.

Le bilan, c'est des grosses vannes qui tâchent et du fight de qualité premium.

8/10

[pabelbaba]

La Mission Fantastique aka Fantasy Mission Force de Chu Yen Ping - 1982

J'ai découvert ce truc complètement par hasard en regardant les BR HK dispo en Allemagne. Et bien c'est pas dégueu du tout!

Il s'agit d'un des premiers films de Chu Yen Ping, qui nous a offert des séries B vénères et plutôt sympas comme A Book of Heroes ou Island of Fire.

Ici c'est un autre délire, enfin un vrai gros délire. Du nawakinga banzaÏ complètement débilos et surtout complètement HK! Avec un commando de chinois chargé de sauver trois généraux occidentaux pris en otage par des japonais nazis pendant la seconde guerre mondiale. C'est méga con, avec des scènes et des persos d'une connerie abyssale, des rebondissements complètement bis (la partie dans le camp des amazones, c'est... ... ... ... différent!). Il n'y presque pas de temps mort tellement le film part dans tous les sens. On a même une petite partie de ghost comedy!

Du coup c'est hyper foutraque, mais pas pour autant fauché. Il y a des moyens, avec des décors variés (complètement abusés parce que rien ne rappelle la WWII ), des figurants en masse et un chouette casting. En effet, Jimmy Wang Yu et Jackie Chan sont de la partie pour des rôles secondaires, mais dans les principaux on retrouve la jeune Brigitte Lin tout de cuir vêtue avec des cuissardes rouges!

Et comme le film ne sait jamais sur quel pied danser, c'est aussi méga violent. Ca crève par paquet de 12 et on a même des trucs inmontrable ailleurs comme l'amazone qui se fait égorger et dont le sang gicle sur un des héros façon éjac faciale.

Du coup, pour résumer, c'est un peu la version Scary Movie d' Eastern Condors.

En un mot comme en mille :

C'est un chef d'oeuvre du cinéma de Hong Kong!

6,5/10